Banque TD: des dépenses élevées qui risquent de perdurer
Dominique Beauchamp|Édition de la mi‑Décembre 2023(Photo: 123RF)
LE TAUREAU CONTRE L’OURS. Que vous soyez optimiste ou pessimiste, retrouvez l’analyse d’un titre en deux parties. Dans ce numéro, Banque TD. Choisissez votre camp!
Optimiste
- Même si la Banque TD (TD, 82,25 $) rachètera moins d’actions que prévu en 2024 en raison de la hausse de ses coûts, Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, continue d’en recommander l’achat parce l’institution bénéficie de liquidités élevées et de la croissance de son portefeuille de prêts. Il abaisse toutefois sa cible de 92 $ à 87 $.
- Les problèmes réglementaires américains nuisent aux perspectives à court terme, mais Doug Young, de Valeurs mobilières Desjardins, fait valoir que ses fonds propres excédentaires et la force de sa plateforme nord-américaine de services bancaires personnels et commerciaux lui procurent encore un avantage concurrentiel. Il ne touche pas à sa cible de 96 $.
- Après un recul de 10,3 % depuis un an, l’action de la banque s’échange à un multiple de 9,9 fois le bénéfice prévu en 2024 par RBC et de 1,46 fois la valeur comptable. Ces deux mesures d’évaluation sont inférieures à leur moyenne respective de 11,2 fois et de 1,7 fois.
Pessimiste
- Paul Holden, de Marchés mondiaux CIBC, estime à plus de 400 millions de dollars (M $) par année les dépenses additionnelles que devra engager la banque pour remédier aux contrôles déficients de blanchiment d’argent mis au jour par une enquête du ministère américain de la Justice. Il estime que les amendes et les pénalités éventuelles pourraient atteindre de 500 M $à 1 milliard de dollars américains.
- La réduction de 3 % des effectifs et la restructuration qui doit permettre à la TD de réduire ses coûts de 600 M $par année n’augmenteront pas la rentabilité de l’entreprise en 2024 ni en 2025. Les montants épargnés seront en bonne partie réinvestis dans le renforcement de ses activités en matière de gestion du risque et de la conformité, indique Meny Grauman, de Banque Scotia.
- Les dépenses accrues empêcheront la banque d’atteindre les objectifs de croissance fixés entre 7% et 9 % des bénéfices en 2024, indique Benjamin Sinclair, d’Odlum Brown. L’analyste maintient tout de même sa cible de 95$parce que ses liquidités élevées l’aideront à traverser cette crise temporaire.