CA: le surveillant

Offert par Les Affaires


Édition du 26 Septembre 2015

CA: le surveillant

Offert par Les Affaires


Édition du 26 Septembre 2015

Photo: Shutterstock

Pour définir le rôle d'un conseil d'administration, on dit parfois qu'il est le «surveillant» de la direction de l'entreprise. Mais qui surveille le surveillant? C'est l'une des questions soulevées cette semaine par Diane Bérard dans son reportage sur la rémunération des administrateurs. Autrement dit, comment s'assurer que l'administrateur fait bien son travail au fil du temps?

Sachez qu'au Canada, il n'existe pas de règlement qui oblige l'évaluation des administrateurs d'un conseil. Il y a ce qu'on appelle des «lignes directrices» émises par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières. Ces «lignes» invitent les entreprises à expliquer dans leur circulaire de direction pourquoi et comment elles évaluent leur CA. Et si elles ne le font pas ? Il ne se passe rien. Une ligne directrice, c'est comme un conseil. On choisit de le suivre ou non.

Conséquence : les entreprises le font plus ou moins. En fait, impossible d'avoir un chiffre précis. L'évaluation des administrateurs reste à la discrétion du conseil, dont le rôle premier est d'accompagner et de guider les dirigeants de l'entreprise. Notez qu'il existe deux types d'évaluation : les rencontres individuelles entre l'administrateur et le président du conseil, et l'évaluation globale du conseil. Le second type est plus courant. On dit toutefois que cette évaluation est parfois une vraie joke. On remplit vite quelques documents et hop, le tour est joué.

Dommage que la pratique des évaluations ne soit pas plus systématique et rigoureuse. Chaque administrateur devrait être régulièrement évalué afin de vérifier s'il remplit bien le rôle pour lequel il a été choisi. Après tout, s'il ne convient plus, il devrait être remercié.

Pour cela, il faut un dossier solide. Justement, la rencontre individuelle est un bon prétexte pour aborder les questions difficiles. Elle permet de provoquer un échange qui pourrait ne jamais avoir lieu. Sans cette rencontre, le risque est donc... qu'il ne se passe rien. Et que l'administrateur reste sagement en poste. Si, de surcroît, l'entreprise n'a pas mis de mécanisme en place pour limiter la durée des mandats de ses administrateurs, ça peut être très long... Notez que, dans l'étude de l'Institut sur la gouvernance (IGOPP) et de la firme de recrutement Spencer Stuart que nous vous présentons aujourd'hui, les entreprises sont peu nombreuses à avoir adopté un tel mécanisme ; seulement 15 parmi les 50 étudiées l'ont fait.

Cela dit, le problème de l'évaluation ne concerne pas seulement les CA. L'évaluation rigoureuse et systématique des dirigeants et de leurs employés est également fondamentale. Malheureusement, elle n'est pas toujours réalisée dans les règles de l'art. Ou même, pas réalisée du tout.

Géraldine Martin
Éditrice adjointe et rédactrice en chef,
Groupe Les Affaires
geraldine.martin@tc.tc

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