BMO réduit sa recommandation sur le titre de BCE. (Photo: LesAffaires.com)
Que faire avec les titres de BCE, Tesla et Groupe d’alimentation MTY? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
BCE (BCE, 44,72$) : l’analyste de BMO abaisse sa recommandation
L’analyste Tim Casey, de BMO Marchés des capitaux, abaisse sa recommandation sur le titre du fournisseur de services de télécommunications BCE. Cette dernière passe de «surperformance» à «performance égale au marché».
Son cours cible sur un an diminue également, passant de 54$ à 46$, tout juste au-dessus de la valeur actuelle de l’action.
L’analyste justifie sa décision par «un ralentissement des prévisions de croissance attribuable à des pressions concurrentielles dans les marchés clés de la téléphonie filaire et mobile, particulièrement au Québec, de même qu’à des comparatifs difficiles pour sa division Bell Média» par rapport aux performances de l’an dernier.
Il précise que ces constats se reflètent déjà, en partie, dans l’évaluation du titre de BCE, qui a encaissé un recul de 12% depuis le début de 2024. «Toutefois, nous ne voyons pas de catalyseur qui permettrait de réviser nos prévisions à la hausse à court terme», dit-il.
Son nouveau cours cible se fonde sur un multiple de 7,5 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) prévu en 2025, lui qui était auparavant de 8 fois.
Tim Casey ajoute que les pressions concurrentielles, qui se sont intensifiées au second semestre de 2023, auront un effet négatif sur les revenus et le BAIIA de BCE. Au Québec, l’analyste explique que le service de téléphonie filaire de la société subit une forte concurrence de la part de Québecor, sans oublier que Rogers offre désormais un service Internet sans-fil fixe et que Cogeco pourrait faire son arrivée sous peu comme opérateur de réseau mobile virtuel.
«Les services de Rogers et de Cogeco auront des effets marginaux sur les résultats de BCE, mais demeurent des éléments négatifs pour BCE», juge-t-il.
L’analyste souligne aussi que le gouvernement fédéral a récemment dévoilé un plan pour ralentir l’immigration au Canada, ce qui profitait à l’industrie des télécommunications. Les nouveaux objectifs ciblent une croissance de 1% par année, ou de 500 000 habitants, comparativement à 3,2% en 2023.
De plus, il réduit ses attentes envers la division Bell Média en raison d’un gain non récurrent de 35 millions de dollars dévoilé au premier trimestre de l’exercice 2023. Il ajoute que les plateformes publicitaires doivent aussi affronter des moments difficiles. Conséquemment, il prévoit que les flux de trésorerie libres de BCE diminuent de concert avec le BAIIA.
Au premier trimestre, il s’attend à ce que BCE fasse état de revenus de 6,05 milliards de dollars (G$), d’un BAIIA de 2,53G$ et d’un bénéfice par action de 0,67$. Ses cibles étaient auparavant de 6,11G$, 2,56G$ et 0,70$ respectivement.
Tesla (TSLA, 166,63 $US) : électrochoc demandé
Tesla (TSLA, 166,63 $US) : électrochoc demandé
Tesla a livré seulement 386 800 véhicules électriques durant le premier trimestre, loin sous la prévision de 443 000 du consensus des analystes.
Les livraisons des Modèles 3 et Y ont atteint 369 700 durant les trois premiers mois de 2024, un recul qui est attribuable, selon l’entreprise, à une montée en cadence de la production du Modèle 3, au conflit en mer Rouge (qui a affecté l’une des routes commerciales les plus achalandées au monde) et à la fermeture de son usine de Berlin pendant deux semaines en raison d’un incendie. La production de ces deux modèles s’est chiffrée à un peu plus de 412 000 véhicules, alors que le consensus en attendait 432 600.
«Il faut dire les choses comme elles sont. Nous anticipions un trimestre décevant, mais nous avons eu droit à un désastre total difficile à expliquer. C’est un événement marquant dans le narratif de Tesla qui demandera à son dirigeant, Elon Musk, de renverser la situation», soutient Daniel Ives, analyste à Wedbush.
Si le coloré milliardaire devait échouer dans sa mission de remédier à ce que l’analyste qualifie «d’œil au beurre noir» pour Tesla, des jours sombres sont à prévoir à plus long terme pour le fabricant de véhicules électriques.
«Même si nous restons positifs à long terme envers Tesla, étant donné les possibilités de croissance au cours des prochains trimestres, les trois premiers mois de 2024 ont été l’équivalent d’un train qui a frappé un mur pour Elon Musk et sa bande», illustre Daniel Ives, qui estime que les ventes de la société en Chine ont reculé de 3% sur un an durant la période.
L’analyste croit que Tesla est coincée entre «deux vagues de croissance», mais concède que la patience des actionnaires est mise à rude épreuve. Selon lui, la situation est exacerbée par les déclarations d’Elon Musk à l’effet qu’il souhaitait développer des modèles d’intelligence artificielle hors de Tesla afin d’en garder davantage le contrôle, par les problèmes du dirigeant avec le conseil d’administration du fabricant et par un conflit juridique au Delaware qui pourrait inciter le PDG à transférer l’enregistrement de l’entreprise au Texas.
«La situation en Chine est un ‘film d’horreur’ avec la concurrence qui progresse sous tous les angles», résume l’analyste, qui conserve malgré tout sa recommandation de «surperformance» sur le titre de Tesla, de même que son cours cible sur un an de 300$US.
Tesla dévoilera ses résultats financiers du premier trimestre le 23 avril après la fermeture des marchés.
Groupe d’alimentation MTY (MTY, 49,91$) : les tendances de l’industrie se modèrent
Groupe d’alimentation MTY (MTY, 49,91$) : les tendances de l’industrie se modèrent
Le franchiseur MTY, qui possède plus de 80 bannières de restauration rapide et à service complet, dévoilera ses résultats du premier trimestre de l’exercice 2024 au cours des prochaines semaines et Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, y va de prévisions légèrement inférieures au consensus des analystes.
Pour le trimestre, il s’attend à ce que le réseau de l’entreprise génère un chiffre d’affaires de 1,34 milliard de dollars (G$), comparativement à 1,36G$ il y a un an, et à ce que MTY fasse état de revenus de 274 millions de dollars (M$), par rapport à 286M$ l’an dernier.
«Nous prévoyons un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 63M$ pour le trimestre, alors que le consensus des analystes est à 63,6M$. Il avait atteint 64M$ à la période correspondante il y a un an», écrit-il.
Selon lui, des données de l’industrie indiquent que le trafic dans les restaurants est en diminution en raison des conditions macroéconomiques difficiles. «Nos données pointent vers une baisse de 1,3% sur un an des ventes d’établissements comparables (ouverts depuis plus d’un an), la baisse du trafic et de la facture moyenne sera en partie compensée par une augmentation des prix», croit-il.
«Des données d’Open Table laissent entendre que le trafic moyen dans les restaurants qui offrent des repas assis a diminué de 1% sur un an au Canada et de 6% aux États-Unis. Cela dit, nous pensons que MTY pourra mieux s’en tirer que la moyenne de l’industrie, puisque 61% des revenus de son réseau proviennent de bannières à service rapide», explique Vishal Shreedhar.
L’analyste donne au titre une évaluation de 8,5 fois le BAIIA prévu de son exercice 2025. «Le titre se négocie à 8 fois le BAIIA prévu des 12 prochains mois, sous sa moyenne des cinq dernières années de 9,9 fois. Malgré des vents contraires à court terme, nous gardons une vue constructive avec MTY étant donné la valorisation actuelle du titre, des améliorations à sa structure de coûts et une bonne allocation du capital», ajoute-t-il.
Il concède que MTY pourrait être moins active à court terme du côté des fusions et acquisitions et des rachats d’actions.
Il conserve sa recommandation de «surperformance» et son cours cible sur un an de 59$.