Certaines universités l'exigent, d'autres le rejettent. Le Graduate Management Admission Test (GMAT), ou son cousin francophone le TAGE MAGE, un test d'origine américaine qui vise à évaluer des compétences basées sur la logique, ne fait pas l'unanimité. S'il est un prérequis pour réussir au MBA pour les uns, il est décrié par les autres qui l'accusent de contribuer à écarter des candidats talentueux.
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Exercices de mathématiques, de logique, de compréhension de textes, le tout en anglais. Les épreuves, au coût de 250 $ US par candidat, visent large. D'après les organisateurs du GMAT, «l'examen évalue les capacités de raisonnement verbal et quantitatif aussi bien que les compétences en rédaction analytique développées au fil du temps».
Il est censé démontrer la capacité du candidat à suivre un cursus dans des formations supérieures en gestion, comme le MBA.
Obtenir une vue générale sur les habiletés des candidats
C'est pour cette raison que certaines universités l'imposent, comme HEC Montréal et la Faculté de gestion Desautels de l'Université McGill. Beaucoup n'ont d'ailleurs guère le choix, car c'est une condition pour que leur programme soit certifié par les grandes agences internationales de notation.
La préparation à cet examen est fortement conseillée à tous les candidats. Mais encore plus à ceux qui ont un profil littéraire ou artistique par rapport à un profil en sciences, en gestion ou en finance, par exemple.
Ce genre de test «ne donne pas toute l'information, mais permet d'avoir une vue sur les habiletés conceptuelles et cognitives des candidats», explique Louis Hébert, le directeur des programmes de MBA de HEC Montréal.
Étant donné la difficulté et le coût de ces examens, s'y soumettre «révèle également le niveau d'engagement du candidat dans la démarche», poursuit M. Hébert.
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Risque de normalisation des profils
Ses détracteurs les dénoncent, affirmant qu'il s'agit d'examens normatifs susceptibles de barrer l'entrée à des candidats talentueux. C'est pourquoi certaines universités, comme l'UQAM, les universités du Québec en région et l'Université Laval, ont choisi de ne pas l'imposer à leurs candidats.
«Je veux donner la chance à tout le monde et ouvrir la voie à de belles surprises», explique Berthe Lambert, directrice des programmes de MBA à l'Université du Québec à Rimouski.
C'est aussi un écueil de moins pour les candidats, qui, en région, ne sont pas nombreux et réunissent parfois difficilement toutes les conditions imposées par le programme en ce qui concerne le niveau de scolarité et le nombre d'années d'expérience.
Par ailleurs, un candidat qui aurait un bon score au GMAT pourrait ne pas avoir les qualités personnelles (capacité à travailler en équipe, communication, leadership, etc.) ni la motivation nécessaire pour mener à bien un cursus aussi difficile que le MBA.
«Parfois, des candidats sont très bons en théorie, mais il leur manque la détermination indispensable pour réussir un programme de MBA», poursuit Berthe Lambert.
La motivation est souvent ce que les recruteurs des programmes de MBA cherchent à sonder. C'est pourquoi même ceux qui imposent le GMAT ou le TAGE MAGE laissent beaucoup de place à l'entrevue et à l'analyse du curriculum vitae.
La lettre de motivation ne doit pas non plus être négligée. «Il ne faut pas se limiter à un seul indicateur pour évaluer une candidature», juge Louis Hébert.
En effet, les profils des candidats aux MBA n'ont jamais été aussi variés. Les professions hors du domaine de la gestion sont de plus en plus représentées. Le GMAT permet de normaliser le niveau et de s'assurer que les diplômés de MBA, malgré cette disparité, ont un socle commun de compétences.
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