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À surveiller: Dialogue, goeasy et UnitedHealth

Dominique Beauchamp|Publié le 19 avril 2021

À surveiller: Dialogue, goeasy et UnitedHealth

Que faire avec les titres de Dialogue, goeasy et United Health? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Dialogue (CARE, 17,00$): déjà première au pays en télémédecine

Après une solide entrée en Bourse qui a vu son titre grimper de 41% depuis le 30 mars, le spécialiste de la télémédecine reçoit le vote de confiance de Chelsea Stellick, de IA Valeurs mobilières, qui amorce le suivi de l’entreprise en même temps que quatre autres collègues.

Le premier appel publique à l’épargne, qui a récolté 115 millions de dollars, vise à accélérer sa croissance.

L’analyste fixe son premier cours cible à 21$, ce qui offre un gain potentiel d’encore 23%. Son modèle financier prévoit un premier bénéfice d’exploitation en 2023 en fonction de revenus de 131,7 millions de dollars.

La plateforme de Dialogue Technologies de la santé, qui relie les médecins et les patients, est la seule au pays à offrir des soins primaires, de santé mentale et d’aide aux employés.

L’autre particularité de la firme est sa décision d’offrir ses services par le biais des employeurs et des assureurs, ce qui lui procure de solides revenus par abonnement.

Quelque 2,5 millions de Canadiens auraient accès à sa plateforme, soit la plus grande part du marché de la télémédecine au pays que l’analyste estime à 5,4%.

Sa plateforme infonuagique est conçue pour croître avec le nombre d’usagers et pour ajouter aux services offerts.

«La pandémie n’a pas créé la demande pour la télémédecine, mais elle a accéléré son adoption avec une hausse de 54% de visites virtuelles», indique l’analyste.

Chelsea Stellick prévoit une croissance de 90% des revenus en 2021 pour la société. En 2020, ses revenus ont triplé à 35 M$.

Le module de santé mentale conçu pour les programmes d’aide aux employés lui semble particulièrement prometteur en tant que source de croissance étant donné les problèmes d’absentéisme au travail.

L’expansion à l’international est une autre avenue de croissance. Dialogue est déjà présente en Allemagne après y avoir réalisé l’acquisition d’Argumed en 2020, un petit achat qui lui a apporté une nouvelle spécialité, la prévention d’accidents au travail.

Dialogue s’échange à un multiple élevé de 16,5 fois les revenus, une évaluation qui correspond à celle d’autres entreprises de télémédecine en croissance.

L’analyste émet une recommandation d’achat.

goeasy (GSY, 149,55$): le prêteur alternatif prend encore plus de coffre

goeasy (GSY, 149,55$): le prêteur alternatif prend encore plus de coffre

Gary Ho, de Desjardins Marché des capitaux, reprend le suivi de goeasy après l’acquisition majeure de LendCare Holdings et l’émission d’actions de 172,5 millions à 122,85$ chacune conclue pour la financer.

Goeasy a payé 320 M$ ou 13 fois les bénéfices pour LendCare qui offre ses prêts à la consommation aux points de vente à quelque 3000 marchands, fabricants et distributeurs dont BRP et CFMOTO, par exemple.

LendCare prête aussi au secteur automobile, médical et de la rénovation.

Son portefeuille de prêts de 400 M$ a cru à un rythme annuel composé de 47%, au cours des trois dernières années. Pendant la même période, les bénéfices ont augmenté à une cadence annuelle de 53%.

Le prêt moyen de 8000$ a une durée de 5 à 8 ans et prélève des taux de 9,9 à 34,9%. Deux-tiers des emprunteurs sont de catégorie plus à risque.

D’entrée de jeu, l’analyste aime la transaction qui cadre avec la stratégie du prêteur, diversifie son offre et ajoutera 10% à sa rentabilité en 2022 et 15% en 2023.

Les synergies, de 9 M$ en 2022 et de 19 M$ en 2023 sont très réalistes étant donné la mise en commun de plusieurs fonctions administratives et le transfert à LendCare du coût en capital moins élevé de goeasy.

Même après cet achat, goeasy dispose encore de ressources financières de 600M$, pour financer sa croissance, précise l’analyste.

Gary Ho hausse son cours cible de 139 à 149,55$, soit un gain potentiel d’encore 14%. Le prêteur alternatif reste son titre favori malgré un bond de 55% depuis le début de l’année.

UnitedHealth (UNH, 390,01$US): tour de chapeau pour le titan de la santé

UnitedHealth (UNH, 390,01$US): tour de chapeau pour le titan de la santé

Au premier trimestre, UnitedHealth Group a épaté la galerie. Le gestionnaire de soins et assureur-santé a accru ses revenus de 9%, ses bénéfices de 43% et ses flux de trésorerie de 104%.

Pour couronner le tout, la société a relevé ses objectifs annuels de bénéfices par 0,35$ US par action à une nouvelle fourchette de 18,10 à 18,60 $US malgré les coûts associés à la COVID-19 et le report de soins.

Le géant dit avoir servi un million de patients de plus qu’un an plus tôt grâce au plus grand nombre de membres au service individuel de soins et aux nouveaux mandats de la part d’employeurs.

La division Optum de services de technologie, de gestion des médicaments, d’analyse de données et de conseils cliniques a accru ses revenus de 10,8% et son bénéfice d’exploitation de 25% au premier trimestre.

Matt Borsch de BMO Marchés des capitaux considère que la société se fait prudente dans ses orientations pour 2021.

Assez confiant d’un retour à la normale de la demande des soins de toutes sortes, l’analyse augmente ses prévisions pour 2022 (21,25$US) et pour 2023 (24,20$US). Son cours cible passe de 410 à 435 $US, soit 20 fois les bénéfices prévus en 2022.

Le principal souci de l’analyste concerne le changement de la garde à Washington qui pourrait entraîner de nouvelles réformes du secteur de la santé et de ses prestataires.

L’énorme taille d’UnitedHealth lui procure des avantages concurrentiels, mais aussi de futurs défis de croissance. Ses revenus pourraient en effet atteindre 10% de toutes les dépenses américaines en santé, d’ici 2025.

Après un gain de l’action de 37% en 12 mois, le potentiel d’appréciation de 11,5% ne justifie toutefois pas de recommandation d’achat. Matt Borsch prévoit donc au titre une performance similaire à celle du marché.