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Jour 32: le blitz médiatique se poursuit pour les chefs

La Presse Canadienne|Publié le 28 septembre 2022

Jour 32: le blitz médiatique se poursuit pour les chefs

Le chef du Parti québécois Paul St-Pierre Plamondon sera notamment en entrevue au 98,5 FM, à Noovo et à QUB radio. (Photo: La Presse Canadienne)

Nouvelle journée de campagne, nouvelle journée où la Coalition avenir Québec (CAQ) s’est retrouvée dans l’eau chaude sur le sujet de l’immigration.

Une déclaration du ministre sortant de l’Immigration, Jean Boulet, datant du 21 septembre, est ressortie dans les médias, mercredi, et a fait grand bruit.

«Quatre-vingts pour cent des immigrants s’en vont à Montréal, ne travaillent pas, ne parlent pas français ou n’adhèrent pas aux valeurs de la société québécoise», a déclaré M. Boulet lors d’un débat local.

M. Boulet s’est excusé, et son chef, François Legault, a confirmé qu’il s’agissait d’une «grave erreur de jugement» de sa part.

«Je regrette beaucoup les propos de M. Boulet. Je sais qu’il ne pense pas ça», a-t-il dit en mêlée de presse à Montréal.

Il est même allé plus loin en entrevue avec Mario Dumont, à LCN, affirmant qu’il s’était disqualifié comme ministre de l’Immigration.

Mais M. Legault s’est fait lui-même critiquer pour avoir dit lors d’un événement à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain qu’il serait «suicidaire» de hausser les seuils d’immigration à plus de 50 000 par année.

En mêlée de presse par la suite, il a tenté d’atténuer la portée du terme qu’il a choisi.

«C’est une expression au Québec, de dire que si on augmentait le nombre d’immigrants alors que le français est en déclin, ce serait un peu suicidaire pour le français. Je pense que tout le monde comprend ce que ça veut dire», s’est défendu le chef caquiste.

Les autres chefs de partis ont reproché une fois de plus à la CAQ de vouloir diviser les Québécois sur cette question.

La cheffe du Parti libéral, Dominique Anglade, a affirmé qu’il s’agissait là de propos «dangereux».

«Ils alimentent la peur de l’autre, ils divisent les Québécois, ils sont faux en plus», a déploré Mme Anglade en point de presse à Québec.

«Je trouve ça très irresponsable, parce que c’est une question qui est sensible. […] C’est une façon d’essayer de faire oublier la pauvreté de leur programme», a renchéri le chef péquiste Paul St-Pierre-Plamondon.

M. St-Pierre-Plamondon a lui aussi fait face à un barrage de questions concernant les écrits de deux candidates sur la religion musulmane et la brutalité policière.

Il a qualifié les propos de «maladroits», mais a aussi défendu le droit de critiquer la religion.

Le chef solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a nié que l’immigration représente un suicide de la nation.

«C’est pas juste exagéré, rendu là c’est insignifiant», a-t-il lancé.

Chez les conservateurs, Éric Duhaime a reproché à M. Boulet de véhiculer des faussetés avec une «affirmation qui est mensongère» et a banalisé l’importance du débat sur le seuil annuel d’immigrants accueillis au Québec.

Les propos de M. Boulet ont aussi mené à une réponse de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui estime que sa ville est «une terre d’accueil pour les immigrants, qui contribuent à la vitalité économique, sociale et culturelle et au dynamisme du français».

«Monsieur Boulet devait retirer ses propos, qui vont à l’encontre de tous nos efforts pour intégrer les nouveaux arrivants», a-t-elle écrit sur Twitter.

Nouveaux engagements

Du côté des promesses du jour, M. Nadeau-Dubois était à Sherbrooke pour dévoiler les mesures de lutte à la pauvreté de son parti. Entre autres, Québec solidaire augmenterait à 18$ le salaire minimum et augmenterait les prestations d’aide sociale.

Pour sa part, M. Duhaime s’est engagé à ne nommer que 20 ministres s’il formait le gouvernement. Le chef conservateur estime que tous les partis devraient s’engager en ce sens afin de donner l’exemple en cette période difficile sur le plan économique.

«Je trouve que c’est un excellent signal à envoyer à la population», a-t-il soutenu.

L’autobus du Parti québécois s’est rendu dans Pointe-aux-Trembles, mercredi matin, où M. St-Pierre Plamondon a présenté son plan pour l’Est de Montréal. La formation souverainiste veut notamment accélérer les travaux de reconstruction de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, implanter un réseau de transport collectif structurant et diversifier la vocation industrielle et polluante de ce secteur.

De passage pour la journée à Québec, Mme Anglade a multiplié les entrevues avec les médias de la capitale, en plus de rencontrer le maire Bruno Marchand en après-midi. Sur Twitter, elle a souligné que la rencontre a été «excellente».

«Avec notre équipe [de la] Capitale-Nationale, on va mettre fin aux chicanes, notamment sur le tramway, le pont de Québec et le troisième lien», a-t-elle promis.

Lors de son passage devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, M. Legault s’est engagé à plafonner les hausses de tous les tarifs gouvernementaux s’il est réélu à la tête du gouvernement du Québec le 3 octobre.

Deuil chez Québec solidaire

En fin d’après-midi, le candidat solidaire et député sortant de Rosemont, Vincent Marissal, a annoncé sur les réseaux sociaux le décès de son frère Olivier, qui s’est éteint mercredi à l’âge de 57 ans au terme d’une lutte de 15 ans contre le cancer.

La nouvelle a rapidement entraîné une vague de messages de sympathies de la part de ses adversaires politiques de tous les partis.

M. Marissal avait annoncé mardi qu’il allait ralentir ses activités de campagne pour des raisons familiales, et il a réitéré mercredi qu’il passera les prochains jours auprès de ses proches.