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À VOS AFFAIRES. Laisser un héritage peut demander une bonne dose de réflexion, particulièrement si votre patrimoine est important. Quelques défis vous attendent au tournant. Voyons comment bien vous préparer.
De l’ordre dans vos papiers, SVP
Triez et regroupez au même endroit l’ensemble de vos informations, dans la mesure du possible, et désignez une personne de confiance pour avoir accès à cet endroit, lequel peut être numérique, en passant. Cette personne devra utiliser les informations qui s’y trouvent ou les acheminer aux bonnes personnes.
Ainsi, on devrait y retrouver tout ce qui a trait à votre décès:directives médicales anticipées, certificat de naissance, préarrangements funéraires, testament, polices d’assurance, relevés de placement, contrats, déclarations de revenus… L’idée est que votre personne de confiance n’ait pas à remuer ciel et terre pour faire le tour de vos affaires.
Cette personne peut aussi être celle que vous désignez comme liquidateur de votre succession. Si tel est le cas, elle vous sera doublement reconnaissante d’avoir laissé les choses en ordre, car s’occuper d’une succession, même si on se fait accompagner par des professionnels, n’est pas une mince tâche.
Ainsi, pour «alléger les souffrances»de vos survivants, mettez de l’ordre dans vos papiers.
Équité et impôts ne font pas toujours bon ménage
Pour la plupart des gens, l’équité est l’un des principaux objectifs en matière de succession. Si tous les biens pouvaient se diviser et être partagés, cela éviterait bien des maux de tête. Chaque héritier repartirait avec sa partie de la maison, de l’automobile, du REER et autres… Malheureusement, ce n’est pas aussi simple.
Même si certains biens peuvent échoir entre les mains de plusieurs héritiers et ont la possibilité d’être vendus par la suite pour que le produit de la vente soit facilement partageable entre eux, certains vont faire l’objet d’impôts au décès alors que d’autres, non. Si vous avez des héritiers d’âge mineur ou qui nécessitent des soins particuliers, le défi est d’autant plus important.
Vous devez donc être conscient du fait que votre REER ou votre FERR, à moins d’être hérité par votre conjoint, fondra souvent de moitié à cause des impôts. Votre chalet n’aura pas le même traitement fiscal que votre résidence principale ou que vos actions admissibles de petite entreprise ou vos biens agricoles.
Ce problème est particulièrement exacerbé au sein des familles recomposées. Vous voudrez avantager votre conjoint, mais pas (trop) au détriment des enfants. Il est ainsi possible que vous ayez un arbitrage à faire entre maximiser votre valeur successorale et optimiser l’équité du partage.
Aussi, pensez aux émotions générées par vos volontés. Pour vous éclairer, et possiblement limiter les risques de friction entre les personnes que vous aimez, vous pouvez discuter ouvertement de vos volontés avec les personnes impliquées.
Le testament, la pièce maîtresse Comme vous le savez sans doute, ce document essentiel exprime comment vous souhaitez que vos biens soient distribués. Il requiert une réflexion approfondie pour éviter toute ambigüité susceptible de conduire à des litiges entre héritiers. Même si votre volonté est claire comme de l’eau de roche, les directives du testament doivent la refléter et un notaire est la meilleure personne pour assister en cette matière.
Vouloir sauver quelques dollars en ne produisant pas un testament notarié est une idée pour le moins discutable. Vous devriez aussi le réviser régulièrement pour qu’il reflète fidèlement vos souhaits actuels, notamment après des événements marquants comme un mariage, une naissance, un divorce ou l’acquisition de nouveaux biens importants.
En somme, bien organiser votre succession implique de trier vos documents, d’anticiper les implications fiscales et de rédiger un testament clair pour minimiser les conflits. Communiquer ouvertement avec vos héritiers et réviser régulièrement le testament garantissent que vos volontés seront respectées, allégeant ainsi le fardeau de vos proches.