Prévoir le pire dès l'étape du financement


Édition du 02 Mai 2015

Prévoir le pire dès l'étape du financement


Édition du 02 Mai 2015

Lysiane Roy Maheu et Dominique Lynch-Gauthier, cofondatrices de Blanc de gris, ont amassé 120 000 $ auprès de leurs proches. [Photo: Marie-Pierre Tremblay]

Parmi les écueils sur lesquels il convient qu'un entrepreneur soit bien conseillé, celui du financement est haut dans la liste.

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«Choisir un investisseur, c'est accepter de faire des compromis», résume Marie-Philip Simard, avocate de formation et entrepreneure, qui a mis sur pied l'année dernière la boutique en ligne Chic Marie. Le concept est simple et séduit les jeunes professionnels : louer des vêtements griffés pour une période déterminée.

La réussite de l'entreprise naissante a attiré l'attention de plusieurs investisseurs. «J'ai pris mon temps, j'ai fait le tour des investisseurs. L'idéal est de pouvoir en repérer plusieurs, ça permet de mieux négocier et de s'assurer d'avoir une vision commune. Après tout, c'est notre idée, on a le droit d'imposer des conditions», affirme Mme Simard.

En échange de leur investissement, les anges financiers, les Dragons et tout autre grand prêteur négocient sur deux fronts : économique et décisionnel. «Ils vont réclamer des dividendes ou un rendement, des préférences de liquidation, une place dans le conseil d'administration, un droit de veto sur certaines décisions, etc.», énumère Christian Jacques, associé au cabinet Fasken Martineau. Le juriste constate que de nombreux jeunes entrepreneurs signent à la va-vite les feuilles de modalités, ignorant tous les détails de l'entente qui risquent de leur faire perdre le contrôle de leur projet.

Qu'on parle de financement participatif (crowdfunding) de capital de proximité (love money), les sommes récoltées par de nouveaux entrepreneurs leur procureront un certain pouvoir de négociation lors des rondes de financement subséquentes, expliquent des experts consultés par Les Affaires.

Pour accumuler du capital de démarrage, M. Jacques suggère souvent aux entrepreneurs de recourir au financement participatif (crowdfunding). Il s'agit de solliciter de petits montants à l'aide d'une campagne Web sur des sites spécialisés, tels qu'Indiegogo et Kickstarter. Une fois qu'une somme personnelle a été récoltée, il faut ensuite s'imposer aux autres investisseurs, fait valoir M. Jacques.

Les cofondatrices Blanc de gris, Lysianne Roy Maheu et Dominique Lynch-Gauthier, un producteur de pleurotes de l'est de Montréal, font partie des entreprises qui ont recouru au capital de proximité (love money). Les proches des deux femmes d'affaires leur ont prêté 120 000 $. «C'est beaucoup d'argent, c'est sûr. Si ça tourne mal, on pourrait perdre gros», admet Mme Roy Maheu, qui est persuadée que le risque en vaut la chandelle.

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