Fatigués des réunions condensées en une journée?

Publié le 23/01/2024 à 12:00, mis à jour le 23/01/2024 à 12:01

Fatigués des réunions condensées en une journée?

Publié le 23/01/2024 à 12:00, mis à jour le 23/01/2024 à 12:01

Par lesaffaires.com

«À un moment donné, les gens venaient au bureau juste une journée par semaine et toutes leurs rencontres avaient lieu cette journée-là.» (Photo: Headway pour Unsplash)

Dans la série hebdomadaire automnale POUR OU CONTRE LE TÉLÉTRAVAIL, Les Affaires met de l’avant les meilleures pratiques de l’un et l’autre des camps, afin de rallier à leur position leurs salariés et de faire prospérer l’organisation. Suivez le débat!

 

Qui: Isabelle de Bruyn, vice-présidente, information sur le marché du travail

Entreprise: RH Tourisme Canada

Secteur: tourisme

11 à 49 employés

 

Quelle formule a été adoptée?

Un modèle hybride, 3 à 4 jours par semaine au bureau.

 

Décrivez-nous où travaillent habituellement les employés:

La majorité des employés travaillent au bureau 3 jours par semaine.

 

Était-ce la formule appliquée avant février 2020?

Non

Pourquoi avez-vous choisi cette formule?

Nos activités sont organisées autour de projets sur lesquels les employés travaillent en équipe. Nous avons choisi cette formule pour permettre une meilleure cohésion, collaboration et communication à l’intérieur d’une même équipe et entre les équipes, pour l’ambiance de travail, mais également pour profiter des avantages qu’offre le télétravail.

À un moment donné, les gens venaient au bureau juste une journée par semaine et toutes leurs rencontres avaient lieu cette journée-là. Ils ont fait remonter une certaine fatigue. Alors on a demandé aux employés de venir au bureau au minimum trois jours par semaine pour étaler les réunions de travail.

Les rencontres en ligne sont pratiques pour rejoindre des gens partout ailleurs au Canada, mais ont aussi leurs limites dans la gestion de projets. D’un point de vue humain d’abord. Est-ce que les gens sont vraiment investis sur un projet? C’est difficile à évaluer.

On doit mettre en place un ordre du jour avec un horaire pour conserver l’intérêt de tout le monde.

Lorsqu’il y a beaucoup de monde sur un appel, certains n’ont pas forcément le temps de s’exprimer. Aussi, tout le monde n’est pas à l’aise d’utiliser les outils en ligne. D’autres peuvent être dérangés dans leur environnement de travail à la maison. Et il y a les requêtes technologiques, les problèmes de connexion à la maison qui déconcentrent et prennent du temps.

 

Quels sont les facteurs, les politiques et les dispositions qui font en sorte que cette formule fonctionne pour votre entreprise?

Notre politique offre une grande flexibilité pour accommoder les besoins à la fois de l’entreprise ou des employés (en cas de rendez-vous médical ou familial par exemple). On essaie de trouver la meilleure solution pour la conciliation travail/famille. Les employés peuvent par exemple changer leurs jours de télétravail en fonction des besoins.

On a aussi emménagé dans de nouveaux bureaux au centre-ville d’Ottawa, car l’équipe s’est agrandie, on voulait que les gens reviennent au bureau et encourager une culture intéressante et agréable. On a profité de la crise de l’immobilier commercial. Il y avait tellement de bureaux vides que cela a été facile de négocier. Notre nouveau bureau nous permet de concrétiser notre démarche en développement durable, en gérant mieux par exemple nos déchets ou nos économies d’énergie. Auparavant, par exemple, je ramenais le compost chez moi.

 

Au cours des prochains mois, l’organisation du travail changera-t-elle?

Oui

 

Si oui, pourquoi et comment?

Depuis la pandémie (en 2020-2021), nous sommes passés de 100% en télétravail à environ 50% (en 2022-2023). Nous souhaitons revenir à environ 80% du temps passé au bureau grâce à des mesures incitatives (avec de meilleurs espaces de travail au bureau et une politique flexible). L’équipe de leadership est au bureau 4 ou 5 jours par semaine. On veut montrer l’exemple et c’est plus facile pour les échanges informels.

Il y a une bonne adhésion des employés devant ce changement, car il y a une bonne culture d’entreprise basée sur l’écoute de leurs besoins. On s’attend à ce que certains décident de quitter l’organisation, mais pour l’instant il n’y en a pas eu. On croise les doigts.

En ce qui concerne le recrutement, on essaie de recruter le plus localement possible pour permettre aux nouveaux employés de participer à la vie de bureau.

 

Quelle est votre position à l’égard du télétravail, du présentiel et du mode de travail hybride?

Chaque modèle de travail a ses avantages. En optant pour la flexibilité, on peut optimiser ces avantages en tenant compte de la nature du travail de chaque employé (les analystes pourraient passer plus de temps en télétravail, mais sont aussi encouragés à interagir en présentiel). Il n’existe pas de recette parfaite qui convienne à toutes les organisations. Il faut tirer avantage des avancées technologiques, tout en gardant l’humain au centre de toutes décisions.

 

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