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Ukraine: de nouveaux pourparlers suscitent l’espoir

AFP et La Presse Canadienne|Publié le 14 mars 2022

Ukraine: de nouveaux pourparlers suscitent l’espoir

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a mentionné qu'un point serait fait «dans la soirée» concernant les pourparlers. (Photo: La Presse Canadienne)

Ce texte regroupe tous les derniers développements à propos de l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 14 mars. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici. NDLR. Certains contenus sont explicites et peuvent être difficiles à lire.    

13h38 | Kyiv — Un nouveau round de pourparlers russo-ukrainiens a été prolongé jusqu’à mardi, faible lueur d’espoir alors que l’offensive russe contre l’Ukraine s’élargissait lundi à l’ensemble du pays, jetant sur les routes de l’exil près de trois millions de personnes.

Au 19e jour de l’invasion de l’Ukraine lancée par Vladimir Poutine, le Kremlin a même évoqué «la possibilité de prendre sous contrôle total les grandes villes qui sont déjà encerclées». Ce qui impliquerait un assaut militaire majeur, vu la farouche résistance ukrainienne.

Ces derniers jours, les combats se sont intensifiés autour de Kyiv, presque entièrement encerclée, qui s’est vidée de plus de la moitié de ses trois millions d’habitants.

Dès l’aube lundi, un bâtiment de huit étages d’un quartier nord de la capitale, Obolon, a été touché, vraisemblablement «par un tir d’artillerie» qui a fait un mort et douze blessés, selon les services d’urgence ukrainiens. Plus tard, un autre bombardement a touché un autre quartier, faisant un autre mort.

A la périphérie nord-ouest de Kyiv, théâtre de violents combats depuis plusieurs jours, un premier journaliste étranger, l’Américain Brent Renaud, est mort dimanche, atteint à la nuque par une balle d’origine incertaine.

La capitale est «une ville en état de siège», a estimé dimanche un conseiller du président ukrainien. 

A Donetsk, les séparatistes prorusses soutenus par Moscou, qui tiennent ce centre industriel de l’est de l’Ukraine depuis 2014, ont affirmé qu’une frappe de l’armée ukrainienne avait visé le centre-ville, faisant au moins 16 morts selon le «ministère» local de la Santé et 23 morts selon le puissant Comité d’enquête russe.

Les séparatistes ont publié des photos montrant des corps ensanglantés gisant dans une rue, au milieu de débris.

L’armée ukrainienne a fermement démenti avoir tiré un missile sur Donetsk. «Il s’agit définitivement d’un missile russe ou d’un autre type de munition», a déclaré le porte-parole de l’armée ukrainienne Leonid Matioukine lors d’un point-presse.

Dans la région voisine de Lougansk, où les séparatistes prorusses ont également fondé une «République populaire» depuis 2014, toute la partie qui restait sous contrôle ukrainien jusqu’à l’invasion le 24 février est désormais «sous les bombardements», a indiqué son chef militaire ukrainien, Serguïi Gaïdai.

Il a accusé les Russes de frapper «habitations, hôpitaux, écoles, réseaux d’eau, de gaz et d’électricité», ainsi que les trains évacuant vers l’ouest les civils, au rythme de quelque 2 000 personnes par jour.

 

«Plus aucun endroit sûr»

Plus à l’ouest, dans une autre grande ville industrielle, Dnipro, où se réfugiaient jusqu’ici les civils arrivant de Kharkiv ou Zaporojie, les sirènes d’alerte ont retenti lundi pendant cinq heures d’affilée, pour la première fois depuis le début de l’invasion russe le 24 février. 

Si la ville n’a finalement pas été touchée, «il n’y a plus aucun endroit sûr», a témoigné à l’AFP Yilena, 38 ans, arrivée de Zaporojie début mars. 

La Russie resserre aussi son étau dans le sud du pays. Ses forces navales ont «établi un blocus à distance de la côte ukrainienne de la mer Noire», selon le ministère britannique de la Défense.

La situation reste dramatique dans le port stratégique de Marioupol (sud-est), assiégé par les Russes. Pour la première fois depuis des jours, un convoi de quelque 160 voitures a cependant pu quitter la ville lundi en direction de Zaporojie, selon la municipalité.

Des milliers d’habitants y vivent terrés dans des caves, privés d’eau, d’électricité, de chauffage. Plus de 2 187 habitants ont péri à Marioupol depuis le 24 février, selon la municipalité.

La guerre gagne aussi l’ouest du pays, jusqu’ici plutôt calme. Des bombardements avaient déjà fait 35 morts dimanche sur la base militaire de Yavoriv, proche de la Pologne, pays membre de l’OTAN et de l’Union européenne, et proche de Lviv, ville refuge de milliers de déplacés. 

Lundi, neuf personnes sont mortes dans une frappe contre une tour de télévision près de Rivne, non loin de Loutsk où un aérodrome militaire avait déjà été touché samedi, selon un premier bilan des autorités locales.

Les dirigeants ukrainiens ne cessent d’appeler l’OTAN à instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus du pays, mais l’Alliance refuse, de crainte d’être entraînée dans la guerre.

Au total, plus de 2,8 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe, selon le dernier décompte publié lundi par l’ONU, qui recense aussi environ 2 millions de déplacés à l’intérieur du pays.

 

Rencontre Poutine-Zelensky?

C’est dans ce contexte qu’ont repris lundi, par visioconférence, des pourparlers entre délégations russe et ukrainienne.

En début d’après-midi, le président Zelensky, qui n’y participe pas directement, qualifiait les négociations de «difficiles». 

«Nous devons tenir bon et nous battre pour gagner, pour parvenir à une paix que les Ukrainiens méritent, une paix honnête avec des garanties de sécurité pour notre État, pour notre peuple. Et pour les mettre par écrit lors de négociations, de difficiles négociations», a-t-il déclaré dans une vidéo.

Vers 16h00 locales, le chef des négociateurs ukrainiens Mykhaïlo Podoliak annonçait une «pause technique» et une reprise des pourparlers mardi.

Après trois tours de discussions en présentiel au Bélarus, puis une rencontre jeudi en Turquie des chefs de la diplomatie russe et ukrainien, les deux parties s’étaient montrées dernièrement plus optimistes.

Un négociateur russe avait évoqué dimanche soir des «progrès significatifs» et «des documents à signer» en préparation. 

Vendredi, Vladimir Poutine avait évoqué des «avancées», puis Zelensky samedi une approche nouvelle, «fondamentalement différente», de Moscou dans les négociations.

Pour le chef de l’État ukrainien, sa délégation a «une tâche claire: tout faire pour assurer une rencontre des présidents.» 

Signe que les marchés veulent croire à une percée: les prix du pétrole ont reculé sur les marchés lundi, le baril de brut WTI repassant brièvement sous la barre des 100 dollars, après avoir dépassé les 130 dollars la semaine dernière. 

Retenu par les pourparlers, M. Zelensky, qui multiplie les interventions en visioconférence devant des forums occidentaux, a chargé son premier ministre Denys Chmygal d’intervenir devant les membres de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

M. Chmygal les a appelés à décider «l’expulsion immédiate» de la Russie de cette organisation paneuropéenne de défense des droits humains, ce qui serait une première dans son histoire.

En attendant l’issue des négociations, le risque d’un élargissement du conflit est dans tous les esprits. 

Le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden, Jake Sullivan, rencontrait lundi dans la plus grande discrétion Yang Jiechi, le plus haut responsable du Parti communiste chinois pour la diplomatie.

La Maison-Blanche s’inquiète d’une possible assistance de Pékin à Moscou.

Bien que prévus de longue date, des exercices de l’OTAN, «Cold Response 2022», ont aussi démarré lundi en Norvège, qui testeront avec une urgence nouvelle la capacité de ses membres à porter secours à l’un d’eux. 

Quelque 30 000 soldats, 200 avions et une cinquantaine de navires de 27 nations seront mobilisés dans l’Arctique.

 

Nouvelles sanctions

Pour l’instant, les Occidentaux utilisent avant tout l’arme économique contre la Russie.

L’Union européenne devait annoncer lundi après-midi un quatrième train de sanctions, pour les étendre à de nouveaux oligarques russes, dont le milliardaire roman Abramovitch, propriétaire du club anglais de football de Chelsea, ont indiqué des diplomates à l’AFP.

Auparavant, 862 personnes et 53 entités russes figuraient déjà sur cette liste noire qui interdit l’entrée sur le territoire de l’UE et permet la saisie de leurs avoirs.

Alors que les sanctions précédentes ont déjà gelé quelque 300 milliards de dollars de réserves que détient la Russie à l’étranger, Moscou a accusé l’Occident de vouloir provoquer un défaut de paiement «artificiel» de la Russie. 

«Les déclarations selon lesquelles la Russie ne peut remplir ses obligations concernant sa dette publique ne correspondent pas à la réalité», a estimé lundi le ministère russe des Finances.

La Russie pourrait avoir du mal à honorer plusieurs échéances de paiement de dettes en devises étrangères courant mars avril. Ravivant le souvenir de son humiliant défaut de 1998.

Le bras de fer économique russo-occidental a des effets très concrets sur la population russe: dernier en date, le réseau social Instagram, propriété du groupe américain Meta, est devenu inaccessible en Russie lundi.

Moscou, qui accuse Meta de propager des appels à la violence contre les Russes en lien avec le conflit en Ukraine, a ajouté le réseau à sa liste de sites en «accès restreint», comme Facebook, Twitter et plusieurs médias critiques du Kremlin.

 

Ukraine: neuf morts dans une frappe contre une tour de télévision

13h00 | Kyiv — 9 personnes ont été tuées et neuf blessées lundi dans une frappe de l’armée russe contre une tour de télévision près de la ville de Rivne, dans l’ouest de l’Ukraine, ont annoncé les autorités locales.

«À 16 h GMT, nous pouvons déclarer qu’il y a 9 morts et 9 blessés», a indiqué à la presse Vitali Kobal, le responsable de l’administration locale, précisant que «deux missiles» avaient touché la tour de télévision du village d’Antopil, à 15 kilomètres à l’est de Rivne, et un bâtiment administratif situé juste à côté.

9h33 | Kiev — La session de pourparlers entre l’Ukraine et la Russie, qui a débuté lundi, donne lieu à des «négociations difficiles», a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ajoutant qu’un point serait fait «dans la soirée».

«Nous devons tenir bon et nous battre pour gagner, pour parvenir à une paix que les Ukrainiens méritent, une paix honnête avec des garanties de sécurité pour notre État, pour notre peuple. Et pour les mettre par écrit lors de négociations, de difficiles négociations», a déclaré M. Zelensky dans une adresse vidéo.

«Une visioconférence entre les délégations (ukrainienne et russe) a déjà débuté aujourd’hui. Elle se poursuit. Tout le monde attend des nouvelles. Nous ferons un retour dans la soirée», a-t-il ajouté.

Avant M. Zelensky, l’un de ses négociateurs, Mykhaïlo Podoliak, qui participe aux négociations, avait indiqué que «la communication (avec Moscou) reste établie même si c’est compliqué».

«La raison de nos désaccords vient du fait que nous avons des systèmes politiques très différents», avait-il souligné, qualifiant celui de la Russie d’«oppression ultime de sa propre société».

Il s’agit de la quatrième séance de pourparlers entre M. Podoliak et son homologue russe, Vladimir Medinski, conseiller du Kremlin. Les trois précédentes sessions s’étaient tenues aux frontières ukraino-biélorusse et polono-biélorusse.

Ce nouveau round intervient aussi après une première rencontre infructueuse entre les chefs de la diplomatie russe et ukrainienne jeudi dernier en Turquie.

L’Ukraine avait affirmé plus tôt lundi qu’elle exigerait une nouvelle fois une trêve immédiate dans les combats et le retrait des forces russes, près de trois semaines après le début de l’invasion lancée par Vladimir Poutine le 24 février.

 

Ukraine: la guerre s’étend avant de nouveaux pourparlers

8h09 | Kyiv — Dix-sept morts annoncés dans un bombardement ukrainien à Donetsk, deux morts dans des frappes russes à Kyiv: au 19e jour de l’invasion russe de l’Ukraine, les combats ne cessaient de s’étendre lundi et le bilan de s’alourdir, même si un nouveau tour de pourparlers russo-ukrainiens suscitait une lueur d’espoir.

Ces derniers jours, les combats se sont intensifiés autour de la capitale, presque entièrement encerclée, qui s’est vidée de plus de la moitié de ses trois millions d’habitants. 

Le Kremlin a d’ailleurs annoncé que son armée «n’exclut pas la possibilité de prendre sous contrôle total (les) grandes villes qui sont déjà encerclées». Cela impliquerait un assaut militaire d’ampleur, alors que la résistance est farouche.

Dès l’aube lundi, un bâtiment de huit étages d’un quartier nord de Kyiv, Obolon, a été touché, vraisemblablement «par un tir d’artillerie», faisant un mort et douze blessés, selon les services d’urgence ukrainiens. Plus tard, un autre bombardement a touché un autre quartier, près de l’usine aéronautique Antonov, faisant un autre mort.

À la périphérie nord-ouest de Kyiv, où les combats font rage depuis plusieurs jours, un premier journaliste étranger, l’Américain Brent Renaud, est mort dimanche, touché à la nuque par une balle d’origine incertaine.

La capitale est «une ville en état de siège», a affirmé dimanche soir un conseiller du président ukrainien. 

À Donetsk, les séparatistes prorusses, soutenus par Moscou et son armée, qui tiennent ce centre industriel depuis 2014, ont annoncé qu’une frappe de l’armée ukrainienne avait fait au moins 17 tués au centre-ville. Ils ont publié des photos montrant des corps ensanglantés gisant dans une rue, au milieu de débris. 

Selon cette source, la défense antiaérienne séparatiste a intercepté un missile ukrainien et les victimes auraient été tuées par les éclats. 

 

«Plus aucun endroit sûr»

Plus à l’ouest, dans une autre grande ville industrielle, Dnipro, jusque là considérée comme un refuge pour les civils arrivant de Kharkiv ou Zaporojie, les sirènes d’alerte ont retenti lundi matin pendant cinq heures, pour la première fois depuis le début de l’invasion russe le 24 février. 

Si la ville n’a finalement pas subi de frappe, «il n’y a plus aucun endroit sûr», a témoigné à l’AFP Yilena, 38 ans, arrivée de Zaporojie début mars. 

Dans le sud du pays, la Russie a resserré son étau, selon le ministère britannique de la Défense qui a tweeté que les forces navales russes avaient «établi un blocus à distance de la côte ukrainienne de la mer Noire».

La ville portuaire de Mykolaïv a encore été visée par des bombardements dimanche, faisant neuf morts, selon les autorités.

La situation est toujours dramatique dans le port stratégique de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine sur la mer d’Azov. Assiégé, manquant de tout, il attend toujours une aide humanitaire. Selon la municipalité, 2 187 habitants ont été tués depuis le 24 février.

Les combats gagnent également l’ouest du pays, jusqu’ici relativement calme, avec des frappes dans la nuit de samedi à dimanche sur la base militaire de Yavoriv, proche de la Pologne, pays membre de l’OTAN et de l’Union européenne, et proche de Lviv, ville refuge de milliers de déplacés.

Selon Moscou, des dizaines de «mercenaires étrangers» y ont été tués, alors que les autorités locales affirment que seuls des Ukrainiens sont morts.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de nouveau exhorté l’OTAN d’instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de son pays, ce que l’Alliance refuse de crainte d’être entraînée dans la guerre.

 

Poutine-Zelensky?

C’est dans ce contexte qu’ont repris, vers 6h15, heure du Québec, par visioconférence, des pourparlers entre délégations russe et ukrainienne.

Peu avant leur reprise, le chef des négociateurs ukrainiens Mykhaïlo Podoliak a indiqué que ses revendications restaient «un cessez-le-feu immédiat, le retrait de toutes les troupes russes».

«Seulement après cela nous pourrons parler de nos relations de voisinage et de nos différends politiques», a-t-il indiqué dans une vidéo sur Twitter.

Après trois tours de discussions en présentiel en Biélorussie plus une rencontre jeudi sous l’égide de la Turquie entre les chefs de la diplomatie russe et ukrainien, les deux parties s’étaient montrées plus optimistes ces derniers jours.

Dimanche soir, un négociateur russe a évoqué des «progrès significatifs». Léonid Sloutski, cité par les agences de presse russes, a même évoqué «des documents à signer» en préparation. 

Peu après, Mykhaïlo Podoliak avait tweeté que Moscou avait cessé de lancer «des ultimatums» à Kyiv et commencé à «écouter attentivement».

Il reprenait des propos similaires du président ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi, après que Vladimir Poutine eut évoqué des «avancées positives».

Pour le chef de l’État ukrainien, sa délégation a «une tâche claire: tout faire pour assurer une rencontre des présidents».

 

Pékin soupçonné d’aider Moscou

En attendant une percée dans les pourparlers, le risque d’un élargissement du conflit reste dans tous les esprits. 

De hauts responsables américains et chinois doivent se rencontrer lundi à Rome, selon la Maison-Blanche, qui s’inquiète d’une possible assistance de Pékin à Moscou. 

Des exercices de l’OTAN, «Cold Response 2022», prévus de longue date, démarraient lundi en Norvège, censés tester la capacité de ses membres à venir en aide à l’un d’eux. Quelque 30 000 soldats, 200 avions et une cinquantaine de navires de 27 nations seront mobilisés dans l’Arctique.

Le camp occidental a par ailleurs à nouveau témoigné par téléphone son soutien à Kyiv dimanche. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré son homologue ukrainien, Dmytro Kouleba, de «la solidarité inébranlable des États-Unis avec l’Ukraine pour la défendre», selon son porte-parole Ned Price.

Le président français Emmanuel Macron, qui parle régulièrement avec Vladimir Poutine pour tenter de l’amener à un cessez-le-feu, s’est lui entretenu avec M. Zelensky et avec Joe Biden, avec lequel il a convenu de «renforcer les sanctions» infligées à la Russie, selon la présidence française.

 

Défaut de paiement «artificiel»

Face à ces sanctions qui gèlent notamment quelque 300 milliards de dollars américains de réserves de la Russie à l’étranger, Moscou a accusé l’Occident de vouloir provoquer un défaut de paiement «artificiel» de la Russie. 

«Les déclarations selon lesquelles la Russie ne peut remplir ses obligations concernant sa dette publique ne correspondent pas à la réalité», a estimé lundi le ministère russe des Finances.

Les sanctions mettent notamment la Russie au défi d’honorer plusieurs échéances de paiement de dettes en devises étrangères courant en mars-avril. Ravivant le souvenir de son humiliant défaut de 1998.

Autre effet pratique du bras de fer russo-occidental, le réseau social Instagram, propriété du groupe américain Meta, est devenu inaccessible en Russie lundi.

Moscou qui accuse Meta de propager des appels à la violence contre les Russes en lien avec le conflit en Ukraine, a ajouté le réseau à sa liste de sites en «accès restreint», comme Facebook, Twitter et plusieurs médias critiques du pouvoir russe.à

 

À la page suivante, la centrale de Tchernobyl de nouveau coupée du réseau électrique

La centrale de Tchernobyl de nouveau coupée du réseau électrique

8h04 | Kyiv — L’Ukraine a accusé lundi l’armée russe d’avoir à nouveau coupé l’alimentation électrique du site nucléaire de Tchernobyl, situé au nord de Kyiv et sous contrôle de Moscou depuis les premiers jours de l’invasion du pays. 

Les autorités ukrainiennes avaient indiqué la veille avoir rétabli l’alimentation électrique de l’ancienne centrale, qui a toujours besoin d’énergie pour assurer la sécurité optimale des assemblages combustibles stockés sur place.

«Mais avant que l’alimentation ne soit pleinement rétablie, les forces d’occupation l’ont à nouveau endommagée», a indiqué lundi l’opérateur ukrainien du site, Ukrenergo, sur Facebook.

Concrètement, Ukrenergo affirme que ses techniciens avaient réparé une ligne à haute tension alimentant le site de Tchernobyl et la ville de Slavoutitch. Cette ligne ayant à nouveau été endommagée, selon cette source, d’autres employés vont devoir retourner sur place pour «réparer ces nouveaux dégâts».

«Une alimentation en énergie stable permettra d’éviter une répétition de la catastrophe de Tchernobyl», a soutenu Ukrenergo.

Pour l’heure, Moscou n’a pas répondu à cette accusation. Après l’annonce de la première coupure de courant par Kyiv, la Russie avait dénoncé une «provocation» ukrainienne.

Le réacteur numéro 4 de la centrale de Tchernobyl a explosé en 1986, causant la pire catastrophe nucléaire civile de l’Histoire. Il est recouvert d’un double sarcophage, l’un construit par les Soviétiques et désormais endommagé, l’autre, plus moderne, inauguré en 2019.

Les trois autres réacteurs de la centrale ont été progressivement fermés après la catastrophe, le dernier en 2000. 

Un système alimenté en électricité est néanmoins toujours nécessaire pour refroidir les 20 000 assemblages combustibles stockés dans la piscine du site.

Compte tenu du temps qui s’est écoulé depuis l’accident de 1986, «la charge thermique de la piscine et le volume de l’eau de refroidissement sont suffisants pour assurer une évacuation efficace de chaleur sans électricité», avait estimé le 9 mars l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

 

Ukraine: deux morts dans des bombardements à Kyiv, l’usine aéronautique Antonov visée, selon la mairie

8h02 | Kyiv — Deux personnes ont été tuées dans des bombardements russes sur Kyiv lundi qui ont visé un immeuble résidentiel et l’usine aéronautique Antonov, a annoncé la mairie de la capitale ukrainienne.   

«Des fragments de missile sont tombés sur la route dans le district de Kourenivka», dans l’ouest de la capitale, «faisant un mort et six blessés», a indiqué la mairie sur Telegram. 

Les autorités ukrainiennes avaient auparavant fait état de la mort d’une personne dans une frappe contre un immeuble résidentiel à Kyiv. 

Plus de 70 personnes ont été évacuées de l’immeuble touché dans le quartier d’Obolon dans le nord de Kyiv, a souligné la mairie. 

L’armée russe a également bombardé l’usine Antonov, située dans le quartier Sviatochyn, dans l’ouest de la capitale, a ajouté la mairie, sans préciser si l’usine avait été touchée. 

Le 27 février, l’armée russe avait détruit l’unique exemplaire de l’avion «Mriya», le plus gros du monde fabriqué par Antonov, lors des combats qui ont eu lieu à l’aérodrome de Gostomel, près de Kyiv, théâtre de combats acharnés. 

Cet appareil, l’An-225, unique au monde, qui mesurait 84 mètres de long et pouvait transporter jusqu’à environ 250 tonnes de fret à une vitesse pouvant atteindre 850 km/h, avait été baptisé «Mriya», «Rêve» en ukrainien.

Initialement construit dans le cadre des programmes aéronautiques soviétiques, notamment pour le transport de la navette spatiale Bourane, l’An-225 avait fait son premier vol en 1988.

Après plusieurs années d’inactivité faute de moyens suite à la chute de l’Union soviétique, le seul exemplaire existant avait effectué un vol d’essai en 2001 à Gostomel, à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest Kyiv.

Il était depuis exploité par la compagnie aérienne ukrainienne Antonov Airlines.

Cet avion a joué un rôle essentiel dans la distribution de masques à travers le monde pendant la crise du Covid-19, et servait régulièrement à l’OTAN et aux compagnies pétrolières pour le fret de gros volumes. 

 

Nouvelles négociations russo-ukrainiennes

5h15 | Paris — Une session de négociations par visioconférence entre la Russie et l’Ukraine est prévue lundi matin via visioconférence, selon un conseiller du président Zelensky.

Un négociateur russe a évoqué dimanche des «progrès significatifs», Kyiv indiquant de son côté que Moscou avait cessé de lancer «des ultimatums» et commençait à «écouter attentivement nos propositions».

Un négociateur ukrainien a indiqué lundi que Kyiv demanderait lors de ces nouveaux pourparlers un cessez-le-feu et le retrait des troupes russes.