Orixha a développé un dispositif médical qui induit une hypothermie thérapeutique protectrice des organes critiques en quelques minutes. (Photo: Orixha)
VALORISATION DE LA RECHERCHE. Plus de 15 années de recherches menées de part et d’autre de l’Atlantique, dans les laboratoires de l’Université de Sherbrooke et de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, en France, ont finalement mené, l’an dernier, à la création d’Orixha par six chercheurs en génie mécanique et en pharmacologie – dont Philippe Micheau, Mathieu Nadeau et Hervé Walti, à Sherbrooke -, tous impliqués dans le développement d’une technologie de ventilation liquidienne.
Orixha, qui s’est établie dans les locaux de l’École nationale vétérinaire d’Alfort, près de Paris, mise en effet sur le développement d’un respirateur liquide qui permet de refroidir la température corporelle en seulement quelques précieuses minutes, et ainsi de protéger les organes vitaux des patients victimes d’un arrêt cardiaque.
Les méthodes d’hypothermie conventionnelle, telles les combinaisons et couvertures réfrigérantes, n’agissent qu’au bout de trois à six heures. L’appareil médical d’Orixha, qui repose sur la ventilation du patient grâce à un liquide à température contrôlée et chargé en oxygène, agit en 30 minutes. L’hypothermie ainsi induite – en utilisant les poumons comme chambre d’échange thermique – protège le cerveau, le coeur et d’autres organes tels les reins et le foie des séquelles liées à la reperfusion. Cette technologie pourrait améliorer significativement le taux de survie après une réanimation à la suite d’un arrêt cardiaque.
La société de valorisation québécoise Aligo Innovation a accompagné le développement de l’entreprise, notamment dans le processus de preuve de concept préclinique et le transfert technologique à l’entreprise. «C’est une technologie fascinante qui relève de la science-fiction», indique sa PDG, Anne-Marie Larose.
Orixha vise maintenant la mise en marché de son appareil dans un horizon de trois à quatre ans, une fois les études cliniques réalisées sur des humains.