Marie-Claude Bacon, vice-présidente, affaires publiques de Métro (Photo: courtoisie)
SPÉCIAL CLIMAT. Alors que les problématiques relatives aux risques climatiques et à la préservation de l’environnement montent en puissance, deux géantes québécoises peuvent se prévaloir de faire office de pionnières en la matière. Portrait.
Retour en l’an 1993. Soit une éternité dans le monde de l’entreprise. L’année correspond aux premiers engagements pris en matière écologique par le géant québécois des télécommunications Bell, filiale du groupe BCE, qui posait déjà les jalons d’une politique environnementale au sens strict du terme. À ce moment précis, pas (encore) de mesures emblématiques précises. Juste la définition d’un cadre juridique susceptibles d’abriter les futures initiatives. En somme, la pose des fondations de la future politique environnementale du groupe. Un travail chronophage, mais indispensable.
« C’est durant cette année charnière pour nous que Bell a impulsé les prémices de ce qui allait devenir bientôt incontournable pour tout type d’entreprise : se doter d’un cadre précis en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique », abonde Marc Duchesne, vice-président, sûreté et responsabilité de l’entreprise. Une fois le cadre posé et après un long et fastidieux travail de pédagogie — n’oublions pas que ces sujets émergeaient à peine — Bell a posé un premier jalon, dix ans plus tard, en 2003, avec la publication de son empreinte carbone. Un travail de transparence salutaire.
« L’environnement est indissociable de notre activité »
Si l’entreprise fait office de pionnière en la matière, d’autres vont rapidement lui emboîter le pas. Ainsi, dès 1998, le détaillant de produits alimentaires Métro se dote également d’une feuille de route en la matière. D’autant plus qu’au regard de son domaine d’activité, la responsabilité d’entreprise (RE) et la performance environnementale de ce dernier résonnaient comme une évidence. « L’environnement a très rapidement fait partie intégrante de notre plan d’action globale », assure Marie-Claude Bacon, vice-présidente, affaires publiques de Métro.
Après avoir défini un « cadre de mise en œuvre » de sa politique, Metro a érigé trois priorités : la gestion des matières résiduelles, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la lutte contre le gaspillage alimentaire. Un triptyque dont la mise en œuvre va être confiée à Mylène Champagne, directrice, environnement et gestion des risques techniques. « L’environnement est vital pour nous, car nous vendons des produits issus de l’agriculture. Un environnement sain est indissociable de notre secteur d’activité. C’est dans notre ADN », insiste la jeune femme.
Dans le cadre de la lutte contre le gaspillage alimentaire, les équipes de Mylène Champagne mettent également tout en œuvre pour faire don des aliments impropres à la consommation humaine aux animaux. « Cela correspond à notre philosophie, car au lieu de mettre ces aliments dans le composteur, nous pouvons faire un geste à destination des fermes locales ». Une forme de cercle vertueux.
Implication des collaborateurs
En 2008, Bell instaure ensuite un Conseil de l’énergie. « L’intronisation de ce conseil en interne nous a permis de nous donner des objectifs concrets en matière de réduction de notre consommation énergétique » appuie Marc Duchesne. Ces efforts vont rapidement porter leurs fruits, puisqu’une année plus tard Bell recevra la certification ISO 14001. Pour rappel, cette norme fait office d’outil de référence visant à prendre en compte les enjeux environnementaux d’une organisation tout en s’inscrivant dans un processus d’amélioration continue. Cette certification est décernée par un organe externe et indépendant.
Les deux entreprises mettent également un point d’honneur à impliquer « leurs forces vives », à savoir leurs collaborateurs dans leur processus de préservation de l’environnement. Ainsi, chez Métro, la pédagogie est une condition sine qua non à la réussite de tous projets. « Notre démarche de responsabilité d’entreprise est très importante pour nos collaborateurs. Nous nous appuyons sur des petits gestes du quotidien. Nous essayons d’éduquer, de sensibiliser et de valoriser chaque initiative », souligne Marie-Claude Bacon.
Une démarche responsable dans laquelle Bell a inscrit ses pas, en sensibilisant ses clients. « Au regard de l’industrie au sein de laquelle nous opérons, nous avons saisi l’opportunité d’aider nos clients à réduire leur empreinte carbone », observe Marc Duchesne. Par exemple, en recyclant des téléphones cellulaires. Plus de 106 000 appareils ont ainsi été récupérés sur la période 2020-2022 par le géant des télécommunications, qui a également noué un partenariat avec WWF Canada.
Divers projets et initiatives devraient continuer de germer au sein de ces deux entreprises, selon les principales intéressées. « Nous voyons cela comme une énorme boule de neige qui grossit à mesure qu’elle avance », sourit Marie-Claude Bacon, de Métro. De quoi en inspirer d’autres à mettre en œuvre une politique environnementale digne de ce nom.