(Photo: Stephane Brugger)
GRANDS PRIX DU GÉNIE-CONSEIL. CATÉGORIE: PME GÉNIE-CONSEIL — L’École de technologie supérieure (ÉTS) a donné une nouvelle vie à l’ancien Planétarium Dow. Autrefois tourné vers l’étude de la nuit, cet édifice iconique de Montréal sert maintenant d’incubateur pour propulser des pousses technologiques au firmament. Une conversion qui n’a pas été sans défi, alors que le bâtiment était abandonné depuis longtemps.
Préserver les attributs architecturaux du 1000, rue Saint-Jacques, qui abrite aujourd’hui le Centre de l’entrepreneurship technologique (Centech), tout en laissant en entrer la lumière a constitué un défi de taille. « L’intérieur de ce bâtiment, construit autour de l’expo 67, était très sombre, puisque le visiteur devait passer du jour à la nuit. Il fallait que son œil s’habitue à l’obscurité avant de s’installer dans une salle dédiée à l’observation de la Voie lactée », explique Hélène Brisebois, présidente et chargée de projet chez SDK et associés, firme responsable de la structure dans ce projet.
Plusieurs éléments ont été intégrés pour rendre l’ensemble plus lumineux, explique l’ingénieure. « Nous avons percé le bâtiment sur ses quatre faces pour laisser passer la lumière naturelle dans l’édifice, en plus de refaire des entrées translucides. Nous avons également travaillé avec [Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes] pour que l’intérieur soit très aéré et ouvert sur la ville. » Un immense plancher de béton très lisse et rutilant donne aussi un air moderne à l’ancien planétarium qui compte au total 2000 mètres carrés.
Une image à préserver
L’équipe devait également conserver le look extérieur de l’immeuble, notamment en mettant en valeur son dôme, véritable signature du Planétarium Dow. Une condition imposée par la Ville de Montréal lorsqu’elle a cédé le bâtiment à l’ÉTS. Ainsi, une immense chape de béton entièrement lisse a été construite. D’autres éléments rappellent la géométrie circulaire caractéristique de l’édifice, qui évoquait Saturne et ses anneaux.
Par exemple, une mezzanine circulaire a été ajoutée sous le dôme, ceinturée d’une paroi de verre courbé. Un rappel de l’empreinte de la salle d’observation d’origine qui joue maintenant le rôle de lieu de création. Deux immenses escaliers en bois lamellé complètent le portrait.
« Ce qui était intéressant dans ce projet, c’est que la structure a été entièrement mise à nue à l’intérieur. Ce qui nous facilite la tâche, car sinon, on ne sait jamais quelles surprises peuvent se cacher dans les murs », affirme l’ingénieure.
Il a toutefois fallu se montrer astucieux pour camoufler ventilation et autres éléments de la mécanique du bâtiment à même la chape ou le plancher de béton. L’équipe a également renforcé la structure, notamment la fondation, abîmée par les années. « Ce projet ressemble à un travail d’orfèvrerie, alors que c’est la somme de petits détails qui fait la qualité de l’ensemble » compare l’ingénieure.
Hélène Brisebois n’est pas peu fière d’avoir participé à la transformation du planétarium pour qu’il soit tourné vers l’avenir, alors que le Centech pourra accompagner plus de 130 entreprises en démarrage par année. « Ce lieu est maintenant ouvert aux Montréalais et bientôt, tout le stationnement qui se trouve autour de bâtiment sera réaménagé en espace vert », ajoute-t-elle. Une conversion qui a reçu les honneurs au point au point de vue architectural, mais aussi de l’ingénierie, alors que SDK et associés a remporté le Grand Prix du génie-conseil québécois 2019 dans la catégorie PME génie-conseil pour ce projet.