(Photo: Les Sommets)
FOCUS RÉGIONAL: LAURENTIDES. Avant même que ne survienne la COVID-19, la région des Laurentides caressait le souhait de devenir la première destination touristique du Québec à se doter d’un accélérateur de développement numérique. La pandémie permet de le concrétiser.
Cet automne, les principaux acteurs qui gravitent au sein du Créneau d’excellence Tourisme de villégiature quatre saisons – mis en place dans le cadre de la démarche Action Concertée de Coopération Régionale de Développement (ACCORD) – , vont dresser les paramètres de cet ambitieux projet que l’on considère comme pouvant contribuer à la relance économique de la région. Pour le moment, une subvention de 1,2 M $ a été demandée au gouvernement provincial pour démarrer cette initiative.
«Ce projet d’accélérateur vise à accompagner les quelque 2100 entreprises touristiques de la région selon leur degré actuel de numérisation», précise Maurice Couture, directeur de ce créneau d’excellence. Selon lui, plus d’un tiers des entreprises et des organisations touristiques de la région continuent d’afficher un sérieux retard en matière de virage numérique. «La COVID-19 a fait réaliser à des centaines de restaurateurs quelles étaient les conséquences de ne pas avoir d’outils transactionnels en ligne en temps de confinement, note Maurice Couture. Plusieurs ont longtemps remis ce virage, prétextant ne pas avoir le temps.»
Important secteur
Grâce à ses 9 millions de visiteurs qui rapportent près de 1 milliard de dollars en recettes annuelles en temps normal, le tourisme correspond à 10 % du PIB des Laurentides, dit Maurice Couture. La région compte plus de 300 établissements d’hébergement d’une capacité de près de 9 300 unités (chambres, chalets ou condominiums), lui permettant de se classer au troisième rang des destinations les plus visitées de la province, derrière Montréal et Québec.
Le directeur général de Tourisme Mont-Tremblant, Daniel Blier, est l’un de ceux qui saluent avec enthousiasme l’arrivée de cet accélérateur de développement numérique. Il est convaincu que ce service permettra aux entreprises de la région de demeurer concurrentielles. «Le virage numérique va également aider à atténuer le problème de main-d’oeuvre qui affecte l’ensemble de l’industrie dans la région», ajoute-t-il.
En attendant le coup d’envoi de l’accélérateur, des stations de ski des Laurentides font déjà figure de pionnières au Québec en matière de virage numérique. C’est le cas du groupe Les Sommets, qui offre depuis cinq ans à ses utilisateurs une tarification dynamique dans l’ensemble de ses quatre stations de ski des Laurentides – les sommets Saint-Sauveur, Morin-Heights, Gabriel et Olympia – ainsi qu’à ceux du sommet Edelweiss, en Outaouais. «Ce système de tarification s’est inscrit dans un important investissement de plus de 500 000 $ qui a permis à l’entreprise de revoir complètement son site web au fil des ans depuis 2015», indique Christian Dufour, directeur marketing du groupe.
Géré par Les Sommets, ce système permet d’ajuster les prix des billets journaliers selon la température, la journée de la semaine et la demande. Ces réductions peuvent atteindre jusqu’à 50 %.
Il précise que le principal avantage de ce type de prévente au rabais est de sécuriser le nombre minimal de visiteurs qu’il faut pour couvrir les frais journaliers de chacune des stations. «Depuis sa mise en place, nous atteignons ces objectifs pour l’ensemble de nos cinq adresses. Et par-dessus tout, ces investissements nous permettent de mieux nous adapter à des situations comme celle que nous allons vivre cet hiver à cause de la pandémie.»