Pourtant, il existe une méthode pour minimiser les risques de se faire voler une idée géniale et offrir à celle-ci de se transformer en projet passionnant. Je l’ai trouvée dans une étude lumineuse intitulée The circulation of ideas in firms and markets et signée par Thomas Hellmann, professeur de la Sauder School of Business de l’University of British Columbia, à Vancouver (Canada), et par Enrico Perotti, professeur du Department of Finance de l’University of Amsterdam (Pays-Bas). À l’aide d’une approche économétrique, les deux chercheurs ont calculé les risques réels de se faire piquer une idée commerciale, dans différents cas de figure. Et leur conclusion est, de mon point de vue, on ne peut plus intéressante…
Mais pour commencer, il convient de se demander ce qu’est une idée, au juste. Une idée, ça se présente en réalité sous différentes formes, dont les deux principales sont les suivantes : une ébauche d’idée (un flash, si vous préférez) et une idée élaborée (qui a mûri et embelli). Pour donner une image, je dirais que l’ébauche d’idée correspond à la flamme qui est au bout de l’allumette et l’idée élaborée, à celle de la bougie. Et ce, sachant que si l’allumette ne trouve pas rapidement une bougie, la petite flamme va s’éteindre et mourir, en pure perte…
Ainsi, on peut considérer qu’une idée naît chez une personne – l’idéateur – et ne peut véritablement prendre forme que si elle rencontre et s’implante dans une autre personne – disons, l’incubateur. Et c’est là que peut se produire le vol : cela prend du temps et des efforts pour trouver le bon incubateur, plusieurs rencontres avec différentes personnes parmi lesquelles risque de se dissimuler quelqu’un de malhonnête, bref, un voleur d’idées.