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Quels véhicules de placement choisir pour son ado?

Charles Poulin|Édition de la mi‑mai 2023

Quels véhicules de placement choisir pour son ado?

(Photo: 123RF)

IL ÉTAIT UNE FOIS… VOS FINANCES. La pénurie de main-d’oeuvre actuelle ouvre plus grande la porte du marché du travail aux adolescents. Avec autant de jeunes qui ont un salaire régulier, plusieurs parents aimeraient bien que leur progéniture en mette un peu de côté et fasse fructifier une partie de l’argent gagné de leur emploi à temps partiel.

L’idée derrière cette intention des parents est que l’ado ne se retrouve pas à dépenser tout son argent en biens de consommation courante.

«Je m’inquiète de la perception des jeunes dont les parents assument les dépenses de base, qui gagnent 200 $ ou 300 $ par semaine et qui dépensent le tout au restaurant, dans le téléphone et en vêtements», indique Marie-Claude Beaulieu, professeure au Département de finance, assurance et immobilier de l’Université Laval et titulaire de la Chaire RBC en innovations financières.

Un jeune de 12 ans qui investit 5000 $ devrait se retrouver avec 80 000 $ à l’âge de 60 ans en misant sur des placements assez conservateurs, calcule-telle. «Il y a un potentiel de croissance auquel les jeunes doivent être conscientisés», croit-elle. Voici quelques options de véhicules de placement, sachant qu’il faut atteindre l’âge de 18 ans pour ouvrir un CELI et qu’à moins de gagner plus de 17 000 $ par année, le REER ne fournira pas de déduction fiscale, même si on peut la reporter.

 

Options à (très) faible risque

La première étape par laquelle un jeune peut passer est d’ouvrir un compte d’épargne, explique Stéphanie Castonguay, conseillère senior à l’investissement et à la planification financière à la Banque Nationale.

L’idée est d’avoir un compte de banque qui rapporte des intérêts, mais, surtout, qui permet de démarrer l’«épargne systématique», précise-t-elle.

«On peut y aller par petits pas et modifier le montant selon la période de l’année, avance-t-elle. Ça peut être 50 $ par paye, mais un peu plus l’été, parce que les adolescents travaillent plus, et un peu moins pendant les examens.»

On peut également regarder du côté des obligations d’épargne ou encore des certificats de placement garanti (CPG). Le capital est garanti, ce qui est idéal pour un objectif à court terme. Stéphanie Castonguay mentionne que certains CPG durent un mois, ce qui les rend assez liquides. Il est possible de s’en procurer pour 500 $, ce qui ne nécessite pas un investissement majeur de la part d’un adolescent.

Autant Stéphanie Castonguay que Sylvain De Champlain, président de De Champlain Groupe financier, rappellent que les enfants peuvent cotiser à leur propre REEE s’il n’est pas maximisé. Ils en tireront alors un rendement de 30 %, gracieuseté des subventions gouvernementales.

«C’est fort probablement la meilleure solution fiscale, concède Sylvain De Champlain. Sauf que le capital retourne aux souscripteurs, les parents, au lieu d’aboutir dans les mains des enfants. La bonne entente est alors de mise.»

 

Rendements plus élevés

Il faut avoir 18 ans pour ouvrir un compte de courtage, mais il est possible pour des jeunes d’investir dans des fonds communs de placement ou encore dans des fonds négociés en Bourse (FNB). Ils devront toutefois recevoir l’aide de leurs parents pour le faire.

«Dans ce cas-ci, le parent ouvre un compte en fiducie au nom de l’enfant, explique Sylvain De Champlain. L’argent appartient à l’enfant, mais la décision finale revient au parent. Ce sont aussi eux qui approuvent les retraits.»À l’âge de 18 ans, il sera possible de convertir ce compte en CELI ou autre, selon le désir de l’enfant, ajoute-t-il. Pour ce qui est de l’orientation à donner aux placements dans ce type de compte, il faudra valider avec les objectifs, l’horizon de placement et les connaissances de l’adolescent.

«Avec un FNB indiciel, par exemple, le jeune obtient un portefeuille passif diversifié qui réplique un indice», note Marie-Claude Beaulieu. Le fonds commun de placement, lui, est géré activement et est plus liquide, remarque Sylvain De Champlain. «Peu importe le choix, ça permet d’avoir de belles discussions, avance-t-il. On établit les bases de l’épargne, et ça a une valeur inestimable pour l’avenir d’un ado de 14, 15 ou 16 ans.»