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Facebook et Twitter sur le qui-vive pour protéger les électeurs

AFP|Publié le 03 novembre 2020

Facebook et Twitter sur le qui-vive pour protéger les électeurs

(Photo: 123RF)

Facebook, Twitter, YouTube (Google) et leurs armées de modérateurs étaient mobilisés mardi pour contrôler le flot de désinformation toujours aussi abondant sur les plateformes à quelques heures de la fermeture des bureaux de vote aux États-Unis.

Les réseaux sociaux, soucieux de redorer leur réputation écornée lors de l’élection présidentielle de 2016, ont déployé un arsenal de mesures sans précédent pour garantir l’intégrité du vote, mais les ONG et politiques fustigent de nombreuses failles dans l’application des règles.

Une vidéo tronquée et détournée de Joe Biden, où le candidat démocrate semble dire que l’administration de Barack Obama a mis en place un vaste système de fraude électorale, a par exemple été vue environ 17 millions de fois sur différents sites, selon l’ONG Avaaz.

« C’est un signal d’alarme majeur qui montre que les plateformes ne sont toujours pas prêtes face à la désinformation », avertit l’association dans un communiqué mardi.

La vidéo a été partagée aussi bien par la campagne officielle de Donald Trump que par des partisans, et aussi sous forme de memes – des dessins ou photos de l’ancien vice-président adossés à une citation mensongère.

Avaaz dénonce en outre de nombreuses occurrences autour d’une fausse rumeur selon laquelle « la gauche prépare un coup d’Etat si Trump est réélu » ainsi que des « pages et groupes Facebook très partisans qui tentent de créer le buzz autour d’articles très locaux sur des soupçons de fraudes et d’irrégularités dans des États clés, pour insinuer qu’il va y avoir des fraudes et ingérences à l’échelle nationale ».

 

Zuckerberg inquiet

Le géant des réseaux sociaux semble maîtriser la détection et le démantèlement des opérations de manipulation orchestrées depuis l’étranger, comme en 2016, mais craint surtout désormais les incitations à la violence, les contenus mensongers et tous les messages qui pourraient mettre le feu aux poudres.

« Je suis inquiet qu’il y ait un risque de troubles civils dans tout le pays, alors que notre nation est si divisée et que les résultats électoraux prendront potentiellement des jours ou des semaines à être finalisés », a déclaré jeudi Mark Zuckerberg, le patron du groupe californien.

Donald Trump agite régulièrement, sans preuve, la menace d’une fraude électorale de masse lors du vote anticipé, très populaire cette année en raison de la pandémie. 

Lors de son dernier meeting de campagne lundi soir dans le Michigan, il a de nouveau attaqué la légitimité du vote par correspondance.

« Certains résultats électoraux ne seront pas disponibles avant des jours ou des semaines, cela signifie que tout se déroule comme prévu », a tenu à rassurer Facebook sous la vidéo de l’événement diffusée sur la page du locataire de la Maison blanche.

 

« Plans sur la comète »

Lundi soir aussi, Twitter a de nouveau masqué un message du président et indiqué qu’il était « susceptible d’être trompeur quant au mode de participation à une élection ».

Les plateformes ont prévu des garde-fous si jamais des candidats annoncent leur victoire de façon prématurée.

Dans ce cas, « nous ajouterons des informations plus spécifiques dans les messages d’avertissement sous ses publications, ainsi que dans les notifications en haut du fil d’actualités, et nous continuerons d’afficher les derniers résultats de votre Centre d’information sur les élections », a tweeté lundi soir le service de presse de Facebook.

Le réseau social a tenté d’encadrer plus strictement les publicités politiques pendant la dernière semaine de la campagne, avec quelques ratés.

Il a décidé de les bannir simplement à la fermeture des bureaux de vote.

Donald Trump a assuré mardi qu’il ne déclarerait pas victoire avant l’annonce des résultats officiels, balayant les spéculations de plusieurs médias américains. « Il n’y a aucune raison de tirer des plans sur la comète », a-t-il déclaré sur Fox News.

Mais « dès que l’élection sera terminée, nos avocats seront prêts », avait-il aussi dit par le passé.