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Cogeco Peer 1: Digital Colony n’entend pas s’arrêter là

Denis Lalonde|Publié le 29 mars 2019

Cogeco Peer 1: Digital Colony n’entend pas s’arrêter là

(Photo: 123rf.com)

La firme d’investissement américaine Digital Colony a encore de grandes visées expansionnistes pour le marché canadien des centres de données et des réseaux de fibre optique.

Digital Colony a annoncé, fin février, l’acquisition de la division de centres de données et de réseautique Cogeco Peer 1 auprès de l’entreprise de télécommunications Cogeco pour un montant de 720M$.

Or, la société dont le siège social se trouve à Boca Raton, en Floride, dit avoir suffisamment de ressources pour réaliser cinq ou six autres acquisitions de taille similaire d’ici quatre ans.

«Il y a beaucoup d’occasions de consolidation du marché. En ce moment, plusieurs entreprises de l’industrie des télécommunications souhaitent rendre leur structure de capital plus efficace», raconte Steven Sonnenstein, directeur général chez Digital Colony. 

Ce dernier cite en exemple les tours de téléphonie cellulaire qui sont principalement utilisées uniquement par les entreprises qui en son propriétaires. «Ce que nous offrons, ce sont des infrastructures neutres qui peuvent être utilisées par plusieurs opérateurs à la fois dans une même région géographique. Ça permet une utilisation plus efficace des infrastructures», ajoute M. Sonnenstein, Montréalais d’origine qui a entre autres travaillé chez Investissements PSP et Brookfield Asset Management lorsqu’il vivait en sol québécois.

Expansion au Québec? 

Le dirigeant soutient que l’entreprise est à l’affût des occasions qui pourraient se présenter au Québec, surtout pour acheter des centres de données existants. «Tout dépend de ce que nous allons trouver sur le marché. Si une opportunité se présente, c’est clair qu’on va la regarder. C’est toujours plus facile d’acheter un centre déjà construit que de le bâtir», dit-il.

M. Sonnenstein précise que Digital Colony souhaite utiliser Cogeco Peer 1 comme une «plateforme d’investissement dans la fibre optique et dans les centres de données». 

«Aujourd’hui, les activités sont concentrées au Québec et en Ontario. Alors on veut continuer d’accroître les activités dans ces deux géographies et regarder d’autres opportunités lorsqu’elles se présenteront dans le reste du pays», ajoute-t-il.

Lorsque l’acquisition de Cogeco Peer 1 sera finalisée, la société sera gérée de manière indépendante. Est-ce à dire que Digital Colony adoptera la même philosophie pour les transaction à venir? «Ça dépend. Si demain on voit un centre de données à vendre à Montréal et que l’actif peut être facilement intégré au sein de Cogeco Peer 1, nous le ferons. Par contre, si nous achetons demain une entreprise en Europe, ce serait moins le cas», illustre M. Sonnenstein. 

Demande en croissance constante

De la façon dont le dirigeant voit les choses, la demande est en croissance constante pour les centres de données et les réseaux de fibre optique.

«Il est beaucoup plus efficace pour les entreprises de louer de l’espace dans plusieurs centres de données que de posséder leurs propres infrastructures. Si je prends une société comme DropBox. Son modèle d’affaires est d’entreposer les données de milliers de clients de la manière la plus efficace possible. Si, en même temps, elle devait se concentrer à bâtir des centres de données à plusieurs dizaines de millions de dollars, elle n’y arriverait pas», soutient M. Sonnenstein.

Au cours des prochaines années, Digital Colony veut donc devenir l’épine dorsale des réseaux et de l’entreposage de données en Amérique du Nord.