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Pas de «Grande démission» au Québec ou au Canada, dit Desjardins

Catherine Charron|Publié le 30 novembre 2022

Pas de «Grande démission» au Québec ou au Canada, dit Desjardins

Entre 2021 et 2022, le nombre de départs volontaires est similaire à celui observé avant mars 2020. (Photo: 123RF)

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RHÉVEIL-MATIN. Contrairement à ce qui s’est passé chez nos voisins américains, il ne semble pas y avoir eu une aussi grande vague de démissions lors du déconfinement de 2021 au Québec ou au Canada, constatent deux économistes principales de Desjardins.

«Bien qu’on note une remontée du nombre de personnes affirmant avoir quitté leur emploi en 2021-2022 chez le principal groupe actif (25-54 ans), il n’est pas question de pics comme aux États-Unis», écrivent Florence Jean-Jacobs et Joëlle Noreau.

Il est difficile de pouvoir comparer le taux de roulement d’un côté et de l’autre de la frontière, car le Canada ne cumule pas de données sur le taux de démission, comme le font les États-Unis.

L’équipe de Desjardins s’est donc fiée à des chiffres de l’Enquête sur la population active pour déterminer combien de personnes âgées de 25 à 54 ans ont démissionné pour chaque emploi, retirant selon elle de l’équation les départs à la retraite. Aux États-Unis, ce ratio grimpe entre 2008 et 2022, mais pas au Canada.

Entre 2021 et 2022, le nombre de départs volontaires est similaire à celui observé avant mars 2020, ce qui démontre, peut-on lire dans le rapport publié le 29 novembre 2022, qu’il n’y a pas eu de mouvement exceptionnel au pays.

On ne remarque pas non plus de taux de départ à la retraite plus fulgurant qu’avant la pandémie, souligne-t-on, bien qu’elle fasse partie des raisons les plus souvent données pour expliquer une démission chez les 15 à 64 ans, en plus de retour aux études.

Bien que des sondages indiquent qu’une importante part des Canadiens souhaitent tirer leur révérence, il ne semble pas y avoir eu une «hausse claire dans les derniers mois», le taux de roulement ayant à peine pris 0,1 point de pourcentage par rapport à la moyenne entre 2017 et 2019 en juin et en juillet 2022.

Or, cette conclusion ne signifie pas pour autant que le marché du travail n’a pas et ne continuera pas d’être chamboulé pas la pénurie de main-d’œuvre, nuancent les économistes, et les dirigeants doivent s’intéresser aux raisons qui poussent leurs employés à demander leur 4%.

«Heures et cadence augmentées, risques accrus, disparition de l’emploi et déracinement par rapport au lieu de travail, pour ne citer que ces changements, ont été reçus comme des chocs et ils ont provoqué des réflexions de la part des employeurs et des employés.»

Et selon toute vraisemblance, la récession imminente ne devrait pas alléger la pression de la pénurie de main-d’œuvre sur le marché de l’emploi, préviennent Florence Jean-Jacobs et Joëlle Noreau.

Elles soulignent aussi qu’une meilleure reconnaissance de la part du patron ne rime pas uniquement avec un plus important salaire ou des avantages sociaux plus généreux : l’écoute des dirigeants, les possibilités d’avancement et de gravir les échelons de l’organisation, de même que la flexibilité des conditions de travail sont toutes des avenus qui fidélisent la main-d’œuvre.

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