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C’était le premier avril 2014, il n’y a même pas cinq mois. Et avec ce qu’on nous a alors présenté, rien n’aurait pu laisser supposer que c’était une sorte d’involontaire poisson d’avril.
Ce jour-là, la division des Événements du journal Les Affaires présentait une grande conférence sur les enjeux énergétiques actuels qui confrontent le Québec. Des invités de marque, qui nous ont entre autres appris comment la Société des transports de Montréal (STM) se préparait à électrifier sa flotte d’autobus.
Juste avant, une présentation avait retenu l’attention. Imad Hamad, pdg de RER Hydro, était venu expliquer commet sa société allait mettre en service un réseau d’hydroliennes dans le fleuve, à partir d’une nouvelle usine prévue à Bécancour.
Le projet n’était pas banal. Comme partenaire, RER Hydro était allée chercher rien de moins que Boeing pour mettre au point ses turbines sous-marines. En résumé, une hydrolienne, c’est comme une éolienne, mais dont la turbine est actionnée par le courant d’un cours d’eau. Et les rapides du fleuve, en face de Montréal, sont l’endroit idéal.
Les ministères à vocation économique du PQ, alors au pouvoir, avaient senti là le potentiel d’un tel développement, d’autant plus qu’on voulait offrir à la grande région de Trois-Rivières une compensation pour la fermeture de la centrale nucléaire de Gentilly 2.
Pauline Marois est donc venue en novembre 2013, six mois avant l’élection d’avril 2014, annoncer le lancement du projet de RER Hydro, généreusement soutenu par les fonds publics : 85 millions $ sur une projection globale de 130 millions, avec la perspective de la création de 600 emplois, directement et indirectement. Et celle de voir le Québec devenir un chef de file dans le domaine.