Bourse: après un été agité, place à une rentrée politiquement chargée

Publié le 30/08/2019 à 16:22

Bourse: après un été agité, place à une rentrée politiquement chargée

Publié le 30/08/2019 à 16:22

Par AFP

(Photo: 123RF)

Les marchés actions troquent un été agité pour une rentrée politiquement chargée que les investisseurs abordent avec prudence au vu de la dégradation de l’économie, sans dissimuler leur stress avant les réunions très attendues des Banques centrales.

« Le mois d’août a été mouvementé sur le plan politique avec l’aggravation à la fois des tensions commerciales et de la posture de Boris Johnson sur le Brexit », résume pour l’AFP Marjorie Sonigo, directrice de la gestion financière chez Pictet Wealth Management.

Finalement, l’été se termine sur des signes d’apaisement des tensions entre Pékin et Washington, la Chine ayant laissé entendre qu’elle pourrait s’abstenir de répliquer aux dernières surtaxes douanières américaines sur ses produits. 

Les marchés actions se sont mis à corriger un peu depuis la fin juillet, mais ils semblent ne pas encore anticiper de récession, en dépit des messages inquiétants envoyés par le marché obligataire, plus pessimiste.

A leur retour de vacances, les investisseurs retrouvent ainsi un CAC 40 et des entreprises plutôt en forme.

« Les marchés actions ne tiennent que parce que les banques centrales sont derrière. Ce n’est pas véritablement l’économie réelle que reflètent les actifs financiers », observe Alexandre Hezez, responsable des investissements chez Richelieu Gestion.

« Le risque de la rentrée, c’est d’attendre trop des banques centrales », estime-t-il, alors que leur prochaine réunion (le 12 septembre pour la BCE et le 18 pour la Fed) sont toutes très attendues. 

« En cas de déception, on pourrait avoir une baisse significative sur le marché », prévient l’expert, interrogé par l’AFP. Et en cas d’annonce de reprise des rachats d’actifs, « il sera important de savoir quel en est le montant, la durée, et ce qu’elle va acheter ».

En zone euro, la future présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a dit vouloir maintenir le cap de large soutien à l’économie via une politique monétaire très accommodante.

Effondrement des taux

Mais le conflit commercial, qui dure depuis plus d’un an, est loin d’être fini. Aucune date de reprise des négociations n’a été officiellement fixée. Et la question est de savoir si l’augmentation des droits de douane sur des milliards de dollars de marchandises chinoises va effectivement entrer en vigueur à partir du 1er septembre.

« Les marchés vivent entre espoir et désespoir », ballotés par ces deux sujets de préoccupation, le différend commercial qui laisse présager de nouveaux rebondissements et la politique monétaire, commente Mme Sonigo.

Impossible pour l’heure de prévoir quel sera l’élément déclencheur d’une accélération ou au contraire d’une correction sur les marchés actions.

Toutefois, l’effondrement des taux obligataires « milite pour un biais plus positif sur les actions », selon la spécialiste.

Autre certitude: « Donald Trump ne peut pas se permettre un krach boursier » étant en campagne pour sa réélection. D’où la pression qu’il a exercée à plusieurs reprises cet été sur la Réserve fédérale américaine.

M. Trump « a besoin que les taux soient bas » pour amortir les impacts économiques de la guerre commerciale, explique de son côté Adrien Dumas, gérant actions pour Mandarine Gestion.

Depuis plusieurs mois, la macroéconomie ralentit, mais sans décrochage violent. D’autres nuages continuent de s’amonceler: que ce soit le manque de visibilité lié au Brexit ou encore les manifestations sociales et démocratiques à Hong Kong, troisième place financière mondiale.

Le Brexit joue « un effet psychologique important » sur les marchés qui ne sont pas à l’abri d’un « choc » en cas de sortie de l’UE sans accord, prévient Mme Sonigo. « Même si le marché a tendance à l’occulter », la zone euro est « le premier partenaire commercial du Royaume-Uni », rappelle-t-elle.

La Bourse britannique a paradoxalement bien réagi à la décision du premier ministre Boris Johnson de suspendre le Parlement pendant trois semaines jusqu’à mi-octobre, une décision qui renforce les craintes d’un Brexit sans accord puisqu’elle compromet les chances de l’opposition de s’organiser pour éviter un tel scénario.

Si, avec les avancées positives en Italie, qui est en passe de se doter d’un gouvernement, le marché peut compter sur un baril de poudre en moins, des scrutins régionaux organisés dans l’ex-RDA dimanche risquent d’affaiblir un peu plus la coalition d’Angela Merkel.

Et, en Espagne, la date butoir du 23 septembre pour former un gouvernement et éviter la tenue d’élections législatives, est suivie de près.

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