Au secours des grands mammifères

Publié le 17/11/2012 à 00:00

Au secours des grands mammifères

Publié le 17/11/2012 à 00:00

Comment ont réagi les loups à l'élargissement de la route 175, entre Saguenay et Québec ? Quelles conséquences le Plan Nord a-t-il sur les populations de caribous ? C'est à ce genre de questions que Martin-Hugues St-Laurent, professeur en écologie animale à l'Université du Québec à Rimouski, tente de répondre.

«En comprenant comment les grands mammifères réagissent aux perturbations humaines, nous pourrons ajuster nos pratiques pour mieux les protéger», plaide ce natif de Rimouski qui a grandi à proximité des grands espaces.

Pour le caribou forestier de la baie James, le temps presse. L'espèce est en péril, selon le rapport que Martin-Hugues St-Laurent a cosigné avec des chercheurs de l'UQAM et de l'UQAT, et qu'il remis cet été au ministère des Ressources naturelles et de la Faune ainsi qu'au Grand Conseil des Cris.

Le caribou forestier a besoin de grandes étendues composées de forêts de conifères matures non exploitées. Et il évite les routes, ce qui entraîne une diminution de son territoire. Les prédateurs des caribous, eux, bénéficient des routes, car celles-ci les aident à chasser plus rapidement. «Déjà, le taux de survie des femelles et des jeunes a diminué, déplore le chercheur étoile de 34 ans. Si rien ne change, le caribou forestier de la baie James disparaîtra d'ici 15 à 45 ans.»

Même si la situation est critique, Martin-Hugues St-Laurent garde espoir. Il donne l'exemple de Produits forestiers Résolu qui a financé une partie d'une autre recherche qu'il a effectuée sur les impacts de divers scénarios de coupe forestière sur les caribous. À la suite de ses recommandations, l'entreprise a construit ses chemins dans des zones moins fréquentées par les caribous en plus de conserver davantage de forêts matures.

Pour le jeune chercheur, le maintien de la biodiversité est une obligation collective. Il entreprend maintenant une étude quinquennale sur le sort des caribous du Parc national de la Gaspésie, une population qui ne compte plus qu'une centaine d'individus et qui constitue l'une des deux seules hardes montagnardes du caribou des bois dans l'est de l'Amérique du Nord.

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