L'usine de Matériaux Blanchet (Photo: courtoisie)
La modernisation des scieries du Québec n’a pas été un choix, mais une nécessité. Depuis le début des années 2000, environ 70 scieries dont dû fermer leur porte (de 180 à 110). Celles qui ont survécu ont investi dans la machinerie et les équipements afin d’être plus efficaces.
« Ce sont ces investissements qui leur permettent de rester ouverts dans les prochains cycles baissiers des prix », affirme Jean-François Samray, PDG du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ)
Selon lui, plusieurs facteurs ont affecté les entreprises depuis 20 ans, et d’autres menacent encore de les affecter dans les prochaines années.
Entre 2004 et 2016, les prix du bois ont grandement diminué en Amérique du Nord, ce qui a grugé les marges bénéficiaires des scieries québécoises.
Dans la foulée de la grande récession de 2008-2009 aux États unis, la demande de bois a chuté, car on y a moins construit de maisons neuves. De plus, les faillites se multipliaient et augmentaient l’offre de résidences existantes sur le marché.
Pendant cette période, la Colombie-Britannique, un important producteur de bois d’œuvre, a commercialisé beaucoup de bois à faible prix dans une course contre la montre, alors que sa forêt était infestée par le dendroctone du pin, un insecte qui ravage les arbres.
La stratégie britanno-colombienne a aussi contribué à tirer les prix vers le bas.
Même si les prix sont repartis à la hausse depuis 2016, la modernisation très rapide de l’industrie américaine (concentrée dans le sud-est du pays) exerce et continuera d’exercer aussi une pression sur l’industrie québécoise.
Selon le Fonds de solidarité de FTQ, 16 nouvelles usines ont vu le jour dans cette région des États-Unis entre 2016 et 2021, et plusieurs autres usines sont en construction.
De plus, des arbres plantés dans le sud-est des États-Unis dans les années 1950 sur d’anciennes plantations de coton sont venus à maturité. Leur mise en marché dans les prochaines années accentuera donc l’offre de bois et exercera une pression à la baisse sur les prix, selon le CIFQ.
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