Québec veut que le président de la FTQ s'engage à lutter contre l'intimidation. Photo : Bloomberg
Le ministre du Travail, Sam Hamad, rencontrera jeudi le président de la FTQ, Michel Arsenault, pour tenter d'assainir le climat malsain qui règne sur les chantiers de la Côte-Nord.
Le gouvernement veut en outre s'assurer que le leader de la Fédération des travailleurs du Québec collabore pleinement aux enquêtes en cours, a dit M. Hamad, mercredi, au sortir de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres à Québec.
"J'ai convoqué M. Arsenault et le but de la rencontre demain (...) est de parler de la collaboration de la FTQ au déroulement des enquêtes sur la Côte-Nord", a précisé le ministre, en point de presse.
M. Hamad souhaite aussi que le président de la centrale s'engage à lutter contre tous gestes d'intimidation perpétrés sur les chantiers de la Côte-Nord.
"Nous sommes préoccupés par la situation sur la Côte-Nord, a admis le ministre. Surtout, le gouvernement veut tout faire pour s'assurer du bon déroulement des travaux sur les chantiers de la Romaine et sur la Côte-Nord, que la loi soit respectée et qu'il n'y ait pas de gestes d'intimidation et de discrimination."
Avec des investissements publics de plusieurs milliards de dollars sur divers chantiers _ dont 6,5 milliards $ pour le complexe hydroélectrique de la rivière Romaine _, le gouvernement Charest tient à ce que les travaux se déroulent sans heurts, a poursuivi M. Hamad.
"Le gouvernement veut s'assurer que ce projet se réalise bien et se déroule selon l'échéancier prévu", a-t-il dit.
Le président de la FTQ entend rencontrer M. Hamad de bonne grâce même s'il a été fort irrité d'entendre, la veille, le ministre pointer du doigt "les pommes pourries" qui nuisent aux travaux sur la Côte-Nord.
"D'abord, il faudrait voir s'il y a des pommes pourries. Respirons par le nez, calmons-nous et attendons le résultat des enquêtes. Nous sommes dans une société de droit", a souligné M. Arsenault.
Pour le reste, le leader syndical réitère sa volonté de coopérer tant avec la Sûreté du Québec qu'avec la Commission de la construction du Québec (CCQ).
Plus de 400 travailleurs sont présentement affectés à la construction d'une route de 150 km qui doit mener aux emplacements où seront érigés les quatre barrages du complexe, sur La Romaine.
Des ouvriers se plaignant d'avoir été intimidés ou laissés de côté par des syndiqués FTQ ont perturbé les travaux ces derniers jours.
En réplique, le représentant du local 791 du Syndicat des opérateurs de machinerie lourde, affilié à la FTQ-Construction, Bernard Gauthier, surnommé Rambo, a nié toute allégation d'intimidation ou de discrimination.
Il a aussi rejeté du revers de la main les allégations selon lesquelles le syndicat local "contrôle" l'embauche sur les chantiers.
Plus tôt cette semaine, quatre inspecteurs de la Commission de la construction du Québec (CCQ) ont été dépêchés dans la région, avec des agents de la Sûreté du Québec, afin d'enquêter sur les plaintes d'intimidation et de discrimination qui se sont multipliées récemment.
