Correction boursière et marché baissier: pas de panique! (2)

Publié le 03/05/2024 à 11:48

Correction boursière et marché baissier: pas de panique! (2)

Publié le 03/05/2024 à 11:48

Par Pierre Théroux

(Photo: 123RF)

Les Affaires vous présente SE LANCER EN BOURSE, une rubrique bimensuelle dédiée aux jeunes et aux moins jeunes qui veulent faire le grand saut.

SE LANCER EN BOURSE. Les corrections boursières et les marchés baissiers ont de quoi faire peur aux investisseurs en Bourse, particulièrement ceux qui en sont à leur première mauvaise expérience du genre. Après tout, un portefeuille composé d’actions, d’obligations ou d’autres produits financiers qui perd en très peu de temps plus de 10% de sa valeur, et même davantage, peut facilement engendrer un vent de panique.

S’il est conseillé, dans de telles circonstances, de garder le cap et surtout son calme, cela ne veut pas dire pour autant qu’il faille attendre la prochaine embellie les bras croisés.

«Une réévaluation des titres et une réallocation d’actifs sont de bonnes réflexions à avoir lors d’un marché baissier. On garde les compagnies dans lesquelles on a confiance et celles qui donnent de belles perspectives de croissance. On peut aussi rajouter des actions à nos positions existantes pour réduire le coût moyen ou pour augmenter notre pondération dans un titre ou un secteur», recommande Julie Hurtubise, conseillère en placement principale chez Gestion de Patrimoine TD.

 

Des occasions d’achat

Cimon Plante, gestionnaire de portefeuille et conseiller en gestion de patrimoine pour la Financière Banque Nationale, fait écho à ces propos. «C’est une bonne occasion de revoir son portefeuille. L’objectif n’est pas de changer complètement sa stratégie d’investissement, ou de capituler sur les actions qu’on possède, mais simplement d’évaluer s’il y a de meilleures opportunités à saisir et d’en profiter pour optimiser son portefeuille», précise-t-il.

Les épisodes de correction boursière ou de marché baissier peuvent en effet ouvrir des fenêtres d’opportunités aux investisseurs. Ces derniers peuvent alors en profiter pour acheter des actions de sociétés bien gérées, qui ont des plans d’affaires solides et dont leur cours boursier peut éventuellement se redresser.

 

«S’il y a une correction dans le marché, il y a de fortes possibilités que toutes les entreprises, les bonnes comme les mauvaises, passent dans le tordeur. C’est une belle occasion d’achat d’entreprises de grande qualité dont le prix des actions, qui était devenu trop élevé au fil du temps, a flanché à cause d’une baisse généralisée de la Bourse et devient alors plus intéressant», souligne Cimon Plante.

 

Vendre à perte?

De nombreux investisseurs courent le risque de vendre certains de leurs placements à des cours plus faibles et de manquer la reprise qui surviendra. Il est fort possible que ces actions soient ainsi vendues à perte. Ce qui, en soi, n’est pas nécessairement une mauvaise stratégie.

«On peut en arriver, d’un point de vue fiscal, à vouloir vendre certains titres pour réaliser des pertes en capital, si le compte de placement est non enregistré et donc assujetti à l’impôt, et en profiter du même coup pour réinvestir cet argent dans de meilleures opportunités d’achat», indique Julie Hurtubise.

Il faut parfois accepter de s’être trompé, dans l’achat d’actions d’une société qui n’était pas d’aussi bonne qualité qu’on le croyait par exemple, et ainsi prendre ses pertes pour passer à autre chose, estime également Cimon Plante.

«Il y a des investisseurs qui ont tendance à se dire qu’ils se sont trompés, mais d’attendre que le prix des actions se remette à grimper jusqu’à atteindre le coût d’achat avant de finalement les vendre. Ce n’est pas une bonne approche. Ils doivent plutôt se demander s’ils rachèteraient les titres de cette compagnie, si c’était à refaire. Si la réponse est non, ils doivent vendre et accepter les pertes», précise Cimon Plante.

 

Diversifier ses avoirs

Les investisseurs peuvent aussi se protéger d’une correction boursière ou d’un marché baissier «en employant une combinaison de stratégies défensive et offensive qui permettent d’atténuer la volatilité d’un portefeuille», conseille Julie Hurtubise.

On investit dans des valeurs défensives pour protéger le capital lors de marchés baissiers et, à l’inverse, on investit dans des valeurs offensives pour accélérer les rendements pendant un marché haussier.

On se prémunit aussi des aléas d’une correction boursière ou d’un marché baissier en diversifiant ses avoirs. Dans le contexte d’un marché baissier, presque tous les titres subissent une baisse du cours, mais pas nécessairement d’un montant similaire. Un portefeuille bien diversifié peut donc atténuer l’incidence d’un repli du marché.

«Les différentes classes d’actifs dans un portefeuille diversifié ne descendent pas toutes en même temps et avec la même intensité. Donc, si votre portefeuille est à la base bien diversifié, et que vous êtes patient, vous allez sûrement bien vous en tirer», conclut Julie Hurtubise

 

 

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