Electro Carbon a pour mission de convertir le dioxyde de carbone, un des principaux gaz à effet de serre, et le transforme en produits chimiques à valeur ajoutée. Sur notre photo, le PDG de la start-up, Martin Larocque. (Photo: courtoisie)
DÉFI START-UP. Electro Carbon a remporté les grands honneurs de la sixième édition du Défi Start-up Les Affaires à l’issue d’un gala virtuel tenu le 8 juin. L’entreprise gagne ainsi une bourse de 10 000 $ offerte par la Banque Nationale et plusieurs autres prix.
La veille, l’Agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA) lançait un cri d’alarme, affirmant que la concentration de gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère avait atteint au mois de mai un sommet en 63 ans, soit depuis que cette donnée est mesurée.
Or, la technologie développée par Electro Carbon s’attaque à ce problème et a séduit les membres du jury avec son appareil qui capte le gaz carbonique (CO2) et le transforme en produits chimiques à valeur ajoutée, comme des sels de formate et de l’acide formique.
« Les sels de formate sont entre autres utilisés comme produits déglaçants pour les pistes d’atterrissage des aéroports. Quant à l’acide formique, on s’en sert dans de nombreux produits nettoyants industriels, de même que dans l’alimentation animale et dans l’industrie du textile », raconte le PDG de la start-up, Martin Larocque.
Pour ces produits, Electro Carbon dit avoir entamé des discussions avec les plus grands importateurs et distributeurs du pays, et ces derniers seraient prêts à acheter la totalité de la production lorsque les appareils seront installés.
En effectuant une deuxième transformation du produit, on peut aussi obtenir du formaldéhyde et du méthanol. Le formaldéhyde est principalement utilisé dans la fabrication de colles, résines et vernis présents dans divers produits de construction et de meubles, mais possède offre aussi plusieurs autres débouchés commerciaux.
Quant au méthanol, on l’utilise surtout comme solvant dans les vernis, peintures, ciments, encres, colorants et plastiques. On en retrouve aussi dans le lave-glace et le dissolvant pour vernis à ongles.
« Globalement, le marché pour les produits que nous pouvons concevoir avec l’électrolyseur est de 6000 milliards de dollars américains par année, sans oublier que la quantité de CO2 disponible est illimitée », soutient Martin Larocque.
L’entreprise prévoit avoir terminé un premier électrolyseur de CO2 d’une capacité de 125 kilowatts d’ici la fin de 2022 et arriver à multiplier sa puissance par 16 d’ici la fin de 2024. À ce moment, les appareils de 2 mégawatts auraient la capacité de convertir 4000 tonnes d’émissions directes de CO2 annuellement sur une période de 20 ans.
La start-up attend les résultats des dernières séries de tests effectués au laboratoire du Centre national en électrochimie et en technologies environnementales (CNETE), qui validera ou non l’efficacité du prototype.
« Pour que les clients acceptent de payer pour réduire leur empreinte environnementale, il faut être capable de montrer un bénéfice économique en même temps qu’une innovation », explique Martin Larocque.
Deux jours après le gala du Défi start-up Les Affaires, un autre cofondateur d’Electro Carbon, Ulrich Legrand, a remporté le Prix de l’entrepreneuriat environnemental décerné par Mitacs, un organisme sans but lucratif appuyé par 70 universités, de même que par les gouvernements fédéral et provinciaux. La mission de cet organisme est de bâtir des partenariats appuyant l’innovation industrielle et sociale au Canada.