Obligations de sociétés : la courroie de transmission économique
Dominique Beauchamp|Édition de la mi‑juin 2019Contrairement à 2008, l'endettement des entreprises pose davantage un risque pour l'économie que celui des ménages, ...
Contrairement à 2008, l’endettement des entreprises pose davantage un risque pour l’économie que celui des ménages, croit Stéfane Marion, stratège à Financière Banque Nationale. La capacité des sociétés à faire face à leurs obligations financières sera mise à l’épreuve si la guerre tarifaire devait se poursuivre. Cela pourrait miner la confiance des dirigeants et affaiblir les bénéfices attendus. Déjà, la croissance prévue des bénéfices du S&P 500 pour 2019 est passée de 6 % à une fourchette de 3 % à 4 %, selon DataTrek. Non seulement la dette des entreprises est-elle la plus élevée depuis 2008 en proportion du PIB américain, mais la moitié des obligations émises se situe dans la catégorie institutionnelle la plus basse (BBB, juste avant la catégorie de pacotille) pour la première fois. L’économie est donc beaucoup plus vulnérable qu’en 2007 à une augmentation des taux d’emprunt sur le marché des obligations de sociétés, soutient M. Marion. Le 3 juin, il en coûtait 1,06 % de plus à une société pour emprunter dans le marché américain des obligations de pacotille que le 16 avril. Heureusement, ce bond est bien modeste par rapport à la hausse du coût d’emprunt de 2,2 % observé l’automne dernier, à celle de 5,5 % entre 2014 et 2015 et à celle de 4,5 % entre 2010 et 2011, rapporte Pensions Partners.