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PME, le développement durable crée de la valeur, investissez-y!

Léa Villalba|Publié le 13 avril 2022

PME, le développement durable crée de la valeur, investissez-y!

Une récente enquête provinciale de KPMG dénote notamment que 42% des 767 entreprises répondantes ont mis en place des objectifs ou des politiques en la matière. (Photo: 123RF)

DÉVELOPPEMENT DURABLE. Les PME québécoises embarquent difficilement dans le «train» du développement durable, selon une étude de l’Institut de recherche sur les PME de l’Université du Québec à Trois-Rivières, obtenue par Les Affaires. Pourtant, les bienfaits de l’intégration de ce dernier pour le modèle et les pratiques d’affaires sont de plus en plus documentés.

D’après Nicolas Gagnon, directeur général du Centre québécois de développement durable (CQDD), les PME sont les entreprises qui ont le plus de pression pour améliorer leurs pratiques en développement durable. Il a toutefois pu constater qu’elles «sont sur la bonne voie». «Il y a un réel intérêt pour le développement durable», explique-t-il. 

Une récente enquête provinciale de KPMG dénote notamment que 42% des 767 entreprises répondantes ont mis en place des objectifs ou des politiques en la matière. Même constat du côté du Conseil régional de l’environnement de la Montérégie (CRE Montérégie). «On n’a pas le nombre précis pour les PME, mais quand on regarde l’inventaire québécois des gaz à effet de serre (GES) des dernières années, l’ensemble des entreprises connaît une réduction notable. C’est un des secteurs qui a le plus diminué», constate Judith Lavoie, chargée de projets en mobilité durable. 

Cependant, «le manque de temps, de financement et d’expertise à l’interne restent les trois éléments qui freinent encore les PME à investir dans le développement durable», note Nicolas Gagnon. Selon le CRE Montérégie, une meilleure sensibilisation, ainsi que davantage de ressources humaines et financières seraient la clé pour que ces entreprises décident de prendre le virage vert. «Il faut montrer des cas concrets de projets de développement durable et les bénéfices à court et moyen terme pour les pousser à emboiter le pas», estime Yona Qi, sa chargée de projet en économie circulaire. 

 

De plus en plus d’aides financières 

Les offres de soutien financier des bailleurs de fonds et des institutions bancaires sont de plus en plus nombreuses à intégrer des critères de développement durable. «Entre 2017 et 2019, le nombre de programmes du gouvernement du Québec prenant en compte les pratiques de développement durable a augmenté de 600%, calcule le directeur du CQDD. On est passé de 18 programmes à 106.»

Les sources de financement spécialisées élargissent aussi leurs offres. Le Fonds Écoleader, par exemple, a fait passer de 50% à 75% le financement des projets d’adoption de pratiques d’affaires écoresponsables. «Quand on doit payer seulement 25% des coûts d’un expert pour préparer l’implantation d’une technologie propre, ça change la donne», assure Nicolas Gagnon. 

«Être vert, c’est une nécessité. Parfois, il faut attendre pour voir les retombées d’une démarche écoresponsable, mais il faut le faire», poursuit Sylvie Pinsonnault, première vice-présidente aux stratégies et aux solutions d’affaires à Investissement Québec. Elle rappelle de nombreuses aides financières permettent aux entreprises de se lancer dans le virage vert, notamment l’initiative Compétivert. Cette dernière propose des aides financières et un diagnostic de performance environnementale industrielle. Sylvie Pinsonnault affirme que cette initiative a contribué jusqu’à maintenant à la concrétisation de 80 projets en transformation durable en entreprise et que le souhait est d’«investir plus de 375 millions de dollars dans les trois prochaines années».

 

Pensez à long terme

Un des premiers avantages à mettre en place des pratiques en développement durable est la réduction des coûts à moyen et long terme. «Un stationnement écoresponsable est plus dispendieux, mais les avantages du verdissement, d’une meilleure gestion de l’eau et d’un endroit agréable pour tous font que l’entreprise paie en fin de compte moins de frais énergétiques et fidélise sa clientèle et ses employés», illustre Judith Lavoie. «Ça peut permettre de gagner en efficacité énergétique et d’économiser», ajoute Nicolas Gagnon. 

C’est notamment ce qu’a pu constater Quartz Co., un fabricant montréalais de manteaux. Cette année, il les fabrique avec 70% de tissus recyclés, et vise 100% d’ici trois ans. «De plus en plus de fournisseurs offrent des produits recyclés et les coûts sont très proches des matières non recyclées, explique son PDG, Jean-Philippe Robert. On a moins de sacrifices à faire sur les marges bénéficiaires et nos clients se sont multipliés.» 

«On nous associe au développement durable, car on le met de l’avant, alors les gens viennent de plus en plus nous voir», poursuit-il. C’est là un autre des avantages de l’intégration des pratiques de développement durable. «Les consommateurs sont de plus en plus à l’affût des informations sur les pratiques d’affaires écoresponsables ; c’est devenu un incontournable», affirme le directeur du CQDD. 

La pression des donneurs d’ordres, de grands acheteurs, est également de plus en plus forte sur les PME. Le PDG de Quartz Co. a d’ailleurs constaté de ces nouveaux standards. «On nous exige des pratiques plus durables et c’est tant mieux.» 

«Oui, il faut le faire pour l’environnement, mais aussi pour être plus compétitif, note Sylvie Pinsonnault. L’équivalent de plus de 23 000 milliards de dollars d’occasions d’affaires vont se présenter aux entreprises qui auront pris le virage vert d’ici 2030. On veut qu’elles puissent les saisir.» 

 

Les PME québécoises embarquent difficilement dans le «train» du développement durable, selon une étude de l’Institut de recherche sur les PME de l’Université du Québec à Trois-Rivières, obtenue par Les Affaires. Pourtant, les bienfaits de l’intégration de ce dernier pour le modèle et les pratiques d’affaires sont de plus en plus documentés.
D’après Nicolas Gagnon, directeur général du Centre québécois de développement durable (CQDD), les PME sont les entreprises qui ont le plus de pression pour améliorer leurs pratiques en développement durable. Il a toutefois pu constater qu’elles «sont sur la bonne voie». «Il y a un réel intérêt pour le développement durable», explique-t-il. 
Une récente enquête provinciale de KPMG dénote notamment que 42% des 767 entreprises répondantes ont mis en place des objectifs ou des politiques en la matière. Même constat du côté du Conseil régional de l’environnement de la Montérégie (CRE Montérégie). «On n’a pas le nombre précis pour les PME, mais quand on regarde l’inventaire québécois des gaz à effet de serre (GES) des dernières années, l’ensemble des entreprises connaît une réduction notable. C’est un des secteurs qui a le plus diminué», constate Judith Lavoie, chargée de projets en mobilité durable. 
Cependant, «le manque de temps, de financement et d’expertise à l’interne restent les trois éléments qui freinent encore les PME à investir dans le développement durable», note Nicolas Gagnon. Selon le CRE Montérégie, une meilleure sensibilisation, ainsi que davantage de ressources humaines et financières seraient la clé pour que ces entreprises décident de prendre le virage vert. «Il faut montrer des cas concrets de projets de développement durable et les bénéfices à court et moyen terme pour les pousser à emboiter le pas», estime Yona Qi, sa chargée de projet en économie circulaire. 
De plus en plus d’aides financières 
Les offres de soutien financier des bailleurs de fonds et des institutions bancaires sont de plus en plus nombreuses à intégrer des critères de développement durable. «Entre 2017 et 2019, le nombre de programmes du gouvernement du Québec prenant en compte les pratiques de développement durable a augmenté de 600%, calcule le directeur du CQDD. On est passé de 18 programmes à 106.»
Les sources de financement spécialisées élargissent aussi leurs offres. Le Fonds Écoleader, par exemple, a fait passer de 50% à 75% le financement des projets d’adoption de pratiques d’affaires écoresponsables. «Quand on doit payer seulement 25% des coûts d’un expert pour préparer l’implantation d’une technologie propre, ça change la donne», assure Nicolas Gagnon. 
«Être vert, c’est une nécessité. Parfois, il faut attendre pour voir les retombées d’une démarche écoresponsable, mais il faut le faire», poursuit Sylvie Pinsonnault, première vice-présidente aux stratégies et aux solutions d’affaires à Investissement Québec. Elle rappelle de nombreuses aides financières permettent aux entreprises de se lancer dans le virage vert, notamment l’initiative Compétivert. Cette dernière propose des aides financières et un diagnostic de performance environnementale industrielle. Sylvie Pinsonnault affirme que cette initiative a contribué jusqu’à maintenant à la concrétisation de 80 projets en transformation durable en entreprise et que le souhait est d’«investir plus de 375 millions de dollars dans les trois prochaines années».
Pensez à long terme
Un des premiers avantages à mettre en place des pratiques en développement durable est la réduction des coûts à moyen et long terme. «Un stationnement écoresponsable est plus dispendieux, mais les avantages du verdissement, d’une meilleure gestion de l’eau et d’un endroit agréable pour tous font que l’entreprise paie en fin de compte moins de frais énergétiques et fidélise sa clientèle et ses employés», illustre Judith Lavoie. «Ça peut permettre de gagner en efficacité énergétique et d’économiser», ajoute Nicolas Gagnon. 
C’est notamment ce qu’a pu constater Quartz Co., un fabricant montréalais de manteaux. Cette année, il les fabrique avec 70% de tissus recyclés, et vise 100% d’ici trois ans. «De plus en plus de fournisseurs offrent des produits recyclés et les coûts sont très proches des matières non recyclées, explique son PDG, Jean-Philippe Robert. On a moins de sacrifices à faire sur les marges bénéficiaires et nos clients se sont multipliés.» 
«On nous associe au développement durable, car on le met de l’avant, alors les gens viennent de plus en plus nous voir», poursuit-il. C’est là un autre des avantages de l’intégration des pratiques de développement durable. «Les consommateurs sont de plus en plus à l’affût des informations sur les pratiques d’affaires écoresponsables ; c’est devenu un incontournable», affirme le directeur du CQDD. 
La pression des donneurs d’ordres, de grands acheteurs, est également de plus en plus forte sur les PME. Le PDG de Quartz Co. a d’ailleurs constaté de ces nouveaux standards. «On nous exige des pratiques plus durables et c’est tant mieux.» 
«Oui, il faut le faire pour l’environnement, mais aussi pour être plus compétitif, note Sylvie Pinsonnault. L’équivalent de plus de 23 000 milliards de dollars d’occasions d’affaires vont se présenter aux entreprises qui auront pris le virage vert d’ici 2030. On veut qu’elles puissent les saisir.»