Front commun des alumineries québécoises pour réduire leurs émissions de GES

Publié le 15/06/2010 à 16:09

Front commun des alumineries québécoises pour réduire leurs émissions de GES

Publié le 15/06/2010 à 16:09

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Le secteur de l'aluminium au Québec s'engage de façon volontaire à réduire ses émissions de gaz à effet serre de 150 000 tonnes par année de 2008 à 2012.

L'annonce en a été faite mardi, à Montréal, par la ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Line Beauchamp, en compagnie du président d'Aluminerie Alouette, André Martel, et de ses vis-à-vis d'Alcoa Canada, Pierre Morin, et de Rio Tinto Alcan Métal primaire d'Amérique du Nord, Jean Simon.

Mme Beauchamp a expliqué que les ententes signées par les trois entreprises devraient leur fournir un avantage lorsque l'environnement réglementaire sera plus contraignant.

"Elles signent des ententes volontaires mais, en 2012, on va passer sous un mode obligatoire, a dit la ministre. Ce sera un mode réglementaire, mais les alumineries québécoises vont avoir une longueur d'avance. Avec nos partenaires _ les États américains et les provinces canadiennes _ nous voulons faire reconnaître les efforts précoces, les efforts déjà faits. Le secteur de l'aluminium va bénéficier de cela parce que leurs efforts seront documentés, vérifiés, chiffrés."

Il s'agit d'une réduction d'un peu plus de 2 pour cent des émissions totales de l'industrie de l'aluminium au Québec. Elle s'ajoute cependant à une baisse de près de 10 pour cent réalisée depuis 1990, ce qui porte le total des réductions d'émissions à plus de 12 pour cent.

Les représentants de l'industrie espèrent que les gouvernements, particulièrement celui d'Ottawa, reconnaîtront les efforts passés.

"Je pense que nous avons un bon dossier, a dit M. Simon. Nous montrons clairement que ce sont des réductions réelles, mesurées et mesurables et confirmées par des tiers. Je pense que cela nous positionne bien. La réalité, on la verra le jour où les législations seront en place. Mais les gouvernements sont sensibles à cet aspect passé et au fait que l'aluminium est un métal qui se vend à travers le monde."

Les ententes de réduction volontaire, quant à elles, en sont à la deuxième génération dans le secteur de l'aluminium, les premières ententes ayant couvert la période de 2002 à 2007.

Durant cette période, les producteurs d'aluminium avaient largement dépassé leurs cibles initiales, obtenant des réductions d'émissions de GES de près de 712 000 tonnes, et ce, malgré une augmentation de plus de 6 pour cent de la production.

Ce résultat apparemment contradictoire a été obtenu par une combinaison de facteurs, a indiqué Jean Simard, président de l'Association de l'aluminium du Canada.

"Il y a eu une amélioration, certainement, des procédés. Il y a le remplacement des cuves, des anciennes Soderberg; il en reste encore à remplacer. Et il y a le contrôle des émissions des effets d'anode (...) qu'on a réduites de l'ordre de 80 pour cent et qui étaient la plus grande source d'émissions dans le passé", a dit M. Simard.

Jean Simon a cependant précisé que le changement de technologies donnait des résultats beaucoup plus probants que l'amélioration des technologies existantes.

"La nouvelle technologie AP-50, qui va éventuellement remplacer l'usine Arvida (à Saguenay), va nous permettre de réduire de 40 à 50 pour cent nos émissions de gaz à effet de serre", a-t-il précisé.

"Le changement important vient donc, en effet, du bond technologique. Entre une Soderberg et le nouveau projet, nous allons réduire de 40 pour cent l'émission totale de gaz à effet de serre, tout en augmentant de 40 pour cent la production. Donc le bilan net est vraiment important", a-t-il ajouté.

La nouvelle technologie AP-50 est présentement en développement chez Rio Tinto Alcan, à Saguenay. Sa mise en oeuvre, initialement prévue en 2008, a été retardée en raison du contexte économique mondial, mais son développement se poursuit. M. Simon a précisé qu'une somme de 100 millions $ y avait été injectée l'an dernier et que l'entreprise prévoyait y consacrer la même somme cette année.

 

 

À la une

Les bénéfices de Gildan en baisse de près de 20% au 1T

L’entreprise est dans une querelle avec certains de ses principaux actionnaires pour savoir qui devrait diriger Gildan.

L’ancien patron de Gildan a obtenu 10M$US au cours des trois dernières années

Le CA de Gildan l’accuse d’avoir «considérablement réduit» son implication quotidienne dans la gestion de la société.

Gildan: le PDG, Vince Tyra, dévoile sa stratégie de croissance

Il a fait le point lundi pour les investisseurs trois mois après avoir pris les rênes de l'entreprise.