Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

L’implication ESG contribue au financement des entreprises

Claudine Hébert|Publié le 15 mars 2023

L’implication ESG contribue au financement des entreprises

Les critères ESG et DEI s’inscrivent de plus en plus parmi les facteurs décisifs qui incitent les investisseurs à retenir ou non un dossier. (Photo: 123RF)

FINANCEMENT D’ENTREPRISE. Petit conseil aux entreprises — et ce, peu importe leur taille —, qui songent frapper à la porte des investisseurs en capital de risque et de développement en 2023. Ce n’est pas tant le secteur d’activité dans lequel elles évoluent qui va charmer les financiers. C’est désormais leur implication en matière ESG, de diversité, d’équité et d’inclusion qui fera la différence entre elles… et leurs compétiteurs.

Qu’il s’agisse du fonds de solidarité FTQ, de Fondaction ou même de La Ruche qui se spécialise dans le financement socio participatif depuis maintenant dix ans, les critères ESG et DEI s’inscrivent de plus en plus parmi les facteurs décisifs qui incitent les investisseurs à retenir ou non un dossier… et, ultimement, à embarquer dans l’aventure.

Chez BDC Capital, l’équipe a justement mis au point, il y a quelques semaines, un gabarit ESG qui guide les investisseurs et leurs entreprises en portefeuille à répondre à ces conditions, fait savoir Christopher Gilliam, vice-président, soutien et stratégie de BDC Capital. Cette nouvelle boîte à outils, explique-t-il, fournit les éléments clés de surveillance des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) autant pour les fonds ainsi que les sociétés en portefeuille.

« Nous croyons qu’une majorité d’entreprises d’ici et à l’international va de plus en plus exiger des redditions de compte, des politiques de responsabilité sociale, de diversité et d’inclusion de la part de leurs fournisseurs de services et de produits. Par conséquent, nous sommes convaincus que les entreprises d’ici qui seront alignées avec ces nouvelles réalités bénéficieront d’un meilleur avantage compétitif devant d’autres fournisseurs qui tardent à emboîter le pas », soutient le gestionnaire de BDC Capital.

Ce dernier ne cache pas d’ailleurs l’intérêt de son équipe pour les entreprises qui évoluent dans les technologies vertes. Des championnes pour atteindre les cibles fixées par les gouvernements. À ce propos, BDC Capital consacre actuellement 1,7 milliards de dollars (G$) de ses actifs dans ce secteur, soit 25 % de son portefeuille. Sans oublier, dit-il, que son organisation dispose d’un nouveau fonds de 400 millions de dollars (M$) réservé aux technologies propres (clean tech).

La fibre ESG ainsi que les objectifs de développement durable de l’ONU s’inscrivent depuis des années dans les critères de sélection de Fondaction. « Nous souhaitons désormais investir dans les entreprises championnes de l’économie de demain. Et cette économie est celle qui tient compte des changements climatiques, de l’agroalimentaire, des villes et des communautés durables ainsi que de la santé et du bien-être », soutient son vice-président et chef de l’investissement, Stéphan Morency. La population, poursuit-il, a des besoins non négociables en santé, en logement en éducation, en justice. « Dans les années à venir, Fondaction veut accompagner des entreprises qui ont un impact local et international, des entreprises qui proposeront des solutions d’économie durable », affirme le gestionnaire dont l’organisation investit plus de 275 M$ par année sous forme de prêt (30 %) et d’équité (70 %)

 

De bonnes affaires en temps de crise

Les investisseurs du fonds de solidarité FTQ emboîtent eux aussi le pas de la formule ESG. « Nous avons justement des équipes partout au Québec afin d’accompagner les entreprises d’ici à améliorer leur maturité ESG », indique Dany Pelletier, premier vice-président placements privés et investissements d’impact.

Autrement, poursuit le dirigeant, les diverses équipes du fonds de solidarité (siège social et en région) qui regroupent plus de 300 experts vont demeurer très alertes dans les mois qui suivent. « Historiquement, les temps de crise ont toujours présenté de bonnes occasions d’affaires, peu importe les secteurs d’activités, pour nous. Nos équipes vont demeurer à l’affût des opportunités », maintient Dany Pelletier.

Il cite en exemple les années de crise financière de 2008 et de 2009. Une période, dit-il, lors de laquelle le fonds de solidarité avait investi une somme record de 848 M$. Une somme qui a largement été dépassée aujourd’hui avec les quelques 1,4 G$ investis chaque année. D’ailleurs, juste pour le premier semestre qui a pris fin le 30 novembre dernier, le fonds a investi pas moins de 688 M$, soutient-il. « Pour aider les entreprises à faire face aux multiples défis, nous allons être présents. Nous avons la conviction que nos investissements vont être profitables pour le fonds, pour les entreprises et nos actionnaires qui nous appuient dans nos démarches. »