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Freeland réitère que la Russie devrait être expulsée du G20

AFP et La Presse Canadienne|Publié le 22 avril 2022

Freeland réitère que la Russie devrait être expulsée du G20

La ministre canadienne des Finances, Chrystia Freeland, milite à nouveau pour que la Russie soit expulsée du G20. (Photo: La Presse Canadienne)

Ce texte regroupe toutes les réactions depuis l’invasion de la Russie en Ukraine pour la journée du 22 avril 2022. Il sera mis à jour au courant de la journée. Pour retrouver toute notre couverture sur le conflit, c’est ici.    

Washington — La ministre canadienne des Finances, Chrystia Freeland, milite à nouveau pour que la Russie soit expulsée du G20, un forum international qui est justement destiné à gérer les préoccupations économiques mondiales.

Mme Freeland a déclaré vendredi que le retrait de la Russie du G20 était un sujet clé des discussions, cette semaine à Washington, lors des réunions des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays membres du Groupe des vingt. 

La ministre canadienne estime que la Russie n’a pas sa place à la table de ceux qui tentent de maintenir la prospérité alors que la guerre illégale menée par Moscou en Ukraine a justement mis à rude épreuve l’économie mondiale.

Mais lors d’une conférence de presse de clôture, vendredi matin, aux côtés de son homologue ukrainien, Mme Freeland a laissé entendre que ce sentiment n’était pas unanime autour de la table ministérielle du G20 cette semaine.

Mme Freeland, comme d’autres de ses homologues, a quitté une réunion, mercredi, lorsque la délégation russe a voulu parler. La ministre a rappelé que le Canada ne participerait à aucune réunion en présence de la Russie.

Le 31 mars dernier, déjà, le premier ministre Justin Trudeau estimait que la Russie devrait être expulsée du G20. 

«Ça ne fait aucun sens d’avoir une discussion sur la croissance mondiale économique quand le pays responsable pour une grande partie des bouleversements serait autour de la table en train de faire semblant de contribuer», disait-il.

 

Un embargo sur le gaz russe coûterait cher à l’Allemagne

11h24 | Berlin — Un embargo européen immédiat sur le gaz russe pourrait coûter à l’Allemagne, fortement dépendante de cette ressource, jusqu’à 5% de son PIB cette année, selon une estimation publiée par la banque centrale allemande vendredi.

«Le PIB réel de l’Allemagne pourrait être jusqu’à 5% inférieur aux prévisions» en cas d’arrêt, volontaire ou subi, des importations de gaz russe, a détaillé la Bundesbank dans son rapport économique mensuel d’avril.

Cela équivaudrait à un manque à gagner de «180 milliards d’euros» pour la production nationale, a-t-elle ajouté.

Dans un tel scénario, l’économie allemande pourrait enregistrer dans une récession de 2% cette année, estime l’étude.

L’inflation, déjà galopante dans le pays, pourrait gagner «1,5 point en 2022», et «2 points en 2023», par rapport à un scénario sans embargo, selon l’institution.

Un embargo sur le gaz russe fait l’objet d’âpres discussions entre les États membres de l’UE, depuis l’invasion fin février de l’Ukraine par Moscou, qui tire l’essentiel de ses ressources des ventes d’hydrocarbures.

Le gouvernement allemand d’Olaf Scholz est l’un des principaux opposants à un arrêt immédiat des importations, estimant qu’il en va de la paix économique et sociale dans le pays, avec des conséquences sur les autres économies de l’UE.

Ce refus suscite l’irritation de Kyiv et de plusieurs gouvernements européens.

L’Allemagne, et particulièrement son industrie, est particulièrement dépendante de cette ressource, qui représentait, avant le conflit, 55% du total de ses importations de gaz.

«Je ne vois pas du tout comment un embargo sur le gaz peut mettre fin à la guerre», a répété vendredi le chancelier allemand Olaf Scholz, lors d’une interview à l’hebdomadaire Der Spiegel.

«Nous voulons éviter une crise économique dramatique, la perte de millions d’emplois et d’usines qui ne seraient plus jamais ouvertes», a-t-il ajouté.

L’Allemagne a cependant déjà réduit ses importations russes, au premier trimestre 2022, à 40% du total, en multipliant les démarches pour trouver d’autres fournisseurs, comme le Qatar ou les États-Unis.

Le pays a par ailleurs débloqué récemment une enveloppe de trois milliards d’euros pour se doter de terminaux flottants d’importants de gaz naturel liquéfié (GNL), ce dont il ne dispose pas pour le moment.

L’Allemagne n’envisage toutefois pas pouvoir se passer de gaz russe avant mi-2024, selon le gouvernement. 

 

L’économie russe sera affectée par la forte inflation, dit le FMI

Washington — L’inflation devrait dépasser 20% cette année en Russie et l’économie russe pâtira à l’avenir d’une baisse des exportations de l’énergie qui sont pour l’heure largement compensées par la hausse des prix énergétiques, indique le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport sur l’Europe publié vendredi.

«En Russie, les sanctions et l’incertitude sans précédent devraient peser lourdement sur les investissements et les exportations, ainsi que déprimer les importations et la consommation privée», résument les auteurs du rapport.

Le FMI souligne que le secteur de l’énergie, «épine dorsale» de l’économie russe, a été exclu des sanctions. Mais «certains signes indiquent que les exportations russes d’énergie sont évitées sur le marché».

«Plus important encore, l’Allemagne et de nombreux pays de l’UE ont effectivement commencé à sevrer leurs économies des sources d’énergie russes», poursuivent les auteurs du rapport. 

Le FMI a calculé qu’environ 60 à 70% de la demande russe actuelle de pétrole et de gaz naturel pourraient disparaître au cours des prochaines années, «ce qui obligera la Russie à diversifier ses exportations vers d’autres régions».

Cette semaine, le FMI, qui tenait ses réunions de printemps, avait indiqué qu’il tablait sur une contraction de 8,5% du produit intérieur brut de la Russie, principalement en raison d’une baisse des volumes d’exportation combinée à une baisse de la demande intérieure. 

Pour l’heure, «les exportations d’énergie en 2022 devraient atteindre 350 milliards de dollars américains, en hausse de 40% par rapport à l’année dernière en raison de la hausse des prix», selon les données publiées dans le rapport vendredi.

«À partir de l’année prochaine, cependant, une baisse du volume et du prix des exportations énergétiques de la Russie devrait progressivement réduire l’excédent du compte courant de la Russie», expliquent les auteurs.

Ils estiment qu’à moyen terme, les exportations d’énergie pourraient chuter à 250 milliards de dollars, alors que l’Union européenne réduit ses importations d’énergie en provenance de Russie.

S’agissant de l’inflation, elle avait augmenté rapidement en mars en raison de la forte dépréciation du rouble et des pénuries de certains biens. Toutefois, «des données récentes suggèrent des signes de modération en raison de l’appréciation du rouble et des freins aux exportations de produits alimentaires», remarque le FMI. 

L’inflation devrait néanmoins dépasser 20% en 2022.

Les auteurs du rapport notent que les mesures prises par le gouvernement ont été efficaces pour atténuer l’impact des sanctions imposées par les pays occidentaux en représailles à l’invasion russe de l’Ukraine.

«Les dépôts et le taux de change se sont presque entièrement redressés à la suite des mesures prises par la Banque de Russie pour stabiliser la confiance dans le système financier», relèvent-ils notamment.

 

Trudeau se dit «très favorable» à l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN

Ottawa — Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le Canada était «très favorable» à l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN.

Chacun des pays a exprimé son intérêt à faire partie de l’alliance militaire défensive depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février.

Le Parlement finlandais pourrait prendre une décision fin mai, suivi de la Suède dans les semaines subséquentes, avant le sommet de l’OTAN des 29 et 30 juin à Madrid, en Espagne.

La Russie a mis en garde les pays contre leur adhésion, des responsables affirmant que cela ne contribuerait pas à la stabilité en Europe et que la Russie réagirait par des mesures de représailles qui entraîneraient des «conséquences militaires et politiques» pour Helsinki et Stockholm.

Le président Vladimir Poutine a déclaré que le refus de l’Ukraine de promettre de ne pas rejoindre l’OTAN faisait partie des raisons de l’invasion.

La Finlande partage la plus longue frontière de l’Union européenne avec la Russie, soit 1340 kilomètres.

La semaine dernière, le gouvernement finlandais a publié un rapport sur la sécurité destiné aux élus et abordant les avantages et les inconvénients d’une éventuelle adhésion, en se concentrant sur les menaces d’approvisionnement, les conséquences économiques, la cybersécurité et les menaces hybrides.

Le parti au pouvoir en Suède a lancé un examen des options de politique de sécurité. Le rapport final est attendu le 31 mai.

Le Canada, sous la direction de l’ancien premier ministre Stephen Harper, a soutenu l’entrée de l’Ukraine dans l’alliance de l’OTAN lors de son sommet de 2008, mais cette candidature a été bloquée.

Début avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pris à partie les anciens dirigeants allemand et français — Angela Merkel et Nicolas Sarkozy — pour avoir empêché son pays d’adhérer à l’OTAN.

L’adhésion aurait pu protéger l’Ukraine de futures attaques russes en vertu de la garantie de défense collective de l’article 5 de l’alliance.