Série 4 de 6. Au Québec, il fait froid et l'électricité coule à flots. Autant d'attraits majeurs pour l'implantation de centres de données informatiques. Portrait en six volets de cette industrie en croissance.
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Les centres de données de colocation, qui existent depuis des décennies, ne sont pas en voie d'extinction. Bien au contraire. Ces centres, qui sont bâtis pour accueillir les serveurs de tiers, connaissent une croissance soutenue. Au Québec, les nouveaux centres de colocation se multiplient, et ce, tant à Montréal qu'en région. Une tendance qu'on observe à l'échelle mondiale et qui ne semble pas freinée par la montée de l'informatique en nuage.
«La colocation, ce n'est plus du cabinet par cabinet, explique Patrick David, pdg de Colo-D, à Drummondville. Les clients qui utilisaient des cabinets sont dans le cloud, mais tous les fournisseurs de cloud recourent à la colocation.»
Vétéran de l'industrie des centres de colocation, Patrick David a racheté l'ancienne usine de Disque Améric pour en faire un centre de données. L'usine de 100 000 pieds carrés sera ainsi utilisée afin d'entreposer ces données, car l'infonuagique, justement, a rendu caducs les CD et DVD qui sortaient par millions des presses de Disque Améric.
Le géant américain Netflix, dont l'offre de films en continu (streaming) a précipité la fermeture des clubs vidéo, fait partie de la nouvelle génération de clients responsables de la croissance des centres de colocation. Netflix, pourtant, semble à première vue un contre-exemple, puisqu'il constitue l'un des plus importants, sinon le plus important client d'Amazon Web Services, un fournisseur d'hébergement en nuage possédant ses propres centres de données.
Dans les faits, pour servir des vidéos en haute définition sans interruption à ses millions de clients, Netflix installe aujourd'hui des serveurs dans les centres de colocation de sociétés de télécommunications telles que Comcast, afin de se rapprocher de ses utilisateurs.
Bien que les plus gros acteurs de l'hébergement en nuage investissent dans leurs propres mégacentres de données, tous recourraient à des centres de colocation, dans une certaine mesure. D'une part, les besoins de ces acteurs croissent souvent plus vite que leur capacité à construire de nouveaux centres de données. D'autre part, ils cherchent à se rapprocher de leurs utilisateurs, une approche qui rend attrayante la colocation, qui permet à ces sociétés d'élargir leur empreinte géographique à peu de frais.
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Des centres de colocation à l'extérieur des grands centres
Si les Google et Facebook de ce monde n'ont jamais hésité à bâtir leurs centres de données dans des lieux reculés, les centres de colocation tendent à pousser au coeur des métropoles. Ce n'est pas un hasard. Dans un centre de colocation, les serveurs appartiennent à différentes entreprises, qui doivent chacune assurer l'entretien de leurs machines. C'est la raison pour laquelle les centres de colocation ont traditionnellement été érigés à proximité des sièges sociaux de leurs clients.
Les centres de colocation au Québec sont encore concentrés au centre-ville de Montréal. Cologix, dont les sept adresses du centre-ville de Montréal s'étendent collectivement sur 100 000 pi2, est d'ailleurs en croissance.
Inaugurée en décembre 2013, la récente addition au réseau de Cologix, sur la rue University, serait déjà presque entièrement occupée, si bien qu'une deuxième phase de développement à la même adresse est pour bientôt. «Depuis deux ans, on voit des déploiements qui sont plus grands, explique Roger Brulotte, directeur général de Cologix Montréal. Il y a moins de petits clients et davantage de fournisseurs d'informatique en nuage et de services gérés.» Dans ce nouvel environnement, toutefois, être au centre-ville importe moins qu'auparavant. Qui plus est, il y a une limite au nombre de serveurs qu'on peut placer dans les centres-villes.
De nouveaux projets d'envergure, comme ceux de 4Degrés, à Québec, et de Colo-D, à Drummondville, devraient ainsi entrer en activité dès juin. Avec une superficie de respectivement 65 000 et 100 000 pi2, ils pourraient offrir à eux seuls une fois et demie la capacité montréalaise du géant Cologix.
Plusieurs facteurs plus ou moins techniques peuvent expliquer en partie pourquoi ces projets à l'extérieur de Montréal voient le jour. Toutefois, le pari qu'ils font n'est pas différent de celui que font les autres centres de colocation. Comme eux, ils parient sur une augmentation rapide de la consommation de données, qui ne manquera pas de nécessiter le déploiement d'un grand nombre de serveurs. Bref, ils bâtissent aujourd'hui un toit pour accueillir des serveurs qui, croient-ils, ne manqueront pas d'être déployés plus tôt que tard.
Les centres de colocation prospèrent malgré la montée en force de l'informatique en nuage.
Centre de données : portrait québécois de la colocation
À MONTRÉAL
Cologix: Superficie totale : 100 000 pieds carrés (pi2), répartis dans 7 centres
Albatrust
Peer 1
Openface Internet
Netelligent
À SAINT-LAURENT
Hypertec BCDR
À L'ÎLE-DES-SOEURS
iWeb
À VERDUN
CenturyLink
À BOUCHERVILLE
Kolotek
À DRUMMONDVILLE
Colo-D: Superficie : 100 000 pi2 / Ouverture prévue : juin 2014
À QUÉBEC
Oricom Internet
4Degrés: Superficie : 65 000 pi2 / Ouverture prévue : juin 2014
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