Beaucoup d'entreprises qui font appel à l'EEQ proviennent principalement du secteur agroalimentaire. (Photo: 123RF)
INDUSTRIE DE L’EMBALLAGE. Une PME n’a pas absolument besoin d’avoir une équipe d’écoconception à l’interne pour verdir ses emballages. L’impartition peut venir à sa rescousse.
Parmi les acteurs qui se distinguent dans ce domaine, on retrouve Éco Entreprise Québec (EEQ), qui célèbrera l’an prochain son 20e anniversaire. Depuis la création de son département d’écoconception et d’économie circulaire, il y a une dizaine d’années, l’organisme à but non lucratif a accompagné plus d’une cinquantaine de PME québécoises dans l’amélioration de leurs emballages. L’EEQ a notamment collaboré à revoir les contenants de la Laiterie de Coaticook, à l’optimisation des bouteilles d’eau Metro et, plus récemment, à la conception des présentoirs des barres de shampoing Sens sans étiquette.
En plus d’offrir des services d’accompagnement personnalisés, l’EEQ propose sur son site web plusieurs documents et outils afin d’aider les entreprises à sélectionner des emballages plus écoresponsables.
L’option privée
La firme de consultants en commercialisation de produits et technologies d’emballage Papineau & Co, à Berthierville, s’inscrit elle aussi au nombre des ressources auxquelles ont accès les PME. Avant de fonder son entreprise en 2016, Louis Papineau a évolué pendant plus de 20 ans au sein de diverses grandes entreprises, dont Danone, Coca-Cola et Saputo, à titre de gestionnaire des emballages et de la commercialisation. Il a également été responsable du développement des affaires et du soutien technique à l’Institut de technologie des emballages et du génie alimentaire (ITEGA).
« L’essentiel est de guider les entreprises en fonction de leurs objectifs et de leur budget, résume-t-il. Nous sommes là pour leur donner des pistes de solutions qui respectent leur produit tout en répondant à leurs attentes… et à celles des consommateurs. » Louis Papineau prodigue ses conseils à plus de 70 PME par année. Des entreprises, précise-t-il, qui proviennent principalement du secteur agroalimentaire. Papineau & Co propose également un service de diagnostic qui permet de suggérer des solutions d’optimisation des emballages actuels. Un exercice « de quelques heures à peine », signale le dirigeant.
« Parfois, la solution réside simplement par une meilleure communication sur l’emballage, concernant les matières utilisées et de leur disposition postconsommation », note-t-il. À son avis, il n’y a pas de mauvais emballage, « il n’y a que de mauvaises utilisations des matières ».
Les fournisseurs ont eux aussi leurs experts
Les fournisseurs d’emballage ont eux aussi leur service d’écoconception. Celui de TC Transcontinental, par exemple, est composé d’une équipe en recherche et développement d’une trentaine de personnes. Leur objectif est de répondre aux demandes des clients nord-américains, dont plus d’une cinquantaine au Québec, affirme Charles David Mathieu-Poulin, chef des affaires publiques et relations avec les parties prenantes de l’entreprise montréalaise.
« Des rencontres régulières avec nos clients nous permettent de présenter de nouveaux emballages recyclables, compostables ou faits de contenu recyclé, explique-t-il. Elles permettent aussi de discuter des meilleures pratiques en matière d’étiquetage et d’éducation aux consommateurs. » Il tient à souligner que ces étroites collaborations permettent à TC Transcontinental « d’être à l’avant-garde des tendances écoresponsables pour chacun de ses segments de marchés », tels l’emballage alimentaire, l’emballage de protection et les équipements d’emballage.
Des distributeurs joignent aussi le bal. Ainsi, d’ici la fin de l’été, Emballages Carrousel se dotera d’un tout nouveau service baptisé Centre Eco Innov, fait savoir son vice-président des ventes et du marketing, Martin Boily. « Établie au siège social de Boucherville, cette toute nouvelle équipe aidera nos clients qui en font la demande à sélectionner les meilleurs emballages écoresponsables accessibles sur le marché. »
Chaque année, Emballages Carrousel répond aux demandes de plus de 20 000 clients au Québec, qui vont de la PME à la multinationale. La création de ce nouveau service nécessitera un investissement de près d’un demi-million de dollars, avance Martin Boily.
Un guide sur les plastiques
Des regroupements proposent également des solutions. C’est le cas du Pacte canadien sur les plastiques (PCP) qui rassemble plus de 85 entreprises, gouvernements et organisations provenant de toute la chaîne de valeur des plastiques au pays. En avril, le PCP a publié un nouveau guide pour aider les PME à adapter la conception de leurs emballages afin de contribuer à une meilleure économie circulaire.
Actuellement, plus d’une trentaine d’entreprises au pays, dont une vingtaine membres du PCP, ont adhéré à au moins 50 % des règles d’or de conception, soutient l’équipe des communications du Pacte. Celles-ci, précise-t-on, ont été élaborées par la Coalition d’action sur les déchets plastiques du Consumer Goods Forum, un organisme qui rassemble les gestionnaires de plus de 400 entreprises issues de 70 pays. Alignées sur des directives techniques mondialement reconnues et les objectifs définis dans l’Engagement mondial pour la nouvelle économie des plastiques de la Fondation Ellen MacArthur, ces règles décrivent des changements à apporter à la conception des emballages afin de les rendre plus écologiques.