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À surveiller: CGI, Couche-Tard et BRP

Denis Lalonde|Publié le 27 mars 2024

À surveiller: CGI, Couche-Tard et BRP

Les offres d’emplois de CGI sont restées stables au premier trimestre de l’exercice 2024 de l’entreprise (terminé le 31 décembre). (Photo: Charles Desgroseilliers)

Que faire avec les titres de CGI, Alimentation Couche-Tard et BRP? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

 

CGI (GIB.A, 151,46$) : un modèle prédictif laisse croire à une faible croissance

Les offres d’emplois de CGI sont restées stables au premier trimestre de l’exercice 2024 de l’entreprise (terminé le 31 décembre), ce qui est sous les sommets et en recul de 36% sur un an.

«Le modèle prédictif de notre équipe de science des données, RBC Éléments, laisse entendre que la croissance organique de l’entreprise au second trimestre sera effectivement proche de zéro par rapport au trimestre précédent et en hausse de 1,2% sur un an, légèrement sous les attentes de 1,8% du consensus», raconte Paul Treiber, analyste à RBC Marchés des capitaux.

Cela n’empêche pas l’analyste de conserver sa recommandation de «surperformance» sur le titre de CGI, puisque selon lui, la croissance organique de la société a une faible corrélation avec la création de valeur pour ses actionnaires. Le cours cible sur un an reste aussi stable à 170$.

«Les 3303 offres d’emplois comptabilisées durant le trimestre sont en hausse de seulement 2% par rapport à celles du 4e trimestre de l’exercice 2023. Il s’agit tout de même d’une performance positive, puisque les offres d’emplois de ce même 4e trimestre avaient été de 18% inférieures à celles du 3e trimestre. Les chiffres permettent aussi de mettre fin à une séquence de sept déclins trimestriels consécutifs», relativise Paul Treiber.

Les chiffres restent toutefois loin du sommet de 6700 offres d’emplois atteint par CGI au premier trimestre de l’exercice 2022. «Les chiffres sont de retour à leur niveau d’avant la COVID-19 (3316 offres d’emplois au 4e trimestre de l’exercice 2019)», précise l’analyste.

RBC Marchés des capitaux analyse les offres d’emplois de 31 entreprises de l’industrie des services en technologies de l’information et CGI est tout près de la moyenne.

«La croissance organique de CGI au second trimestre devrait être sous sa moyenne historique de 4,2% (12 derniers mois). Toutefois, cette dernière est peu corrélée avec la capacité de l’entreprise de créer de la valeur à long terme pour ses actionnaires. Au cours des cinq dernières années, le bénéfice par action et les flux de trésorerie libres par action ont progressé à des rythmes annuels moyens respectifs de 12% et de 11%, alors que la croissance organique moyenne pendant la période a été de 2,6%», explique l’analyste.

Ce dernier voit donc les fusions et acquisitions comme des catalyseurs potentiels.

Le cours cible sur un an de Paul Treiber se fonde sur un ratio de 13 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement prévu durant l’exercice 2025.

 

 

Alimentation Couche-Tard (ATD, 78,45$) : des résultats en baisse qui masquent une solide performance du côté des dépenses d’exploitation

Alimentation Couche-Tard (ATD, 78,45$) : des résultats en baisse qui masquent une solide performance du côté des dépenses d’exploitation

 

Le titre d’Alimentation Couche-Tard a reculé après le dévoilement de résultats financiers inférieurs aux prévisions des analystes pour le troisième trimestre de l’exercice 2024 de l’entreprise (terminé le 4 février).

«Les résultats ont été affectés par les faibles ventes de marchandises, qui ont soulevé des inquiétudes quant à la demande pour les produits vendus par l’entreprise, alors que les dirigeants ont parlé d’une certaine mollesse des achats effectués par des ménages à faible revenu», explique John M. Royall, analyste à JP Morgan.

Ce dernier ajoute que les ventes de produits du tabac doivent aussi affronter des vents contraires.

«Toutefois, même si les pressions sur les bénéfices ont été le thème central de la conférence téléphonique de la direction de Couche-Tard après le dévoilement des résultats, l’entreprise a tout de même dévoilé une impressionnante baisse de 1,6% de ses dépenses d’exploitation», note l’analyste.

C’est la première fois depuis le quatrième trimestre de l’exercice 2021 que l’entreprise a réussi à diminuer ses dépenses d’exploitation, qui continuent de grimper à un rythme inférieur à l’inflation. «La direction attribue ce recul à une baisse du nombre d’heures travaillées (-2,8% à travers son réseau) grâce à des initiatives de gain de productivité, d’automatisation, de rétention de personnel, et de la centralisation de ses systèmes informatiques», énumère-t-il.

Cela a plus que compensé pour les augmentations des salaires et les investissements stratégiques, alors que la direction a affirmé avoir déjà réalisé son programme de réduction des dépenses générales et administratives de 50 millions de dollars promis lors de la Journée des investisseurs d’octobre 2023.

John M. Royall ajoute que Couche-Tard a finalisé l’acquisition de certains actifs de Total en janvier et que les dirigeants sont confiants de pouvoir générer les synergies promises d’ici cinq ans.

«L’entreprise reste aussi active du côté des fusions et acquisitions, en mettant l’accent sur le marché américain», ajoute-t-il.

Il relève légèrement les marges bénéficiaires prévues sur les ventes de carburant, comme il l’a fait pour tous les autres détaillants de l’industrie, estimant qu’elles seront relativement stables par rapport à celles de l’exercice 2023.

L’analyste conserve sa recommandation de «surpondérer» le titre de Couche-Tard et relève son cours cible sur un an, qui passe de 79$ à 84$.

 

 

BRP (DOO, 83,09$) : des résultats conformes qui vaudraient une performance supérieure aux prévisions

BRP (DOO, 83,09$) : des résultats conformes qui vaudraient une performance supérieure aux prévisions

Le fabricant de véhicules récréatifs BRP dévoilera ses résultats financiers du quatrième trimestre de son exercice 2024 demain avant l’ouverture des marchés boursiers.

L’analyste Jonathan Goldman, de la Banque Scotia, soutient que l’attention des investisseurs sera surtout portée sur les prévisions de la direction de l’entreprise pour l’exercice 2025. «Nous pensons qu’elles seront relativement conformes par rapport à celles du consensus des analystes, qui tablent en moyenne sur un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 1,5 milliard de dollars (G$), ce qui constituerait un recul de 12% sur un an», dit-il.

Si tel était le cas, l’analyste soutient que les marchés réagiraient positivement étant donné la valeur du titre, qui se négocie à 7,8 fois le BAIIA, au milieu de sa fourchette historique. «La valeur actuelle du titre laisse présager un BAIIA de 1,2G$ en 2025 (-31% sur un an), alors que notre scénario pessimiste est de 1,4G$ (-19% sur un an)», dit-il.

«Quelle est notre marge d’erreur? Notre scénario de base est plus conservateur que celui du consensus. De plus, BRP a acquis une bonne réputation ces 10 dernières années en étant plus performante que le reste de l’industrie. Il reste aussi beaucoup de place pour gagner des parts de marché dans les ventes de véhicules côte-à-côte», soutient l’analyste.

Il ajoute que BRP est en mesure de gérer les stocks et de limiter les offres promotionnelles sur ses véhicules existants afin de protéger ses marges bénéficiaires.

Pour l’exercice 2024, il s’attend à des revenus en baisse de 6% sur un an (consensus à -4,7%), et à une marge bénéficiaire brute de 15,3% (consensus à 15,2%). «BRP peut profiter d’un certain levier pour contrer les vents contraires qui touchent l’industrie en ciblant une clientèle plus fortunée, alors que les ménages à plus faibles revenus se montre hésitants à financer des achats, craignant d’être rejetés au crédit», explique-t-il.

Jonathan Goldman réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre de BRP, mais abaisse son cours cible sur un an, qui passe de 109$ à 105$.