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À surveiller: Lassonde, Dorel et GDI

Dominique Beauchamp|Publié le 14 mai 2019

Que faire avec les titres de Lassonde, Dorel et GDI? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres de Lassonde, Dorel et GDI? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Industries Lassonde (LAS.A, 173,44$): Pierre-Paul Lassonde passe le flambeau à sa fille Nathalie

Le premier trimestre est meilleur que prévu, mais Frédéric Tremblay, de Desjardins Marchés des capitaux, reste sur ses gardes.

La hausse de 12,8% des revenus à 403,5 millions de dollars et un bon contrôle des dépenses administratives ont en soulevé le bénéfice d’exploitation de 8,7% à 36,2 M$.

Toutefois, le bénéfice a reculé de 14,5 à 12,5 M$ ou de 2,08 à 1,80$ par action.

Sans l’achat de l’Américaine Old Orchard Brands et l’effet des changes, l’amélioration de 1,4% des ventes est modeste, mais reflète tout de même une légère hausse des prix de vente des jus de marque nationale, note M. Tremblay.

Lassonde tente de refiler une partie de l’augmentation de ses coûts, sans trop nuire au volume de ses ventes.

Au prochain trimestre, le démarrage en mai d’un important nouveau contrat américain de marque privée donnera aussi un coup de pouce aux ventes et aux marges. « Lassonde essaie de remplacer

Bien que le pire des vents contraires semble passé, notamment pour les coûts du plastique, du transport et du concentré de jus d’orange, M. Tremblay reste prudent à cause de la concurrence intense que lui livre Refresco et du coût encore élevé du concentré de pommes.

Seule petite surprise: le chef de la direction Pierre-Paul Lassonde passe le flambeau à sa fille Nathalie, tout en restant président du conseil. Cette succession ordonnée s’est préparée de longue haleine  puisque Mme Lassonde siège au conseil depuis 2005. La gruaduée en finances des HEC était aussi assistante au président du conseil et vice-président efficacité organisationnelle depuis plusieurs années.

«Nous sommes à l’aise avec ce changement et nous prévoyons une transition en douceur puisque Mme Lassonde cumule 15 ans d’expérience dans l’entreprise et aura l’appui de l’équipe de dirigeants en place», évoque M. Tremblay.

Cette nomination marque tout de même une quatrième génération de Lassonde à la tête du producteur des jus Rougemont et Oasis. La famille conserve 55% des actions et 92% des droits de vote.

Il prévoit des revenus stables et une hausse de 10,22$ à 11,78$ du bénéfice de 2019 à 2020.

«(Après une chute de 41% en Bourse), l’évaluation du titre peut être attrayante pour les investisseurs patients, mais nous voyons d’autres occasions plus intéressantes dans l’industrie», écrit M. Tremblay.

L’analyste maintient le cours cible de 195$ établi en février et recommande de conserver le titre.

Industries Dorel (DII.B, 10,99$): un redressement encore possible, mais les risques s’accroissent

Industries Dorel (DII.B, 10,99$): un redressement encore possible, mais les risques s’accroissent

Le premier trimestre du fabricant d’articles pour enfants, de vélos et de meubles a déçu, mais Derek Lessard de TD Valeurs mobilières, garde un petit espoir que la restructuration améliorera éventuellement le portrait.

Les revenus ont décliné de 2,6% tandis que le bénéfice d’exploitation ajusté a chuté de 23%.

Un bon contrôle des dépenses administratives a relevé le bénéfice par action de 4% à 0,18$ US par action, 31% de plus que prévu par M. Lessard.

L’analyste se dit encouragé par la division des vélos qui a récupéré en avril deux tiers des revenus perdus au premier trimestre.

Dorel Sports semble gagner des parts de marché dans le créneau des détaillants spécialisés aux États-Unis. Ses vélos électriques sont aussi populaires.

«Bien que Dorel Sports ait trouvé un nouvel élan, sa rentabilité reste inadéquate. L’équilibre entre le niveau des stocks et les ventes reste fragile. On ignore aussi l’effet sur la demande à long terme de la hausse des prix qu’imposent les tarifs commerciaux», dit-il.

La division d’articles juvéniles, qui amorce une rationalisation majeure, montre aussi des signes de stabilisation. La restructuration de 27,5 millions de dollars américains devrait dégager des économies de 12 à 15M$US, en 2020, mais de seulement 5M$US en 2019.

Dorel Juvenile centralise son exploitation en Europe. En Amérique latine, Dorel a vendu ses distributeurs en Colombie et au Panama et épure son offre de produits au Chili et au Pérou.

En Chine, Dorel met dorénavant l’accent sur les ventes directes aux consommateurs et rationalise aussi son offre de produits

Autre bonne nouvelle: Dorel est en voie de refinancer une débenture convertible de 120M$US et vient de prolonger jusqu’en 2021 un prêt renouvelable.

Ces progrès ne sont pas suffisants pour recommander l’achat du titre, même si son cours est certainement inférieur à la valeur de ses actifs en pièces détachées, indique M. Lessard.

Trop de facteurs pourraient nuire au plan de restructuration telle que la concurrence intense en Europe, les coûts de transport élevés ou encore les tarifs commerciaux, dit-il.

Il rappelle que la dette de 663,9 M$US équivaut à 4,5 fois son bénéfice d’exploitation.

L’analyste abaisse donc son cours cible de 16 à 14$ et propose de conserver le titre du fabricant de Montréal.

GDI (GDI, 26,41$): un fort premier trimestre conforme aux attentes

GDI (GDI, 26,41$): un fort premier trimestre conforme aux attentes

Le premier trimestre plaît à Martin Landry, de GMP Valeurs mobilières, même s’il est globalement conforme à ses attentes.

Et pour cause. Le trimestre le plus faible de l’année a vu un bond de 21,4% des revenus, de 37% du bénéfice d’exploitation de 210% du bénéfice par action.

Aux États-Unis, quelque 27% de la hausse de 53% des revenus provient de la croissance interne. Il s’agit de la plus robuste croissance en trois ans.

GDI densifie son réseau dans le nord-est du pays et exploite son large éventail de services pour attirer de nouveaux clients, explique l’analyste.

Au Canada, la croissance interne de 0,4% est bien inférieure à sa moyenne historique de 3 à 4%, mais M. Landry prévoit qu’une nouvelle offensive de vente devrait rétablir la situation.

«D’ici 4 à 5 ans, un nouveau modèle de franchises lui permettra de s’installer dans 80 autres marchés de plus petite taille», ajoute-t-il.

À son avis, GDI est en bonne voie pour atteindre des revenus de 1,5 à 2 milliards de dollars et un bénéfice d’exploitation de 96 à 100M$ d’ici 2023, grâce aux ventes croisées et aux acquisitions.

Son modèle d’affaires requiert très peu de capital, soit à peine 1% des revenus en immobilisations, si bien que GDI dégage des flux de trésorerie libres élevés qu’elle réinvestit dans sa croissance.

M. Landry rappelle que le PDG Claude Bigras détient 16% des actions de la société.

Ce portrait justifie un multiple de 11,5 fois le bénéfice d’exploitation et de 30 fois le bénéfice de 1,02$ prévu en 2020.

Il s’agit du dernier rapport d’analyse de M. Landry à propos de GDI et toute autre société dont il assurait le suivi notamment l’industrie du cannabis.

Le directeur général de la recherche de GMP devient chef de développement et de la stratégie de Neptune Solutions Bien-Être, de Laval (NEPT, 5,18 $).

Cette entreprise de Laval, mieux connue pour son huile de Krill, s’est repositionnée dans la transformation du cannabis pour laquelle elle a obtenu sa licence de Santé Canada en janvier 2018.