Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Un admirateur de Buffett se prononce sur ses vieux titres

Dominique Beauchamp|Publié le 01 mai 2019

Un admirateur de Buffett se prononce sur ses vieux titres

(Photo: 123rf)

Alors que le légendaire Warren Buffett tiendra sa grand-messe annuelle à Omaha, certains de ses plus vieux placements ont bien pâli.

Nous avons demandé à un admirateur de longue date, François Rochon, PDG de Giverny Capital, de se prononcer sur quatre châteaux forts qui apparaissent moins invincibles qu’avant: Coca-Cola (KO,49,02$US), Kraft Heinz (KHC,33,29$US), Wells Fargo (WFC,48,25$US) et American Express (AXP, 117,79$US).

American Express

D’entrée de jeu, American Express se porte le mieux des quatre, dit M. Rochon.

L’émetteur de cartes de crédit offre aussi les meilleures perspectives de croissance des quatre.

«Sa croissance n’est pas forte, mais reste solide. La société est aussi dans un secteur porteur puisque les transactions migrent encore de l’argent et des chèques aux cartes de crédit», estime le gestionnaire de portefeuille.

La société s’est remise de la perte de la carte de crédit Costco (COST,244,80$US) en 2016 et prend du mieux depuis.

American Express ne croît pas aussi vite que ses rivales Visa (V,164,35$US) ou Mastercard (MA,251,24$US), mais la valeur de sa marque de commerce est encore très bonne, ajoute-t-il.

Coca-Cola

Coca-Cola est encore une grande marque aussi, mais la lutte qu’elle mène pour contrer le virage santé des consommateurs ralentit sa croissance.

Remarquablement, l’évaluation du titre en Bourse est remarquablement stable, au-dessus de 20 fois les profits, comme toujours, dit-il. Ce multiple est quatre fois supérieur au taux de croissance de ses bénéfices.

Kraft-Heinz

Le cinquième fournisseur d’aliments et de breuvages au monde, Kraft Heinz, a une «côte encore plus abrupte à remonter» que Coa-Cola.

La haute direction a les compétences qu’il faut pour affronter les changements fondamentaux dans le rapport de force qui oppose le fabricant d’aliments aux commerçants, mais les vents contraires soufflent très fort.

«Kraft Heinz est certainement le titre qui se colle le plus au parcours de Warren Buffett qui a aussi détenu des actions de son prédécesseur. Par contre, il s’est récemment rendu à l’évidence: le pouvoir de négociation des marchands s’est accru et la valeur intrinsèque du fabricant la société a baissé», évoque M. Rochon.

Le titre a chuté de moitié depuis un an, ce qui est énorme pour une entreprise de cette envergure.

Relisez L’indigeste transaction de Buffett

Wells Fargo

La banque californienne au logo de diligence, Wells Fargo, est aussi sur le banc des punitions, plus de deux ans après le scandale des comptes fictifs.

Les autorités l’ont à l’œil et ont plafonné la croissance de son actif jusqu’à ce que ses pratiques internes les satisfassent.

«La banque n’est pas malade, mais ses perspectives resteront très modestes pour quelques années encore. Je n’ai pas la patience d’attendre», confie M. Rochon.

Pour détenir un titre en portefeuille, il lui faut imaginer une progression de 10 à 12% des bénéfices par année, sur un horizon de cinq ans, un seuil que Wells Fargo pourra difficilement atteindre, selon lui. D’ailleurs, M. Buffett a vendu 15,6 millions de ses actions depuis six mois et a accru ses placements dans Bank of America (BAC,30,36$US) et JP Morgan Chase & Co. (JPM,115,98$US) qui ne connaissent pas de difficultés, précise M. Rochon.

Quinze autres financiers se sont aussi prononcés sur les perspectives des quatre vieux titres de Warren Buffett.

Vous pouvez découvrir les préférés et les moutons noirs dans la section Investir de l’édition du 20 avril du journal Les Affaires.