Les données, un « gisement de ressources » pour les offres de mobilité urbaine
Co-voiturage, transport à la demande, véhicules en libre-service, trottinettes électriques...à mesure que les modes de déplacement se multiplient, la mobilité urbaine se complexifie. Un nombre croissant d’options de transport apparaissent et impliquent de nouvelles utilisations de l’espace public. Cette offre multimodale se nourrit des données des usagers qui constituent, comme le souligne la Loi française d’orientation des mobilités (LOM, 2019), « un ferment de création de valeur ».
L’utilisation des données pour offrir cette multimodalité pose des questions essentielles, entre autres d’éthique et de gouvernance. Jusqu’où aller ? Quelle place pour l’usager dans de tels dispositifs ? Quel est le rôle des acteurs publics et privés dans ce champ ?
Les villes : se donner les moyens d’orchestrer la mobilité
Pour planifier les offres de service et adapter l’environnement urbain, les collectivités ont clairement besoin de données qui sont souvent collectées par les opérateurs de transport. Parmi d’autres villes, Boston, Montréal et la Métropole de Lyon sont confrontées à ce défi, dont les enjeux sont démultipliés par des besoins de mobilité en constante évolution.
Elles se questionnent donc sur les meilleures façons de favoriser le partage des données de mobilité dans un souci de bien commun et de recherche d’une mobilité multimodale durable, tout en garantissant les droits de la personne à l’ère numérique ?
Promouvoir une vision commune pour les trois collectivités
Dans cette perspective, ces trois grands centres urbains se sont appuyés sur Movin’On1 , l’écosystème mondial de co-innovation pour une mobilité durable et inclusive, pour entamer l’écriture d’un Manifeste sur les données de mobilité. Les trois collectivités se connaissent bien et entretiennent des relations étroites dans le cadre de la coopération décentralisée.
Depuis avril 2020, elles ont engagé un travail remarquable pour mettre à jour les principes d’action qui gouvernent le partage des donnees de mobilité. Ce Manifeste s’est enrichi d’ateliers de co-construction de savoirs en collaboration avec de multiples acteurs privés et du monde académique, en Amérique du nord et en Europe.
Qu’est-ce qu’on peut-en retenir ?
De la gouvernance à une gestion responsable des données.
Les villes ouvrent leurs données mais doivent aussi en collecter afin de créer une mobilité durable pour leurs citoyens. Elles ont ainsi recherché les ingrédients pour favoriser le partage des données. Trois mots-clés se sont imposés : engagement, confiance et gouvernance.
Une fois cette première étape franchie, la question éthique s’est posée: comment utiliser les données pour améliorer les milieux de vie urbains et faciliter la mobilité dans le respect des droits fondamentaux des citoyens? Les trois collectivités se sont efforcées de répondre à cette problématique dans un deuxième chapitre en promouvant une gestion responsable des données. Favoriser l’inclusivité, uniformiser les règles du jeu et protéger la vie privée, tels sont les trois volets de l’action proposée.
Vers des cas d’usage. Ces principes d’action fixées, les trois collectivités sont prêtes à ouvrir un troisième chapitre du Manifeste, celui des expérimentations autour des données et de la gestion des voies de rive. Cette troisième étape sera lancée lors du prochain Sommet Movin’On, du 1er au 4 juin 2021.
1Movin’On rassemble plus de 250 organisations publiques et privées. En savoir plus ici
