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Travailler plus longtemps, une réalité partout au Canada

Camille Robillard|Publié le 10 septembre 2021

Travailler plus longtemps, une réalité partout au Canada

Contrairement à la retraite hâtive que valorisait l’expression populaire «Liberté 55» dans les années 1990, les perceptions à l’égard de la retraite ont changé au tournant du millénaire. À l’heure actuelle, les personnes âgées de 55 ans et plus représentent une proportion non négligeable sur le marché du travail canadien. 

Alors que le taux d’activité des 55 ans plus s’élevait à 26 % en 1990, il s’inscrivait à 36,5 % en 2020. Selon Joëlle Noreau, économiste principale au Mouvement Desjardins, cette hausse de plus de 10 % s’expliquerait sous l’effet combiné de différents facteurs, tels que l’allongement de l’espérance de vie en bonne santé, le niveau de scolarité plus élevé de la main-d’œuvre, le besoin d’interaction sociale, ainsi que la crainte d’épuiser son épargne-retraite avant le décès. L’âge moyen de la retraite de la population canadienne est ainsi passé de 65 ans à la fin des années 1970, à 60,9 ans en 1998, pour ensuite remonter à 63,6 ans en 2016.

L’évolution du taux de participation a varié à travers les décennies de manière différente entre les hommes et les femmes. Selon le deuxième baromètre annuel du degré de préparation à la retraite de Mercer, l’épargne-retraite des femmes est de 30 % inférieure à celle des hommes. Cette différence, qui est attribuable en partie à une rémunération inférieure et aux interruptions de travail en cours de carrière, peut inciter les femmes à retarder leur retrait du marché du travail. L’espérance de vie plus élevée chez celles-ci les obligerait également à travailler, en moyenne, deux ans de plus que les hommes pour assurer un revenu suffisant pour leur retraite.