Depuis sept ans, Hedhofis loue différentes superficies de bureaux dans plusieurs villes de la province, qu’elle transforme ensuite en divers espaces de travail partagés. (Photo: 123RF)
ESPACES DE TRAVAIL. Le mot flexibilité n’a jamais eu autant la cote ces temps-ci en matière de location d’espaces de travail, que l’on appelle aussi « centres d’affaires ». Et cela profite aux entreprises qui offrent justement ce type de locations éphémères à une clientèle en quête de souplesse… depuis la pandémie.
Ce n’est pas d’hier que le concept des centres d’affaires existe. De nombreuses entreprises se souviendront sans doute de Decision 1 qui, pendant plus de 30 ans, a proposé, en exclusivité, des espaces et des services pour bureau virtuel au 20e étage de l’une des plus prestigieuses adresses du centre-ville, la Place Ville Marie. Bien que les mois de confinement aient porté un coup dur à ce modèle d’affaires (le remplaçant de Decision 1, l’américaine WeWork, est aujourd’hui en faillite), la pandémie a littéralement servi de levier pour son expansion.
Parlez-en à Frédéric Deshaies, qui a fondé Hedhofis en 2017. L’année 2024 marquera l’ouverture du 11e centre d’affaires de cette entreprise québécoise. Ce dernier ouvrira même ses portes au 26e étage de l’immeuble Place Victoria (communément appelé la tour de la Bourse), situé au cœur du quartier des affaires de Montréal. Plus de 70 % des 10 000 pieds carrés de la superficie avaient trouvé preneur avant les fêtes. Hedhofis envisage de tripler cet espace tellement il y a de la demande.
Depuis sept ans, cette PME loue différentes superficies de bureaux dans plusieurs villes de la province, qu’elle transforme ensuite en divers espaces de travail partagés. Bien que les nouveaux espaces de Place Victoria constituent la troisième adresse sur le territoire montréalais, le modus operandi de Hedhofis est généralement de privilégier des locations à l’extérieur de la métropole. Et ça fonctionne. Ces adresses clés en main, qui peuvent accueillir des travailleurs autonomes, mais aussi des PME de deux à une quarantaine d’employés, affichent un taux d’occupation moyen de plus de 80 %, informe son fondateur Frédéric Deshaies. Il frôle même les 95 % au Quartier Dix30, à Brossard, où l’entreprise détient plus de 45 000 pieds carrés de superficie à louer.
L’expansion se poursuit
Le téléphone ne dérougit pas. Non seulement des clients appellent pour louer les espaces, mais il y a des gestionnaires d’immeubles (qui, précise-t-il, étaient plutôt dubitatifs face au concept il y a trois ans) qui veulent désormais accueillir Hedhofis dans leur environnement. « Déjà présente à Brossard, Sainte-Thérèse, Trois-Rivières, Lévis et Sherbrooke, l’entreprise a des projets pour s’établir d’ici les prochains mois à Gatineau, Laval, dans l’est de Montréal ainsi qu’à Repentigny », nous confie son dirigeant.
Jusqu’à présent, plus de 75 % des revenus de l’entreprise proviennent d’une clientèle formée de PME de moins d’une dizaine d’employés. Mais cette proportion tend à changer, soulève Frédéric Deshaies. « Nous avons de plus en plus de plus grandes entreprises [qui comptent] de 20 à 50 employés, qui souhaitent occuper nos suites d’affaires. Un produit que nous proposons pour le moment qu’à Brossard », souligne-t-il.
Sans vouloir s’engager dans des baux à long terme, ces clients, constitués notamment d’institutions financières, de firmes de professionnels ainsi que de géants américains des télécommunications (qui adorent, soit dit en passant, la formule), veulent demeurer flexibles en fonction de leur croissance. Ces entreprises recherchent aussi des lieux modernes, équipés de gym, de cuisine, de salles de divertissement et autres facilités, afin de convaincre leurs employés de revenir au bureau. « Une recette qui fonctionne bien en périphérie de Montréal où le stationnement est généralement gratuit », explique le dirigeant qui souhaite introduire davantage de suites au sein de ses centres d’affaires d’ici trois ans.
Mentionnons que les tarifs, qui varient entre des locations horaires et des baux allant jusqu’à cinq ans, font aussi partie du succès de la formule. Selon les ententes, les coûts reviennent entre 25 $ et 35 $ le pied carré. « Par conséquent, nos clients épargnent aisément entre 10 % et 15 % du montant que représenterait un bail conventionnel », dit Frédéric Deshaies.