CO2 : y a-t-il de l'argent dans l'air ?


Édition du 07 Décembre 2013

CO2 : y a-t-il de l'argent dans l'air ?


Édition du 07 Décembre 2013

Ça y est, les entreprises du Québec viennent d'acheter leurs premiers droits d'émission de CO2. La province atteindra-t-elle sa cible en 2020 ? Et peut-il être intéressant pour un investisseur de parier sur celle-ci ?

Depuis janvier 2013, les grands émetteurs sont sujets à la nouvelle réglementation qui vise à réduire l'émission de carbone dans l'atmosphère. Des entreprises comme Alcoa, Rio Tinto et ArcelorMittal participaient le 3 décembre au premier encan pour obtenir des droits d'émission. La mise minimale était à 10,75 $ la tonne. Au moment de mettre sous presse, nous n'avions pas encore le prix de la tonne déterminé par l'encan, mais la plupart des observateurs s'attendaient à ce qu'il ne soit pas loin du prix minimal.

D'ici 2020, ces grands émetteurs devront chaque année acheter des unités pour couvrir leurs émissions polluantes, mais le nombre d'unités offertes par le gouvernement ira sans cesse en diminuant. Le but est d'essayer de faire grimper les prix de manière à forcer les investissements qui réduisent les émissions.

À partir de 2015, les importateurs et distributeurs de carburants et combustibles comme Gaz Metro deviendront à leur tour assujettis à la réglementation.

Les initiés croient que c'est à ce moment qu'on s'attaquera aux automobilistes. Il serait en effet étonnant que les distributeurs de carburant absorbent les coûts liés aux droits d'émission à même leurs bénéfices. Ils refileront sans aucun doute la facture aux consommateurs.

Mauvaise nouvelle potentielle pour le consommateur, bonne nouvelle éventuelle pour le spéculateur et les verts. Si le consommateur et l'automobiliste paient cher, ce sera en effet parce que les droits d'émission du distributeur coûteront cher. Ce qui veut dire que celui qui aura acheté un droit aujourd'hui pourrait faire de l'argent à ce moment.

Devrait-on se positionner tout de suite en achetant des droits d'émission à la Bourse de l'IntercontinentalExchange (ICE) ? C'est là que se négocient les droits d'émission de la Californie. Ceux du Québec y seront éventuellement liés, de façon interchangeable et sans distinction de prix.

À première vue, ça semble tentant

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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