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Craintes de conséquences pour les patients vivant avec une MCV

La Presse Canadienne|Publié le 19 octobre 2021

Craintes de conséquences pour les patients vivant avec une MCV

Plus de 80 pour cent des participants identifient les retards de diagnostic et de traitements comme le principal problème causé par la pandémie. (Photo: La Presse Canadienne)

Quatre-vingt-dix pour cent des professionnels de la santé et des chercheurs craignent que la santé des personnes atteintes d’une maladie du cœur ou vivant avec les séquelles d’un accident vasculaire cérébral (AVC) se soit détériorée pendant la pandémie, parce qu’elles n’auront pas toujours eu accès aux soins dont elles avaient besoin. 

C’est ce que démontre un nouveau sondage d’envergure nationale mené par Cœur + AVC auprès de 370 chercheurs et professionnels de la santé.

Plus de 80 pour cent des participants identifient les retards de diagnostic et de traitements comme le principal problème causé par la pandémie.

«Quand les patients ont un AVC aigu (…), l’hésitation à consulter et la complexité de la prise en charge à l’urgence réduisaient l’éligibilité aux traitements aigus, a dit le docteur Sylvain Lanthier, qui est neurologue à l’Hôpital du Sacré-Cœur. Pour enlever le caillot dans le cerveau, on a une fenêtre de temps (d’environ six heures).»

Si le patient hésite à demander de l’aide en attendant de voir si ses symptômes vont se résorber, s’il tarde avant d’appeler l’ambulance, il pourra se présenter à l’hôpital trop tard pour qu’il soit encore possible de renverser l’effet de l’AVC, a-t-il ajouté.

Il en allait de même pour l’instauration d’une prévention secondaire, a dit le docteur Lanthier, puisque le risque de subir un deuxième AVC sera plus grand dans les heures qui suivront le premier.

La pandémie a aussi eu un impact sur le suivi des patients, sur les contacts entre les patients et leur médecin, et certains patients pourront avoir été moins assidus dans la prise de leur médication qu’ils ne l’auraient été autrement.

«Le patient qui n’est pas suivi par son médecin de façon étroite peut avoir tendance à dire “ok, ce n’est peut-être pas nécessaire de prendre de l’aspirine ou les autres médicaments chaque jour”, il peut prendre une mauvaise habitude dans les traitements et dans les faits, ça rend la prévention inefficace ou moins efficace», a dit le docteur Lanthier.

Plus de la moitié des participants au sondage craignent une détérioration de la santé cardiovasculaire des gens qui étaient en bonne santé avant la pandémie. Cela pourra être causé par un moins bon contrôle des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires, comme le diabète, l’hypertension et l’hypercholestérolémie.

 

Aussi des bonnes nouvelles

Mais les nouvelles ne sont pas que mauvaises.

Les trois quarts des personnes interrogées qualifient de «majeur» l’impact de la pandémie sur leur travail, 68% pour cent prédisent que leur travail changera en raison de la pandémie et 16% anticipent des changements «substantiels».

Au premier plan de ceux-ci, on retrouve une offre accrue de soins de santé virtuels, ce qui est attendu par 73% des participants à l’enquête. Près de la moitié d’entre eux y voient une occasion d’accorder plus d’importance aux problèmes de santé mentale.

«Le rendez-vous virtuel, ça peut faciliter les contacts pour certains patients en évitant les déplacements, a dit le docteur Lanthier. Les patients avec une mobilité réduite, comme les personnes âgées, c’était plus facile d’ouvrir le téléphone ou d’aller sur FaceTime pour un rendez-vous en mode virtuel, aussi les plus jeunes qui ont un horaire chargé et qui apprécient vraiment ça.»

Parmi les autres progrès anticipés, mentionnons une amélioration des protocoles et des interventions (29%) ; l’accent accru mis sur la prévention (26%) ; une amélioration de la coordination et de la transition des soins (22%) ; et une plus grande collaboration entre les professionnels des diverses disciplines (21%).

Le sondage a été réalisé en ligne entre le 16 août et le 7 septembre 2021. On comptait parmi les participants des chercheurs en santé cardiaque et cérébrale, des neurologues, des cardiologues, des médecins de famille, des urgentologues, du personnel infirmier, du personnel paramédical, des professionnels en réadaptation et d’autres professionnels paramédicaux, des pharmaciens, ainsi que des dirigeants et des décideurs du système de santé.

Le sondage a été mené en collaboration avec Environics Research.

 

Parmi les autres faits saillants du sondage:

  • Plus de la moitié des participants ont qualifié «d’importants» les problèmes de santé mentale découlant de la pandémie chez les personnes vivant avec une maladie du cœur ou les séquelles d’un AVC.
  • Quatre-vingt-quatre pour cent des participants estiment que l’écart s’est creusé entre ceux qui reçoivent des soins appropriés et ceux qui n’en reçoivent pas.
  • Près des trois quarts des participants estiment que la pandémie a mis en évidence l’importance d’accorder une plus grande attention à la promotion de la santé et à la prévention des maladies.