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À surveiller: BRP, Québecor et Target

Dominique Beauchamp|Publié le 21 août 2020

Que faire avec les titres d’Industries BRP, Québecor, et Target? Voici quelques recommandations d'analystes.

Que faire avec les titres d’Industries BRP, Québecor, et Target? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.


BRP (DOO, 65,56$): la popularité des activités de plein air améliore les perspectives

À la remorque de ses collègues, Brian Morrison, de TD Valeurs mobilières, croit à son tour que la demande inespérée pour les véhicules de plein air malgré la récession incitera le fabricant à relever ses orientations pour 2021 en plus de dépasser les prévisions au deuxième trimestre, attendu le 27 août.

Les véhicules récréatifs bénéficient d’une réallocation inattendue des dépenses discrétionnaires des consommateurs qui en ont les moyens, dit-il, après avoir pris le pouls du marché au cours de l’été.

«Nous relevons nos estimations pour le trimestre malgré le fait que les usines étaient fermées en avril et en mai. La robuste demande et le besoin de regarnir les stocks en Amérique du Nord ont devancé la reprise de la production», explique l’analyste.

La décision de BRP d’investir 185 millions de dollars dans une troisième nouvelle usine de véhicules hors route au Mexique reflète ces nouvelles perspectives.

«Il n’est pas concevable que la société procède à un investissement aussi majeur si elle ne percevait pas une demande tangible de la part des consommateurs et des concessionnaires», évoque-t-il.

En raison de la suspension de la production, Brian Morrison prévoit un recul de 28% des revenus à 1,05 milliard de dollars, une chute de moitié du bénéfice d’exploitation ajusté à 85 M$ et une perte de 0,15$ par action, au deuxième trimestre.

Ces nouvelles prévisions sont supérieures au consensus et aux orientations de la société, précise l’analyste.

S’il dit avoir sous-estimé la résilience du consommateur pendant la pandémie, Brian Morrison entrevoit une modération des ventes au détail de véhicules récréatifs en 2022.

BRP devrait tout de même faire bonne figure grâce aux ventes aux concessionnaires qui regarnissent leurs stocks de véhicules hors route et de motomarines, aux gains de part de marché et à la stratégie plus ciblée pour son groupe marine.

Pour l’instant, l’analyste ne recommande pas encore l’achat du titre, mais il se dit plus confiant au sujet des perspectives de croissance à moyen terme.

Ses prévisions de revenus pour 2022 passent de 5,7 à 6,3 milliards de dollars, de 751 à 865 M$ pour le bénéfice d’exploitation et de 3,28 à 3,11$ pour le bénéfice par action.

Il s’agit de hausses respectives de 14%, de 20% et de 60% par rapport aux résultats prévus en 2020.

Brian Morrison relève son cours-cible de 56 à 74$, soit celui qu’il avait avant la pandémie.

«Les craintes concernant le fonds de roulement en temps de récession sont écartées. L’exploitation devrait générer les fonds nécessaires pour couvrir toutes les dépenses en 2021. En 2022, BRP devrait retrouver son ratio d’endettement historique et pourrait rétablir le dividende et racheter des actions plus activement», conclut-il.

 

Québecor (QBR.B, 33,14$): les bons et moins bons aspects du retour à la normale pour le sans-fil

Québecor (QBR.B, 33,14$): les bons et moins bons aspects du retour à la normale pour le sans-fil

Vince Valentini, de TD Valeurs mobilières, profite de rencontres organisées avec le chef de la direction financière Hughes Simard pour faire le point sur Québecor.

Les affaires de l’entreprise reprennent leur cours avec la réouverture des points de vente Vidéotron au Québec.

Si ce retour à la normale est favorable aux activités sans fil, les concurrents en profitent par contre pour hausser d’un cran les promotions de données qui prévalaient avant le début de la pandémie.

L’analyste en conclut que Vidéotron et sa marque Fizz devront emboiter le pas pour protéger leur part de marché.

«Il lui sera plus difficile de soutenir une part de 36% du nombre de nouveaux abonnés bruts. Les trois grands fournisseurs semblent avoir regagné leur part habituelle de 25%», dit-il.

Cette concurrence accrue ne menace toutefois pas la croissance du nombre d’abonnés sans fil, du revenu mensuel moyen par abonné et du bénéfice d’exploitation de Vidéotron, estime l’analyste.

L’adoption de l’interface de divertissement Helix continue tandis que la demande pour l’accès internet à haut débit de la part des entreprises et des consommateurs reste solide.

Dans le créneau des PME, les mauvaises créances et les annulations sont minimales pour l’instant, même dans l’industrie de la restauration. Vidéotron redoute toutefois un ralentissement cet automne.

Sur le plan des coûts, les économies de réseau et au siège social devraient faire échec à l’augmentation des dépenses pour l’entretien en magasin et pour le service à la clientèle pendant la pandémie, rapporte Vince Valentini.

Les pourparlers en vue d’une éventuelle entente de partage de réseau sans-fil avec Rogers Communications (RCI.B, 55,55$) ne sont pas morts, bien que rien ne transpire pour le moment.

Au troisième trimestre, M. Valentini s’attend à un recul de 4,5% du bénéfice d’exploitation et de 9,8% du bénéfice à 0,62$ par action, deux prévisions conformes au consensus.

Malgré la lutte plus vive pour protéger sa part du marché au Québec, Vince Valentini reste d’avis que les nouveaux fournisseurs sans fil comme Vidéotron sont mieux placés que leurs grands rivaux pour faire croître leurs revenus et leur bénéfice d’exploitation.

Les grands fournisseurs établis doivent en effet s’adapter à la perte de revenus en raison du lancement des plans de données illimitées et de l’élimination des surcharges d’itinérance.

De plus, les nouveaux fournisseurs sont moins exposés aux pressions réglementaires et au risque financier des enchères de fréquences sans-fil.

Enfin, l’analyste juge que le titre de Québecor bon marché par rapport à ceux de ses semblables en particulier en ce qui a trait à l’évaluation attribuée à Vidéotron à l’intérieur du groupe.

Québecor peut aussi faire croître son dividende plus rapidement et racheter plus activement ses actions que les gros acteurs, renchérit-il.

Vince Valentini réitère sa recommandation d’achat et son cours-cible de 39$.

 

Target (TGT, 152,24$ US): sa stratégie omni-canal rapporte

Target (TGT, 152,24$ US): sa stratégie omni-canal rapporte

Les résultats vigoureux du détaillant de Minneapolis ont surpris Robert Ohmes, de Bank of America Securities, qui y voit une raison de plus de croire que sa stratégie omni-canal fonctionne.

Les ventes par magasins comparables ont explosé de 24% et les ventes en ligne de 195%. Les ventes des trois services de livraison le même jour (Drive-up, Shipt et in-store pick-up) ont bondi de 270%.

L’ajout d’articles frais, réfrigérés et surgelés à l’offre de ces trois services dans 1500 magasins devrait soutenir la croissance, croit l’analyste.

La stratégie omni-canal recèle un autre avantage: les clients qui utilisent les différentes plateformes de commandes de Target dépensent quatre fois plus que le client qui visite seulement le magasin et 10 fois plus que le client qui commande en ligne seulement.

Au seul deuxième trimestre, dix millions de consommateurs se sont ajoutés à sa plateforme de commandes en ligne, précise l’analyste.

Les magasins deviennent aussi les pôles des ventes en ligne, dit-il, puisque l’offre numérique correspond aux inventaires en magasin, dit-il.

Au troisième trimestre, les ventes numériques devraient encore doubler, ce qui affaiblira les marges, prévient toutefois l’analyste.

Les achats pour la rentrée scolaire s’annoncent aussi plus faibles que ceux des années passées, ce qui devrait aussi peser sur les marges puisque les vêtements et les sacs à dos sont deux catégories fort rentables.

Robert Ohmes prévoit donc un déclin de 1,8% de la marge brute malgré une hausse de 10% des ventes par magasins comparables, au troisième trimestre.

Par la suite, Target devrait bénéficier de la productivité accrue du plus gros volume de ventes tant en ligne qu’en magasin.

L’analyste hausse donc ses prévisions de bénéfice de 6 à 7$ US par action pour 2022 et son cours cible de 150 à 175 $US, soit un multiple de 25 fois ce bénéfice.