Même gens, mêmes outils, bien meilleurs résultats. La différence : une simple réorganisation des méthodes de travail.
Frédéric Gallemand, producteur exécutif adjoint chez Ubisoft Montréal, a vécu cette équation pendant un séjour de trois ans au studio de l'entreprise, à Shanghai.
« Nous faisions face à un gros défi, là-bas, explique-t-il. En raison de leur culture et de leur éducation, les Chinois sont très renfermés, ils ne prennent pas beaucoup d'initiatives. Leur culte du chef est très fort, c'est lui qui a toute l'information, si bien que les employés ne savent pas sur quoi ils travaillent. »
Pour remédier à la situation, M. Gallemand a implanté une méthode « agile », plus particulièrement la méthode Scrum. Tous les matins, les employés se regroupaient par groupes de métier pour faire rapidement le point, tour à tour, sur leur situation. « Les réunions duraient cinq ou dix minutes, au maximum. »
Le meilleur projet
« C'est difficile de dire exactement, en pourcentage, combien de temps nous avons ainsi gagné, mais pendant les trois ans où j'ai été là-bas, c'est le projet qui s'est le mieux déroulé », dit M. Gallemand.
L'inspiration lui était venue d'un projet géré de la même façon à Montréal, soit la production du jeu Teenage Mutant Ninja Turtles. Il s'agissait là d'un projet au budget « relativement petit, avec un échéancier très court et beaucoup d'employés juniors ».
La méthode est encore régulièrement utilisée à Shanghai et parfois aussi à Montréal.