Le français dans l'immobilier, respecté mais...

Publié le 07/04/2012 à 00:00

Le français dans l'immobilier, respecté mais...

Publié le 07/04/2012 à 00:00

Respecte-t-on suffisamment le français dans le monde immobilier, au Québec ? C'est la question qu'a posée en février l'Institut de développement urbain (IDU) aux employés et dirigeants de diverses sociétés immobilières de la province.

Résultat de ce sondage maison de plus de 2 500 envois : pour 60 % des répondants, il est nécessaire de renforcer l'usage du français en milieu de travail. Deux répondants sur cinq vont même jusqu'à indiquer que le français est menacé dans leur milieu.

«La situation s'est détériorée», dit Jacques Saint-Pierre, professeur au Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et ex-titulaire de la chaire SITQ immobilière de l'UQAM.

Deux facteurs ont joué en défaveur du français au cours des cinq dernières années. D'abord, il y a les nombreuses fusions et acquisitions de sociétés immobilières d'ici par des sociétés canadiennes. Et c'est sans compter les acquisitions de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui dépassent les frontières de la province (Allemagne, Grande-Bretagne, États-Unis...). «Ce n'est pas une catastrophe, mais la situation exige un redressement», dit-il. Particulièrement à Montréal, où le milieu est noyé dans les communications anglophones.

«En fait, le problème par rapport à la langue, c'est qu'elle devient facilement un enjeu émotionnel, politique et personnel. Pourtant, c'est à la base un élément purement fonctionnel. Ça fait partie de la responsabilité sociale des entreprises qui font des affaires ici», ajoute M. Saint-Pierre.

Piqûre de rappel

Conscient de la situation, l'IDU doit justement faire parvenir une lettre aux dirigeants des différentes sociétés immobilières du pays qui leur rappellera le fait français au Québec. «Une lettre dont le ton est tout à fait gentil», précise Raymond Bouchard, pdg de l'IDU. Une initiative que l'IDU prévoyait déjà prendre, bien avant que l'histoire des cadres unilingues anglophones d'Ivanhoe Cambridge ne fasse la manchette en novembre et, a fortiori, avant l'instauration du programme de maîtrise tout en anglais d'HEC Montréal, en février. L'IDU avait entrepris des pourparlers avec l'Office de la langue française pour définir des actions. Un comité de vigie, formé de membres de l'industrie, a été mis sur pied pour renforcer, entre autres, l'utilisation du français dans les situations de travail, dans le service à la clientèle et en matière d'affichage (responsabilité conjointe du locateur et du locataire).

Jacques Métivier, président du groupe immobilier Redcliff et président du comité de vigie de l'IDU, considère que la situation n'est pas si dramatique. «Certes, il y a eu un glissement. La langue française subit actuellement une pression par le marché actuel. Cependant, il y a moyen de trouver des terrains d'entente», dit-il. Sa société immobilière est justement passée sous le joug de Coril Holdings, l'automne dernier. Établie à Calgary, cette entreprise est devenue la plus importante société indépendante de services-conseils en immobilier commercial du Canada.

«Ces sociétés, dont les sièges sociaux sont situés hors du Québec, doivent apprendre à s'adapter à notre réalité», indique M. Métivier. Ce dernier cite d'ailleurs en exemple le geste posé par le président de Coril Holdings, en décembre. Lors d'une vidéoconférence transmise au bureau montréalais, Ron Mannix a eu la gentillesse de sous-titrer en français ses voeux du temps des fêtes.

60 % Pourcentage des répondants au sondage de l'IDU qui pensent qu'il s'avère nécessaire de renforcer l'usage du français en milieu de travail.

2/5

Deux répondants sur cinq sont d'avis que le français est menacé dans leur milieu.

Source : Sondage de Institut de développement urbain

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