L’IA bousculera le marché de l’emploi en 2024 d’après Indeed

Publié le 01/12/2023 à 07:30

L’IA bousculera le marché de l’emploi en 2024 d’après Indeed

Publié le 01/12/2023 à 07:30

Par Catherine Charron

«Les conséquences pourraient devenir plus évidentes au cours de l'année à venir», prévient Brendon Bernard, économiste principal d'Indeed.

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RHÉVEIL-MATIN. L’intelligence artificielle (IA) générative promet de bouleverser le marché de l’emploi en 2024, et son effet commence déjà à se faire ressentir, d’après le Hiring Lab d’Indeed.

En effet, le nombre de postes affichés qui en font mention est en hausse depuis le début de l’année, représentant désormais en moyenne 0,06% des annonces canadiennes comprises sur le site web. «Une part minime, mais en rapide croissance», dit son économiste principal Brendon Bernard dans sa note parue le 29 novembre 2023.

La marque qu’elle pourrait laisser sur le marché de l’emploi va toutefois bien au-delà de sa maîtrise par des humains. Selon ce qu’Indeed a pu constater, Chat GPT 4 est d’avis qu’elle excelle ou maîtrise bien au moins 80% des compétences requises pour pourvoir 21% des emplois affichés sur son site web en 2023.

«Le chevauchement important entre les capacités de l’IA générative et diverses compétences utilisées dans de larges pans du marché du travail met en évidence le potentiel de transformation de la nouvelle technologie», écrit l’économiste.

Brendon Bernard croit qu’elle servira davantage à «augmenter» le travail des employés, plutôt que de simplement les remplacer. D'après lui, elle leur permettra de bonifier leur productivité en se concentrant sur des activités à haute valeur ajoutée.

D’ailleurs, il ajoute que la création d’emplois dans les secteurs d'activités dont l’IA générative maîtrise les compétences requises, comme la technologie, le marketing ou les ressources humaines, était déjà en déclin avant le déploiement de Chat GPT. Ce n’est donc pas le seul facteur qui contribue à cette perte d’appétit de la part des organisations.

«Néanmoins, les conséquences pourraient devenir plus évidentes au cours de l'année à venir», prévient-il.

 

Une création d’emplois qui s’essouffle

D’après la deuxième édition de ce rapport annuel d'Indeed qui se penche sur les grandes tendances qui marqueront le marché de l’emploi, l’essoufflement de la création de postes observé depuis la mi-2023 se poursuivra en 2024.

«À la mi-novembre, les offres d'emploi étaient encore en hausse de 17 % par rapport à leur niveau d'avant la pandémie, mais elles sont globalement similaires à leur niveau initial», rapporte Brendon Bernard.

Or, le bouleversement pourrait être moins important si l’économie canadienne parvient à éviter une récession.

À noter que tous les secteurs ne sont pas égaux face au déclin observé depuis la moitié de l’exercice. En novembre 2023, Indeed constate un recul par rapport à 2022 en technologie de l’information, comme les développeurs de logiciel (-53%) ou les experts de l’assistance technique (-48%). Le secteur du transport, manufacturier, de l’entretien ménager ou encore du marketing sont aussi principalement affectés.

Dans les secteurs moins à la merci de l’état de l’économie, la demande est toutefois encore très forte.

«Un ralentissement économique plus important ferait probablement bondir les pertes d’emplois, ce qui ferait des licenciements un indicateur clé à surveiller en 2024», écrit Brendon Bernard.

Et contrairement à 2023, où malgré un resserrement de l’économie et un ralentissement du nombre d’embauches, les salaires ont continué de grimper, il semblerait que 2024 ne s’annonce pas aussi généreuse sur ce plan. «De nouveaux gains nécessiteront une “immaculée désinflation”», illustre Brendon Bernard dans sa note.

De plus, le marché de l’emploi ne penche plus autant du côté des travailleurs que par les années passées selon lui, ce qui réduit en général leur pouvoir pour négocier à la hausse de leur rémunération.

«Sans une reprise de la croissance économique, les chances de voir des augmentations salariales qui grugent les marges de profit des employeurs sont minces», ajoute-t-il.

 

Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises en cette rentrée 2023.

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