Infrastructures: rien pour stimuler l'économie

Publié le 21/03/2013 à 16:18, mis à jour le 21/03/2013 à 17:23

Infrastructures: rien pour stimuler l'économie

Publié le 21/03/2013 à 16:18, mis à jour le 21/03/2013 à 17:23

Par François Normand

Photo: Bloomberg

BUDGET FÉDÉRAL 2013. Ottawa annonce un nouveau programme d'infrastructures pour les dix prochaines années, l'une des mesures phares du budget. Malgré les 53,5 G$ sur la table, ce plan ne fera toutefois pas de miracle pour sortir l'économie canadienne de son anémie, estime le Mouvement Desjardins.

«Il y a peu d'argent neuf dans ce plan. Il n'y a donc rien pour stimuler vraiment la croissance économique», affirme Benoit Durocher, économiste principal chez Desjardins. En 2013, le PIB réel devrait croître de 1,6%, selon la prévision du secteur privé réalisée en mars auprès de 13 institutions. Une baisse de 0,4 point depuis leur précédente prévision, en octobre 2012.

Ce programme d'infrastructures vise à construire des routes, des ponts, des installations de transport en commun et d'autres infrastructures publiques. Le programme est doté d'une enveloppe de plus de 53 G$ sur 10 ans. Or, de cette somme, seulement 14 G$ sont des nouveaux fonds, fait remarquer Benoit Durocher.

Par exemple, le Fonds d'amélioration des collectivités, l'un des piliers du programme d'infrastructures, sera financé à partir du Fonds de la taxe sur l'essence, un programme qui existe déjà.

De plus, étant donné que les investissements dans les infrastructures seront d'environ 5 G$ par année en moyenne d'ici l'exercice 2023-2024, cela ne donnera pas un électrochoc à l'économie canadienne, comme ce fut le cas en 2008-2009, en pleine crise économique. À l'époque, Ottawa avait pratiquement multiplié par trois ses investissements en infrastructures, pour atteindre un pic annuel d'environ 8,5G$ en 2010-2011.

«Depuis quelques trimestres, ces fonds diminuaient, et cela avait un impact négatif sur l'économie, dit Benoit Durocher. Avec un financement stable sur dix ans, on s'assure en fait qu'il n'y aura plus de décroissance économique, mais il n'y aura pas de croissance.»

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