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Mise à jour économique: plus d’argent pour l’immigration

La Presse Canadienne|Publié le 14 Décembre 2021

Mise à jour économique: plus d’argent pour l’immigration

Ottawa s'est engagé à permettre le passage de 40 000 Afghans, mais seulement un peu plus de 4000 ont rejoint le pays. (Photo: Ksenia Makagonova pour Unsplash)

LA PRESSE CANADIENNE
OTTAWA _ Les finances du Canada se portent mieux que prévu en raison d’une relance économique forte, mais le nouveau variant Omicron et la situation en Colombie-Britannique sont venus assombrir le tableau. Le gouvernement propose aussi des mesures pour tenter de faire plaisir à l’opposition.
Dans sa mise à jour économique présentée mardi, la vice-première ministre et ministre des Finances Chrystia Freeland établit un déficit de 327,7 milliards $ pour l’exercice précédent de 2020-2021, et de 144,5 milliards $ pour l’année en cours. En comparaison, les prévisions de déficits du budget au printemps s’élevaient à 354,2 milliards $ et à 154,7 milliards $ respectivement.
Les déficits budgétaires auraient pu être plus bas, mais pandémie oblige, le gouvernement fédéral a mis de côté des milliards pour continuer d’aider les particuliers et les entreprises affectées par la COVID-19. Aux presque 10 milliards $ déjà budgétés pour l’année en cours, on est venu ajouter environ 4,5 milliards $ de diverses dépenses en raison du variant Omicron.
Le gouvernement fédéral a également mis de côté 1,7 milliard $ pour pouvoir fournir 180 millions de tests rapides aux provinces et territoires et 2 milliards $ sur deux ans pour se procurer des médicaments thérapeutiques contre la COVID-19.
Les récentes catastrophes naturelles en Colombie-Britannique ont aussi forcé le gouvernement à se réserver 5 milliards $ pour couvrir les frais de réparation et de recouvrement, mais aucun détail n’était disponible dans le document produit par le ministère des Finances.
Et, comme confirmé par le gouvernement fédéral la veille, près de 40 milliards $ sont réservés pour régler les litiges avec les enfants autochtones qui ont été retirés de leurs foyers. La moitié servira à les indemniser et l’autre moitié servira à améliorer le système de protection de l’enfance.
Le gouvernement s’est aussi assuré de répondre, en partie, à des demandes du Bloc québécois et du Nouveau Parti démocratique concernant le Supplément de revenu garanti (SRG) pour certains aînés.
Il propose de verser jusqu’à 742,4 millions $ afin d’effectuer des paiements ponctuels, au printemps 2022, pour ces prestataires du SRG qui ont vu certaines de leurs prestations baisser parce qu’ils ont touché des prestations économiques liées à la COVID-19 en 2020.
Finalement, le gouvernement compte créer le Fonds pour la résilience des travailleurs du secteur des spectacles sur scène du Canada, à hauteur de 60 millions $. L’appui au secteur culturel était une condition sine qua non du Bloc québécois en échange de son appui au projet de loi C-2.
Par Catherine Lévesque

Ottawa — Critiqué pour les délais de traitement des demandes d’immigration et pour le peu de réfugiés afghans qui sont parvenus à rejoindre le Canada, le gouvernement Trudeau prévoit de nouvelles dépenses pour corriger le tir, dans sa mise à jour économique dévoilée mardi.

 

À (re)lire: tous nos textes sur la mise à jour économique fédérale

 

Le gouvernement va déployer 1,3 milliard de dollars (G$) sur six ans afin de faciliter l’immigration d’Afghans au Canada. Ottawa s’est engagé à permettre le passage de 40 000 Afghans, mais seulement un peu plus de 4000 ont rejoint le pays.

Kaboul, la capitale afghane, est tombée aux mains des talibans le 15 août dernier. Le gouvernement Trudeau, qui avait déclenché les élections le 13 août dernier, s’est fait accuser d’avoir réagi trop tard.

Pour l’ensemble des demandes d’immigration, le gouvernement accuse également des retards en raison de la pandémie. Il y aurait environ 1,8 million de dossiers en attente de traitement, selon le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté (IRCC).

Ottawa compte dépenser 85 millions de dollars (M$) au cours de l’exercice 2022-2023 pour accélérer le traitement des dossiers. Les sommes serviront à embaucher plus de ressources pour traiter un plus grand volume de dossiers.

« Pour 2022, le gouvernement s’engage à accueillir 411 000 immigrants, soit le plus grand nombre d’immigrants de l’histoire du Canada en une année », a dit la ministre des Finances, Chrystia Freeland, dans son discours.

L’annonce survient dans un contexte de rareté de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs de l’économie. Il y aurait près d’un million de postes à combler au pays en septembre. Au Québec, le nombre de postes vacants atteint 279 000, selon des données publiées jeudi par Statistique Canada.

 

Chaîne d’approvisionnement

Pour faire baisser la pression sur la chaîne d’approvisionnement, le gouvernement va aussi consacrer jusqu’à 50 M$ pour aider les ports canadiens. Ces sommes proviennent du Fonds national des corridors commerciaux et sont prises à même le budget déjà prévu. Plus de détails sur les projets financés doivent être fournis dans les semaines à venir.

Ottawa a aussi annoncé qu’il prolongeait le programme de soutien au crédit pour les entreprises. Le programme de prêts à faible taux d’intérêt garantis par le gouvernement pour les entreprises qui ont subi d’importantes pertes de revenus en raison de la pandémie devait arriver à échéance le 31 décembre.

En date du 31 octobre, 11 500 prêts ont été accordés, pour un montant total de 2,7 G$.

Le gouvernement va aussi donner un coup de pouce financier aux petites entreprises qui veulent mettre à niveau leur système de ventilation et de filtration de l’air. Le crédit est de 25 % sur les dépenses admissibles, entre le 1er septembre 2021 et le 31 décembre 2022, jusqu’à 10 000 $ par emplacement et de 50 000 $ au total. Le ministère prévoit que cette mesure coûtera 241 M$ sur trois ans.

 

«Pas un mini-budget»

Il faudra attendre le prochain budget fédéral avant que les principales promesses économiques libérales soient inscrites dans les documents du ministère des Finances du Canada.

Les libéraux avaient promis d’augmenter de 15 % à 18 % le taux d’imposition des grandes institutions financières. Dans son cadre financier, le parti prévoyait que cette mesure générerait 256 M$ pour l’exercice 2021-2022.

La mise à jour ne contenait pas, non plus, de mesures concernant l’accessibilité à la propriété. Le Parti libéral avait promis d’injecter un milliard de dollars en prêts et subventions pour développer des projets de location en partenariat avec le secteur privé, des organismes sans but lucratif et des coopératives. La création d’un compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété était également prévue.

Un haut fonctionnaire du gouvernement a précisé que la mise à jour économique «n’était pas un mini-budget» et que ces mesures pourraient se trouver dans le prochain budget, qui devrait être présenté à la fin de l’hiver ou au printemps prochain.

 

Par Stéphane Rolland