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À surveiller: Aritzia, Empire et Oracle

Catherine Charron et Stéphane Rolland|Publié le 16 juin 2021

À surveiller: Aritzia, Empire et Oracle

(Photo: Denis Lalonde)

Que faire avec les titres d’Aritzia, Empire et Oracle? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: les auteurs peuvent avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Aritzia (ATZ, 33,40$) : une transaction qui lui fait « comme un gant »

En devenant l’actionnaire majoritaire de la vancouvéroise Reigning Champ, Aritzia fait un pas de plus sur la passerelle de la mode masculine sans pour autant mettre en péril sa position chez les femmes, conclut Patricia Baker, de Banque Scotia.

L’entreprise a dévoilé le 14 juin 2021 son entente définitive pour mettre la main sur 75 % des parts du fabricant et détaillant de vêtements de sport pour homme, dont la valeur s’élève à environ 63 millions de dollars (M$), ou 12,6 fois son ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA). La participation au capital restant détenue par les actionnaires de Reigning Champ sera convertie en actions d’Aritzia jusqu’en trois versements entre 2024 et 2026, rapporte l’analyste.

Au cours de son exercice 2021, la spécialiste de la mode masculine devrait générer environ 25 M$ en revenu, et son BAIIA ajusté devrait s’élever à près de 5 M$. La transaction, soumise à l’approbation des autorités, devrait se conclure d’ici la fin du mois de juin 2021, et être financée directement à partir de l’encaisse d’Aritzia.

Patricia Baker souligne la complémentarité de cette somme toute petite transaction pour le détaillant de vêtements pour femmes. Selon elle, l’entreprise s’arrime bien au plan de développement stratégique d’Aritzia, en plus d’avoir la capacité de croître dans de nombreux nouveaux secteurs, dont les vêtements d’extérieurs ou en cachemire, deux spécialités de l’acquéreuse. En plus, le siège social des deux entreprises se trouve à Vancouver, ce qui devrait faciliter la transition.

De la chaîne d’approvisionnement au service de TI et d’analyses de données, toutes les fonctionnalités de finalisation de commande de Reigning Champ seront intégrées aux infrastructures existantes d’Aritzia. Cette transition devrait d’ailleurs s’effectuer en douceur et ne pas trop affecter les activités centrales de la griffe pour femmes, prévoit l’analyste, car l’entreprise qu’elle assimilera est de petite taille.

Aussi, l’équipe de direction actuelle de Reigning Champ demeurera en fonction pendant une période de transition de cinq ans, ce qui permettra aux deux marques de se développer simultanément, tout en créant de nouvelles synergies, estime Patricia Baker. Elle rappelle que l’objectif du PDG d’Aritzia est d’abord de bien connaître l’entreprise au cours des deux prochaines années, avant de miser sur de nouvelles stratégies de croissance.

L’entreprise fondée en 2007 possède quatre points de vente, deux à Vancouver et deux autres à Toronto, et développe rapidement son marché en ligne en accroissant sa présence aux États-Unis et à l’international. Aritzia voit d’ailleurs d’un bon œil la présence de cette marque dans différentes chaînes de magasins comme Simons, Nordstrom, Saks Fifth Avenue et Harry Rosen.

L’analyste de la Banque Scotia maintient sa recommandation de « surperformance », et revoit à la hausse ses prévisions pour le bénéfice par action anticipé pour les exercices 2022 et 2023, qui passent respectivement de 1 $ à 1,02 $, et de 1,43 $ à 1,45 $.

 

Empire (EMP.A, 42,40$) : en prévision des résultats

 

Empire (EMP.A, 42,40$) : en prévision des résultats

Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, révise légèrement à la hausse son cours cible en prévision des résultats du quatrième trimestre (terminé à la fin avril) qui seront publiés le 23 juin prochain.

L’analyste anticipe que les volumes demeurent élevés si on les compare à l’avant-pandémie, mais en déclin par rapport à la même période l’an dernier. Elle note que les coûts seront plus élevés, notamment en raison des mesures sanitaires, mais aussi en raison des activités promotionnelles liées aux Olympiques.

Irene Nattel s’attend à ce que le bénéfice par action s’établisse à 0,60$, une baisse de 11% par rapport à la même période l’an dernier. À la même période l’an dernier, les consommateurs faisaient des réserves de manière compulsive, ce qui avait permis aux ventes comparables de bondir de 18%.

Elle note que l’épicier est sur la bonne voie afin d’être plus présent dans le segment de l’épicerie au rabais dans l’ouest du Canada (avec FreshCo) et dans les villes ontariennes (avec Farm Boy).

RBC Marchés des capitaux bonifie son cours cible de 2$ pour l’amener à 45$. La recommandation «performance de secteur » est maintenue. Irene Nattel reste sur les lignes de côtés en raison de l’évaluation et des importantes dépenses d’investissement à prévoir.

 

Oracle (ORCL, 81,64 $US) : bonne surprise et déception

 

Oracle (ORCL, 81,64 $US) : bonne surprise et déception

Malgré des résultats meilleurs que prévu, l’annonce d’une augmentation des investissements pourrait expliquer la baisse du titre sur le marché hors cote hier après la fermeture, croit Patrick Walravens, de JMP Securities.

L’éditeur de logiciels a dévoilé un bénéfice par action de 1,54 $US au quatrième trimestre (terminé le 31 mai) tandis que les analystes anticipaient seulement 1,31 $US. La hausse s’explique par une croissance plus forte que prévu des revenus de 4% à 11,23 milliards de dollars américains (G $US) en devises constantes, selon l’analyste.

Les prévisions pour le premier trimestre 2022 (terminé à la fin août), ont été plus semblables aux anticipations des analystes. La direction prévoit que le bénéfice par action s’établira entre 0,94 $US et 0,98 $US tandis que le consensus espérait 1,02 $US. La PDG Safra Catz a expliqué que la société comptait investir davantage afin d’accélérer la croissance des revenus. Les dépenses d’investissement devraient doubler au cours de l’exercice 2022 pour atteindre 4 G$US.

Patrick Walravens abaisse donc sa prévision de bénéfice par action pour l’exercice 2022, qui passe de 4,90 $US à 4,70 $US. La prévision 2023 passe de 5,25 $US à 5,10 $US.

L’analyste croit que le titre est évalué à sa juste valeur avec un ratio cours/bénéfice de 15,7 fois pour les prévisions de bénéfices des 12 prochains mois. Il maintient sa recommandation «performance de marché », mais ne donne pas de cours cible.