Hydro-Québec, plus rentable que Vattenfall

Publié le 05/11/2011 à 00:00

Hydro-Québec, plus rentable que Vattenfall

Publié le 05/11/2011 à 00:00

Dans le cadre de la série Sortie 13 (numéro du 29 octobre, page 11), Pierre-André Paulin prétend que Vattenfall, la société d'État suédoise qui oeuvre dans le secteur de l'énergie, est plus rentable qu'Hydro-Québec et qu'elle pourrait nous servir de modèle.

Toutefois, la réalité ne concorde pas avec son analyse, car Hydro-Québec demeure à ce jour beaucoup plus rentable et plus performante que Vattenfall.

Les données à l'appui de cette conclusion sont extraites des états financiers les plus récents de Vattenfall et d'Hydro-Québec. Voici les faits.

Le bénéfice net d'Hydro-Québec a atteint près de 2,9 milliards de dollars (G$) en 2009 et 2,5 G$ en 2010, alors que le bénéfice net de Vattenfall pour ces mêmes années s'établissait respectivement à 2,1 G$ et à 2 G$. Il s'agit d'un écart considérable en faveur d'Hydro-Québec. Sur le plan de la rentabilité par habitant, ces écarts sont encore plus favorables pour Hydro-Québec, compte tenu du fait que la population de la Suède est plus importante que celle du Québec. Sur ce plan, l'écart de bénéfice en faveur d'Hydro-Québec aurait été le même en 2010 qu'en 2009, n'eussent été les précipitations anormalement faibles dans nos grands réservoirs hydroélectriques en 2010, qui ont nécessité une forte réduction de notre volume d'exportations.

Pour ce qui est du rendement des capitaux propres, une mesure importante de performance pour toute entreprise, celui qu'a affiché Hydro-Québec au cours des dernières années est considérablement plus élevé que celui de Vattenfall. Ainsi, le rendement des capitaux propres d'Hydro-Québec était de 16,5 % en 2009 et de 14 % en 2010, alors que celui de Vattenfall s'établissait à 9,5 % en 2009 et à 10,1 % en 2010. C'est dire que les capitaux propres investis par Hydro-Québec ont un meilleur rendement que ceux investis par Vattenfall.

Il est vrai que le chiffre d'affaires de Vattenfall, auquel M. Paulin fait référence, a grimpé plus rapidement que celui d'Hydro-Québec pendant la période 1999-2010. Cela n'est que le reflet d'une stratégie d'entreprise et de marchés différents. Vattenfall réalise la majeure partie de ses ventes en Suède, en Allemagne et aux Pays-Bas, trois pays où les tarifs d'électricité sont beaucoup plus élevés qu'au Québec. Il va donc de soi que le chiffre d'affaires de Vattenfall est plus important pour un même volume de ventes, compte tenu de l'écart du prix unitaire. Par ailleurs, Vattenfall réalise un plus grand volume d'opérations de courtage financier d'énergie qu'Hydro-Québec - une activité qui génère un important chiffre d'affaires, mais de faibles marges pour Vattenfall.

Il en résulte qu'en 2010, Hydro-Québec a versé au gouvernement du Québec un dividende près de deux fois supérieur à celui que Vattenfall a versé au gouvernement suédois.

Gary Sutherland, porte-parole d'Hydro-Québec

La réponse de Pierre-André Paulin -Dans l'article, je ne mets pas en doute la rentabilité d'Hydro-Québec. Par contre, je suis d'avis qu'une stratégie de croissance hors Québec permettrait de générer de nouvelles sources de revenus pour Hydro-Québec et l'État québécois.

Une stratégie de croissance internationale nous permettrait d'accéder à des revenus fondés sur des tarifs plus élevés. Si Hydro-Québec a des pratiques de gestion plus performante que Vattenfall, on ose espérer que nos activités à l'international nous permettront d'augmenter notre rentabilité et nos profits.

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