(Photo: 123RF)
PROFESSION : AVOCAT. Le Centre communautaire juridique de Montréal (CCJM) utilise lui aussi la technologie pour améliorer l’accès à la justice des détenus et des prévenus admissibles à l’aide juridique. Traditionnellement, un citoyen doit se présenter aux bureaux du CCJM pour savoir s’il est éligible à ce service. Or, les personnes détenues en prison ne peuvent se déplacer. Le personnel du Centre doit se rendre dans les prisons de Montréal et de Laval pour les rencontrer.
Les prisons disposent toutefois d’équipements de vidéoconférence, utilisés pour les comparutions à distance. L’idée a germé de s’en servir pour procéder à des demandes d’aide juridique à distance. Un projet-pilote a donc été mis en place en octobre 2018 à la prison de Rivière-des-Prairies. « C’est une innovation radicale, souligne Me Stéphanie Archambault, directrice générale du CCJM. Nous avons carrément inventé une nouvelle manière de procéder. »
Cette démarche inédite facilite l’accès à la justice en mettant les prévenus plus rapidement en contact avec un avocat. « Elle permet surtout de joindre tout le monde, y compris ceux qui ne savaient pas qu’ils pouvaient avoir accès à l’aide juridique et qui ne seraient pas venus dans nos bureaux », se réjouit Me Archambault.
Le modèle de Rivière-des-Prairies a fait des petits dans des centres de détention en Abitibi et en Outaouais.
Dans la métropole, les cas des prévenus seront désormais traités d’abord dans les postes de police du Service de police de la Ville de Montréal afin d’accélérer le traitement et de réduire le fardeau dans les centres de détention. Le CCJM devra donc convaincre les policiers de participer à leur projet, pour que les demandes d’aide juridique puissent se faire à partir de leurs locaux.
14
Environ 14 arrestations par jour sont traitées à la prison de Rivière-des-Prairies, contre environ 25 à la prison de Bordeaux.